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Voilà déjà quelque temps que nous n’avions con­sacré d’ar­ti­cle à Zehra Doğan, amie chère au coeur du Kedistan. Le dernier date d’oc­to­bre 2021 exactement.

Nous informions de la mise à dis­po­si­tion d’un kit de 20 repro­duc­tions de son livre graphique “Prison N°5″, paru chez Del­court en édi­tion française et chez Bec­co Gial­lo, en édi­tion ital­i­enne. Le livre est tou­jours en vente ou en pos­si­bil­ité de com­mande dans toutes les librairies et sur le net, et le kit a déjà cir­culé en de nom­breux endroits. Vous trou­verez le mode d’emploi pour l’obtenir pour une ini­tia­tive d’as­so­ci­a­tion, de médiathèque, etc.. en page d’ac­ceuil de Kedis­tan.

Pour celles et ceux qui voy­a­gent, sachez que la galerie Prom­e­teo de Milan expose actuelle­ment les planch­es orig­i­nales, ain­si que des oeu­vres grand for­mat qui en sont inspirées directe­ment. L’in­stal­la­tion, ain­si que d’autres oeu­vres, sera vis­i­ble là-bas jusqu’en mars. Pour les col­lec­tion­neurs, sachez que la Galerie Prom­e­teo expose et vend les oeu­vres de Zehra Doğan de façon permanente.

Ce livre graphique, rap­pelons-le, est issu de dessins évadés un à un de la prison, au fil de plus de deux années, réal­isés au dos de let­tres sur kraft. Il retrace à la fois l’emprisonnement de Zehra, celui de ses com­pagnes de lutte, le passé de cette sin­istre geôle d’Amed, qui fait encore ces jours-ci l’ob­jet d’al­lé­ga­tions de tor­ture, et l’his­torique de la résis­tance kurde.

Les orig­in­aux ont déjà été aupar­a­vant exposés à la Bien­nale de Berlin, puis lors d’une “rétro­spec­tive de prison”, tou­jours à Berlin, au cen­tre Maxime Gor­ki. Ils le seront à nou­veau dans dif­férents musées européens dans le courant de cette année 2022. Nous vous en tien­drons informés.

Zehra Doğan a en 2021 par­ticipé à des expo­si­tions col­lec­tives ou effec­tué des per­for­mances comme à Souleimaniye, Istan­bul, Rim­i­ni, Turin, Milan, Zurich, chaque fois en met­tant en avant la cause kurde, celle des femmes, et dénonçant l’op­pres­sion, la “société de sur­veil­lance” et “l’in­car­céra­tion”, ou l’op­pres­sion sécu­laire et patri­ar­cale. Chaque fois, ce n’est pas un “dis­cours” mil­i­tant, mais une per­for­mance ou oeu­vre d’artiste, qui touche au plus pro­fond et ouvre à la prise de con­science. Zehra dérange et force à franchir le pas, en faisant sur­gir une démarche et oeu­vre nou­velle, chaque fois.

Ce n’est pas pour rien qu’elle a été classée pour la deux­ième année con­séc­u­tive dans le Top 100 des artistes qui comptent et appor­tent à l’Art Contemporain.

Ras­surez-vous, elle n’a pas changé pour autant, et reste la jeune femme jour­nal­iste et artiste que nous avons con­nu en 2015.

Ce qui a changé, par con­tre, c’est son nomadisme libre, entre Kur­dis­tan et Europe. Tou­jours impos­si­ble pour­tant pour elle de remet­tre un pied en Turquie, même si ces oeu­vres, elles, furent exposées à Istan­bul en 2021, des ami.e.s ayant pris ce risque.

Zehra Doğan a désor­mais une rési­dence à Berlin, après Lon­dres, même si elle est très sou­vent sol­lic­itée en Ital­ie, au Kur­dis­tan irakien, ou dans d’autres villes européennes. Et, comme au Kedis­tan, nous gérons tou­jours pour beau­coup son agen­da, vous en serez et resterez les pre­miers informés.

Deux arrivées en librairie en févri­er des tra­duc­tions alle­man­des et ital­i­ennes des let­tres de prison “Nous aurons aus­si de beaux jours”, parues ini­tiale­ment aux Edi­tions des Femmes, en France, sont aus­si à sig­naler. Pour l’I­tal­ie Avre­mo anche noi dei bei giorni aux édi­tions Fan­dan­go (10 fevri­er 2022) et l’Alle­magne Wir wer­den auch schöne Tage auch sehen aux édi­tions Spec­tor Books (courant févri­er 2022)

D’autres pro­jets d’ex­po­si­tion sont en cours de final­i­sa­tion en Europe. Zehra a par ailleurs renoué avec son méti­er de jour­nal­iste, tout en ayant tou­jours cent idées par jour.

Plus que jamais, les exac­tions dont est vic­time son peu­ple d’ap­par­te­nance la mobilisent. Suiv­ez la donc sur Face­book ou Twit­ter, pour les abon­nés de réseaux sociaux.

S’il est des lecteurs ou lec­tri­ces de cet arti­cle qui décou­vrent aujour­d’hui Zehra, nous ne pou­vons que les inciter à se ren­dre chez leur libraire, et jeter un oeil sur son site inter­net. Vous com­pren­drez de suite pourquoi elle compte autant pour appréhen­der la “cause kurde”, et pour se réc­on­cili­er avec l’Art Con­tem­po­rain, qui pro­duit du sens, quand il est hors des modes et du marché con­sen­suel et mondain.

Voilà, à l’in­ten­tion de celles et ceux qui l’ai­ment et la suiv­ent, sachez qu’elle va bien et qu’elle vous salue.

 

Image à la Une : Portrait par Şemzin Şin, 2022 Kurdistan.

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