Français | English
Le Ⓐ était vendu avec le pas de porte du mAgazin…
Nous pourrions simplement dire ça et sauter sur le mur en vous tournant le dos.
Mais il tombe bien, car c’est la première lettre d’Autonomie et d’Alternatif.
Essayez donc d’écrire chAt sans lui. Celles et ceux qui y parviennent écrivent kedi, c’est vrai.
Nous savons parfaitement que ce A dérange, éloigne, disons le… ne fait pas SERIEUX.
Un temps, nous avions pensé à le remplacer par le F de Figaro, le M du Monde, de Médiapart, le P du Point, voire le H de l’Humanité… Mais ça ne faisait pas plus sérieux non plus à nos yeux. Pourquoi pas A, F, et P réunis ? Ou un double A de Anadolu Ajansı ?
Nous ne nous réclamons d’aucune “objectivité” ni “voix de son maître”, encore moins de celle d’un tribun. Alors, l’info pré-digérée en rafales, où le Paris Match des pauvres et opprimés du Moyen-Orient, au masculin/féminin, non merci.
Mais peut-être vient-il d’un mot tAbou à ne pas prononcer, pourtant porteur d’une très longue Histoire, et qui en a écrit de bien belles… refoulées depuis.
Dans la diversité des rencontres, depuis cinq ans, dans la diversité des parcours des auteurEs, permanentEs ou ponctuelLEs, une dominante se fait jour, le A de Accordage…
Nous sommes toutEs curieusEs de ce que le Moyen-Orient et ses crises et guerres apportent comme réflexions de fond sur l’Etat-nation et le pouvoir. Et en particulier nous avons une “Accordance” avec ce que le mouvement kurde (les mouvements kurdes) expérimentent au RojAvA.
L’actualité des réflexions “écologistes et sociales libertaires”, sans chapelles, et multiforme, des ZAD au RojAva, nous a fait repeindre en rouge le A de l’enseigne, pour qu’il se voit mieux.
Alors, dans tout ça, ce A trouve son sens et son sérieux. Après, si vous préférez encore le M de mainstream, c’est votre affaire…
Quant au F de Femmes, au L de LGBTI, c’est dans les contenus que vous les trouverez, pas dans l’affichage. Et, dans l’écriture des articles… Si, si, bien avant la polémique sur l’écriture inclusive, une certaine grammaire nous est apparue logique et allant de soi.
Et s’il était besoin de préciser le statut officiel et syndiqués de “journalistes”, pour nombre des membres de l’équipe, bien que non rémunérésEs par le site lui-même, s’il était utile de montrer une carte à étui rouge, comme on devrait faire patte blanche, voilà, ça c’est fait aussi.
Alors, rAssérénEs ?
Et voici, en complément, ce que vous trouverez sur notre page facebook :
“CertainEs nous reprochent de ne plus aimer la Turquie”.
Si l’équipe de Kedistan n’aimait plus ce territoire, cette région et ses Peuples, elle ne passerait pas autant de temps à les décrire, à en parler, photographier et analyser ou à l’arpenter. C’est justement parce que nous aimons cette partie du monde, que nous en dénonçons les pouvoirs qui la mettent à feu et à sang et montent ses Peuples les uns contre les autres depuis un siècle. Bien que pour la plupart d’entre nous, la porte soit désormais cadenassée.
Nous cherchons à comprendre ce qui tue l’humanité dans cette région, qui en fut l’un des berceaux.
Et, bien sûr, la remise en cause de figures tutélaires, au nom desquelles se perpétuent des massacres, la remise en cause du roman nationaliste “turc” bâti sur la négation d’un génocide et la coagulation autour d’une religiosité musulmane faisant office de nationalité, ne peuvent que heurter celles et ceux qui refusent de soulever le couvercle.
Mais la réalité du chemin parcouru par la République turque, jusqu’à accoucher d’un pouvoir islamo nationaliste guerrier toxique, néo ottoman, dans la région , donne raison à toutes celles et tous ceux qui en font l’analyse depuis des décennies.
Pour des raisons d’intérêts, les gouvernements européens ont travesti cette réalité d’une république nationaliste et l’ont présentée longtemps comme une alternative laïque musulmane aux intégrismes montants. Toujours pour des raisons d’intérêts, auxquelles se sont ajoutées celles liées au contrôle des migrations sur le continent européen, ces mêmes Etats et pouvoirs soutiennent dans les faits le pouvoir de l’Etat turc actuel, tout en le critiquant à la marge.
Kedistan ne joindra jamais sa voix aux nationalistes souverainistes et à l’extrême droite raciste européenne, dans ses dénonciations des pouvoirs bigots en Turquie. Leur Identité nous est étrangère.
Mais nous ne transigerons pas non plus dans nos analyses du kémalisme nationaliste, en partie matrice des pouvoirs successifs y compris pour celui d’Erdoğan, comme nous ne trouverons jamais de “radicalité anti-impérialiste” aux barbus de la région, fussent-ils issus d’un soulèvement syrien dévoyé…
Kedistan n’a jamais prétendu non plus à l’objectivité médiatique.
Sa recherche d’un changement de paradigme pour l’humanité et son environnement le conduit à un refus catégorique du capitalisme, et davantage encore de sa forme triomphante mondialisée et financière. Cette recherche a rencontré les courants transnationaux dits de “l’écologie sociale et libertaire”, tout comme le mouvement kurde aujourd’hui qui s’en inspire.
Et il est possible, sans jargon ni drapeau, d’avoir cette grille d’analyse en tant que magazine d’information, sans pour autant devenir propagandiste.
C’est la volonté qui anime l’équipe et qui la fait vivre. C’est cette même volonté qui lui fait soutenir des luttes et des combats, que vous retrouvez dans les rubriques et catégories du site.
C’est cette volonté aussi qui fait s’engager concrètement les membres de la plateforme, y compris dans des campagnes de solidarité pour des cas “emblématiques” qui nous sont proches, de répression et de violation des droits humains en Turquie, cas emblématiques aussi du contexte politique général. Cela nous amène à décrire beaucoup de noirceurs, et de vivre en permanence à son contact.
Kedistan ne parle au nom de personne, n’est lié à aucune chapelle. Son équipe cherche juste à faire fructifier des graines d’humanité.
Nous avançons “les yeux grands ouverts”, avec, chevillée au corps, l’idée que ce monde immonde peut et doit être changé.
In English: And the Ⓐ in all that ?