Kılıç­daroğlu a pré­cisé que ce jour de meet­ing était un jour his­torique pour la démoc­ra­tie et sig­nait un événe­ment impor­tant dans l’histoire de la démoc­ra­tie de la vie poli­tique turque.

Rien de bien orig­i­nal, quand on lit l’ensem­ble des dis­cours, mais que le prin­ci­pal par­ti “d’op­po­si­tion”, héri­ti­er de la tra­di­tion kémal­iste, con­sid­ère lui aus­si cette date comme un tour­nant, revient à dire qu’il apporte offi­cielle­ment dans la cor­beille d’al­liance la fig­ure tutélaire de la République, et lui recon­naît implicite­ment un successeur.

On remar­quera à de nom­breuses repris­es le “par­lemen­tarisme” forcené, pour­tant bien mis à mal par leurs pro­pres votes récents, et la nou­velle con­cep­tion de la “laïc­ité”, qui s’adapte de façon oppor­tuniste aux cir­con­stances… Elle devient une “laïc­ité” pour la poli­tique, au nom de l’u­nité nationale, comme si la poli­tique deve­nait sphère privée et seule­ment débat parlementaire…

Il a remer­cié par­ti­c­ulière­ment le Prési­dent de l’assemblé Nationale Ismail Kahra­man, qui a gardé le par­lement ouvert toute la nuit, en pré­cisant que le coup d’état ciblait le sys­tème par­lemen­taire et qu’il s’agit de la ten­ta­tive de coup d’état la plus sanglante de l’histoire de la République. Faire oubli­er celui des années 80 s’imposait.

En dehors d’un répub­li­can­isme peu­plé de grandil­o­quence, mais vide face à la réal­ité actuelle des insti­tu­tions turques broyées par Erdo­gan, il a aus­si abor­dé la ques­tion des “con­tre pou­voirs”. Paaas bien le non respect des jour­nal­istes ! Pour la jus­tice, c’est bien sûr Gülen qui s’en était emparée, et pour­suiv­ait les opposants pour “injures au chef de l’E­tat”, “com­plic­ité de ter­ror­isme”, sans doute…

On remar­quera aus­si que tous les “dis­fonc­tion­nements” de la Turquie, sont nuages de sauterelles ou météo. Que la cor­rup­tion n’est que manque de moral­ité qui pour­rait être cor­rigé… Bref, qu’Er­do­gan n’y est pour rien.

A la lec­ture de com­men­taires immé­di­ats, dans la soirée du 7 août, nous avons crû un moment que ce dis­cours s’é­tait démar­qué et aurait été “remar­quable”. Vous con­staterez vous même, que ce qui est remar­quable, c’est la mise en remorque désor­mais du CHP der­rière l’at­te­lage nation­al­iste islamiste, bouche ouverte, en quête de miettes.

Quand on sait que der­rière, Erdo­gan remet­tra sur le tapis la ques­tion de la peine de mort, on relit autrement cet amas de voeux pieux.

Et il va fal­loir bien des argu­ments pour démon­tr­er que, même si ce par­ti reste pop­u­laire, et intè­gre en son sein aus­si bien des class­es aisées que des ouvri­ers qual­i­fiés, dont il recueille les votes, il resterait une “oppo­si­tion” à Erdo­gan, et un quel­conque espoir de résis­tance. Le qual­i­fi­er de “cen­tre gauche”, comme le font encore des exégètes de la gauche turque, devrait devenir une plaisan­terie digne du Gorafi, à la lec­ture de ce dis­cours. L’af­faib­lisse­ment poli­tique de l’op­po­si­tion est présent ici, et une rup­ture s’im­posera pour recon­stru­ire une résis­tance à ce désor­mais “nation­al­isme islamique” en marche, sous les ori­peaux de la vieille république. Le mot démoc­ra­ture, décidé­ment s’impose.

Nous avons 240 mar­tyrs, nous avons enter­ré nos 240 lions. Je souhaite de la mis­éri­corde à Allah, pour nos 240 mar­tyrs de la démoc­ra­tie. Eux, ils ont pris leur place dans les pages dorées de notre his­toire de la démoc­ra­tie. Nous n’allons pas les oubli­er, et nous fer­ons en sorte qu’ils ne soient pas oubliés. Ils sont les héros de la démocratie.

Kılıç­daroğlu a souligné que le par­lement est une assem­blée qui a dirigé la Guerre de la libération :

L’Assemblée Nationale, en tra­vail­lant jusqu’au petit matin, et restant debout face aux putschistes, a sauve­g­ardé non seule­ment son pro­pre hon­neur, mais l’honneur des députés que vous avez élus et envoyés au par­lement, et l’honneur de notre Nation. Pour cette rai­son, les lead­ers des qua­tre par­tis du par­lement, et leurs députés, ont mon­tré une pos­ture claire con­tre ce coup d’état. Ils ont signé le com­mu­niqué de démoc­ra­tie, con­tre le coup d’état, tous ensem­ble. Le cœur aurait voulu que, pour accom­pa­g­n­er cette belle réu­nion, ce beau meet­ing, cette belle union, non seule­ment les prési­dents des par­tis représen­tés au par­lement, mais ceux des par­tis extérieurs soient ici. J’en serais très heureux. Car, Ghazi Mustafa Kemal dit ceci ’S’il est ques­tion de Patrie, le reste c’est du détail’. Pour nous, il est ques­tion de la Patrie. Nous allons nous l’approprier jusqu’au bout. Le 15 juil­let a désor­mais une par­tic­u­lar­ité, le 15 juil­let nous a entrou­vert une porte de réc­on­cil­i­a­tion. Depuis le 15 juil­let, une nou­velle Turquie existe. Si nous pou­vons porter cette force, cette cul­ture de réc­on­cil­i­a­tion plus loin, nous allons laiss­er une Turquie plus belle, à nos enfants.

Kılıç­daroğlu a pré­cisé que si on pose la ques­tion ‘pourquoi et com­ment on en est arrivé là’ et si on diag­nos­tique bien, le traite­ment sera le bon. Il rap­pelle le proverbe ‘Bir musi­bet, bin nasi­hat­tan evladır’, (Une calamité est plus béné­fique que mille con­seils) et ajoute :

Par con­séquent tous les poli­tiques, y com­pris moi, devons pren­dre leçon de cette calamité. Tous les lead­ers des par­tis poli­tiques, doivent men­er la Turquie vers la civil­i­sa­tion con­tem­po­raine, en évi­tant de pré­par­er le ter­rain pour un nou­v­el incident.

Kılıç­daroğlu avait apporté un man­i­feste en 12 points qu’ il a développé …

  1. Ne faisons pas entr­er la poli­tique à la mosquée, à la caserne ou au tribunal.
  2. Dévelop­pons dans la poli­tique, la cul­ture de con­sen­sus et ren­dons dom­i­nante l’intelligence poli­tique commune.
  3. Dans la poli­tique, n’évitons pas l’autocritique, analysons bien le passé et empê­chons la répéti­tion de l’histoire.
  4. Dans la con­struc­tion de l’Etat, prenons comme principe le mérite. Don­nons ce tra­vail aux compétents.
  5. Quelles que soient les con­di­tions, appro­pri­ons nous la démoc­ra­tie jusqu’au bout. Dis­ons, « Ni coup d’Etat, ni dic­tat, vive la démoc­ra­tie com­plète ». Assainis­sons la Turquie du Droit au Coup d’Etat.
  6. Appro­pri­ons nous les valeurs fon­da­men­tales de notre République et arbi­trons en les approfondissant.
  7.  Ren­forçons notre sys­tème par­lemen­taire. Aujourd’hui, des ques­tions de députés ne trou­vent pas réponse.
  8. Défendons la lib­erté des médias jusqu’au bout.
  9. Met­tons l’indépendance de la Jus­tice sous “assur­ance constitutionnelle”.
  10. Défendons tous ensem­ble, la laïc­ité qui est l’assurance de la lib­erté de culte et de conscience.
  11. Sor­tons le sys­tème d’enseignement du con­cept mono­type, reposons le sur des principes sci­en­tifiques prédits par l’intelligence. Nos enfants doivent être élevés libres de penser, libre de sagesse, libre de con­science, et de ques­tion­ner le monde.
  12. La répu­ta­tion des per­son­nes lésées par l’organisation FETÖ (Gülen) lors des procès Baly­oz et Egrenekon, doivent leur être rendue.

Si on la fait entr­er dans la mosquée nous divis­erons la société. Si on la fait entr­er dans le tri­bunal, nous ne trou­verons pas de jus­tice. Et si on la fait entr­er dans la caserne, nous ne pour­rons pas empêch­er le coup d’état.

Si nous cher­chons jus­tice, nous devons la chercher ailleurs, d’une façon indépen­dante. Nous avons besoin d’une réc­on­cil­i­a­tion noble. Nous avons le devoir, non pas de se bagar­rer mais de trans­former la Nation en frères. Nous devons faire de l’autocritique dans la poli­tique et bien analyser le passé. Si nous analysons bien le passé, nous pour­rons dans l’avenir, mieux con­stru­ire la Turquie. Nous ne devons pas répéter l’histoire. Nous devons per­sévér­er pour trans­former la Nation en frères. Pour la con­struc­tion de l’Etat, nous devons pren­dre comme base le sys­tème du mérite. C’est à dire que nous ne devons pas renon­cer au sys­tème du mérite. De toutes façons, notre con­sti­tu­tion prévoit cela. Le sys­tème de mérite est impor­tant. Le grand créa­teur dit ‘donne le tra­vail au com­pé­tent’. En don­nant le tra­vail au com­pé­tent, vous ver­rez que la Turquie sera dirigée encore mieux. Non pas en dis­ant, celui-ci est de notre obé­di­ence, celui-là est de telle con­frérie, celui-ci n’est pas de notre par­ti, mais nous devons com­mencer désor­mais, en Turquie, la tra­di­tion de con­fi­er le tra­vail au com­pé­tent. Si les fils du pau­vre, vos enfants, atten­dent le KPSS (Con­cours d’embauche des fonc­tion­naires) et tran­spirent pour les exa­m­ens, cer­tains autres volent les ques­tions, passent l’examen et arrivent aux postes impor­tants de l’Etat. Nous devons refuser cela, tous ensemble.

Kılıç­daroğlu a souligné que la démoc­ra­tie doit être appro­priée quelles que soient les cir­con­stances. Il a présen­té ses remer­ciement à toutes les per­son­nes, jeunes ou âgées, femmes ou hommes, qui ont com­bat­tu con­tre le coup d’état, qui sont mon­tés sur des chars, et ont util­isé leur corps comme bouclier.

La souveraineté appartient à la Nation

La sou­veraineté appar­tient à la Nation”
pho­to ©Sylvie B.

Vous avez écrit l’Histoire. Vous avez offert à la Turquie, une His­toire. Nous devons refuser, non seule­ment le coup d’état, mais toutes sorte de tutelle sur la démoc­ra­tie. La démoc­ra­tie est la volon­té de la Nation. Nous devons effac­er toute ombre sur la volon­té de la Nation. Nous devons pren­dre le chemin, avec cette per­sévérance et cette déter­mi­na­tion. C’est pour celà que nous dis­ons, ‘Ni coup d’état, ni dic­tat, vive la démoc­ra­tie com­plète’. Nous dis­ons : démoc­ra­tie de haut niveau. L’être humain du 21è siè­cle mérite une démoc­ra­tie totale, et nous devons lut­ter pour cela. Nous devons nous appro­prier les valeurs fon­da­tri­ces de la République. Mustafa Kemal et ses cama­rades en fon­dant la République, ont établi une Con­sti­tu­tion en 1921. Le pre­mier arti­cle de cette Con­sti­tu­tion dit : ‘La sou­veraineté appar­tient incon­di­tion­nelle­ment à la Nation’. Oui, la sou­veraineté appar­tient incon­di­tion­nelle­ment à la Nation. Regardez, il ne dit pas ‘la sou­veraineté appar­tient à la Nation’, il dit ‘incon­di­tion­nelle­ment à la Nation’. Il sacralise la Nation. Il élève le concitoyen.

Kılıç­daroğlu, a ajouté qu’aucune classe, groupe, famille ou per­son­ne n’a de priv­ilèges, tous les conci­toyens sont égaux devant les lois, quels que soient leur façon de vivre et croy­ances et a de nou­veau souligné que les valeurs d’égalité de la République devraient être appro­priées par chacun.

En rap­pelant les paroles de Mustafa Kemal ‘La République est surtout la per­son­ne de ceux qui sont sans per­son­ne’ Kılıç­daroğlu a noté que la République est la sueur de tous, donc la pro­téger et la faire vivre est égale­ment le devoir de tous. Il a ajouté que bien sur, Mustafa Kemal n’a pas fait tout cela tout seul, que ses com­pagnons de route comme İsm­et İnönü, Fevzi Çak­mak, Rauf Orbay, Kazım Karabekir, Fahret­tin Altay, ont aus­si œuvré pour la République.

S’il n’y avait pas la République aujourd’hui, Mon­sieur Recep Tayyip  Erdoğan ne serait pas le Prési­dent de la République. S’il n’y avait pas la République Mon­sieur Kara­man ne serait pas le Prési­dent de l’Assemblée. S’il n’y avait pas la République, Mon­sieur Sayın Binali Yıldırım ne serait pas Pre­mier Min­istre. Si aujourd’hui, il n’y avait pas la République Kemal Kılıç­daroğlu, né dans un vil­lage loin­tain d’Anatolie, ne serait pas Prési­dent du CHP. La République est si pré­cieuse et impor­tante. C’est pour cela que nous allons nous appro­prier la République et la démoc­ra­tie, ensemble.

Kılıç­daroğlu a égale­ment attiré l’attention sur le rôle que les médias ont joué le 15 juillet.

Si les médias indépen­dants n’existaient pas, peut être que per­son­ne ne descendrait dans la rue. Ces médias ont relayé les infos. Les citoyens ont été invités à la rue. Ils sont mon­tés sur des chars. Et ces médias ont dif­fusé ces images. Par con­séquent, le citoyen a util­isé son droit de résis­tance, son droit le plus fon­da­men­tal et a pro­tégé la démoc­ra­tie, a lutté.

Mes chers amis, une autre impor­tance de la lib­erté des médias est ceci : nous sommes des poli­tiques, nous pou­vons avoir des man­ques, des erreurs, des fautes, mais ceux qui s’ex­primeront sur tout cela sont encore les médias. Tous les poli­tiques doivent respecter et don­ner de l’importance à la lib­erté des médias.

En ce qui con­cerne le sys­tème par­lemen­taire qui est en vigueur et exer­ci­ce depuis 15 ans :

Le 15 juil­let, l’Assemblée Nationale est restée debout et hon­or­able alors que les bombes et les balles pleu­vaient et n’a pas quit­té le par­lement. Elle a refusé le coup d’état avec le même esprit que quand elle avait dirigé la Guerre de l’Indépendance. Pour cette rai­son, nous dis­ons claire­ment, nous devons ren­forcer notre sys­tème parlementaire.

Quant à l’indépendance de la Jus­tice, Kılıç­daroğlu en a par­lé comme ceci :

Ecoutez mes chers amis, FETÖ s’est niché dans l’armée. FETÖ s’est nichée dans la Jus­tice, FETÖ s’est niché dans tous les strates de l’Etat. Nous l’appellions avant ‘l’organisation du type F’, main­tenant cela s’appelle Organ­i­sa­tion ter­ror­iste de Fetul­lah Gülen (FETÖ). Les Pro­cureurs pré­par­ent leur réquisi­toires de cette façon. Pourquoi l’indépendance de la Jus­tice est-elle impor­tante ? Nous voulons jus­tice, alors où allons-nous attester la jus­tice ? au tri­bunal. Si un Juge, prend ses déci­sions non pas par sa con­science mais sur l’ordre qu’il a pris depuis la Penn­syl­vanie [lieu de rési­dence de Fetul­lah Gülen], il n’est pas un Juge, et le tri­bunal n’est pas un tri­bunal. C’est pour cela que l’indépendance de la Jus­tice est impor­tante. Nous devons insis­ter sur cela, et en pren­dre soin. Je dois exprimer ceci : en ce qui con­cerne l’indépendance de la Jus­tice, pour nous il est grat­i­fi­ant de voir que le pou­voir et l’opposition agis­sent dans un cer­tain consensus.

Kılıç­daroğlu s’est égale­ment exprimé sur l’importance de la laïcité.

Nous avons vu tous ensem­ble, com­ment ceux qui était dans des affaires illé­gales en instru­men­tal­isant la reli­gion, nos croy­ances, ont trompé la Nation. La laïc­ité veut dire la lib­erté de reli­gion et de con­science. La laïc­ité veut dire la lib­erté de croire et pra­ti­quer son culte pour cha­cun. La laïc­ité veut dire respect aux croy­ances, respect à l’être humain. C’est pour cela que tous les par­tis poli­tiques doivent être atten­tifs à ce sujet. Cela ne veut pas dire être servi­teurs des servi­teurs. Nous avons vu tous ensem­ble, quelle était la men­tal­ité de ceux qui ser­vaient les serviteurs.

Nous devons par­ticiper au ren­force­ment de la démoc­ra­tie, non pas seule­ment aujourd’hui mais aus­si dans l’avenir. Pour que la démoc­ra­tie se ren­force, il faut absol­u­ment, mais absol­u­ment, installer un sys­tème d’enseignement qui ques­tionne. Nos enfants doivent être élevés libres, libre de con­science, libres de penser. Nos enfants ne doivent pas pren­dre des instruc­tions et leur obéir. Ils doivent au moins, peser les instruc­tions, avec leur intel­li­gence. Que dit le grand créa­teur ? ’N’utilisez-vous pas votre intel­li­gence ?’ dit-il. Le moyen d’utiliser son intel­li­gence passe par trans­former le sys­tème d’enseignement. Nos enfants doivent utilis­er leur intel­li­gence, ils doivent ques­tion­ner. Les enfants des autres, envoient des véhicules spa­ti­aux vers la planète Mars, nous, dans la Turquie du 21è siè­cle, nous faisons la compt­abil­ité d’une ten­ta­tive de coup d’état. Pour cela, tous ensem­ble, ren­forçons le sys­tème d’enseignement. Mon­trons cet effort tous ensem­ble, afin de ren­forcer notre démoc­ra­tie et l’approfondir.

Vous con­nais­sez tous l’organisation ter­ror­iste FETÖ, le monde entier la con­nait désor­mais. Cette organ­i­sa­tion, a jeté en prison plusieurs officiers, dont un ancien com­man­dant d’Etat Major, des inno­cents et fidèles seri­teurs de l’Etat, en pré­tex­tant le procès de Baly­oz, le procès d’Ergenekon, des procès d’espionnage. A cette époque nous étions de ceux qui objec­taient le plus fort. Nous avions dit ‘Vous faites erreur’. Main­tenant, il est avéré que toutes ces affaires étaient des coups mon­tés. Il s’est avéré que la total­ité était mon­tée par l’organisation ter­ror­iste FETÖ. Un Etat grandit en se bas­ant sur la Jus­tice. Un état gagne sa noblesse en se bas­ant sur la Jus­tice. Un Etat devient un Etat, en se bas­ant sur la Jus­tice. Je fais alors un appel, depuis ici, non pas seule­ment à vous, mais à toute la Turquie. Non pas seule­ment à toute la Turquie, mais à tous les lead­ers poli­tiques. Ren­dons leurs droits aux lésés du passé. Ren­dons leur leur répu­ta­tion. Si on fait cela, l’Etat regag­n­era sa respectabilité.

Pour finir Kılıç­daroğlu a insisté sur le fait que l’Etat, en lut­tant con­tre les injus­tices, ne doit pas agir en dehors du Droit.

Ecoutez mes paroles atten­tive­ment s’il vous plait. Le moin­dre d’effort, ou tra­vail, ou œuvre d’un d’entre nous, per­du, est une perte com­mune de toute la Turquie. Je répète, une seule per­son­ne est lésée, c’est une perte pour tout le pays. C’est pour cela qu’en recon­stru­isant notre pays, nous ne devons pas créer de nou­velles injus­tices. Nous dis­ons Droit, nous dis­ons la supré­matie du Droit, nous dis­ons Jus­tice, l’Etat doit s’élever sur des bases de Justice.

Après le man­i­feste de 12 points :

Il peut y avoir des man­ques, il peut avoir du trop, mais remet­tre la Turquie sur le chemin droit, est notre devoir à tous. Mon devoir, le devoir de ceux qui sont au pou­voir, le devoir des citoyens. Je promets depuis ici, lut­tons ensem­ble. Faisons ce qui doit être fait, ensemble.

En indi­quant les femmes placées tout au devant…

Comme dans la soirée du coup d’état, devant les chars. Je suis fière de cela. Je souhaite de tout cœur, que nos femmes que je vois comme la source de l’amour, de la com­pas­sion, de la politesse, soient encore plus présentes dans tous les espaces de la vie, et qu’elles nous accom­pa­g­nent. Le sou­tien et la par­tic­i­pa­tion de nos femmes sont pour nous, d’une valeur ines­timable. Dans un pays, si le vis­age des femmes est souri­ant, sachez que ce pays est un pays heureux. Je suis hon­oré et fier, d’être fils et frère des femmes courageuses de ce pays. Nous avons gran­di avec les fleurs, les chan­sons de ces ter­res, les prières et les berceuses de nos mères. Nous avons vécu ensem­ble, frater­nelle­ment. Nous vivrons ensem­ble et frater­nelle­ment. Nous lut­terons ensem­ble et frater­nelle­ment. Ces ter­res sont des ter­res fer­tiles. Sur ces ter­res, il y a des Yunus, des Mevlana, des Hacı Bektaş‑ı Veli, des Neşet Ertaş, des Emrah d’Erzurum, des Fer­hat et Şirin. Ils sont nés sur ces ter­res. Nous devons, en toute sérénité, ren­forcer notre démoc­ra­tie, et lut­ter ensem­ble, en respec­tant nos différences.

Kılıç­daroğlu a ter­miné son dis­cours par un poème de Nazım Hik­met et des salutations.


Dossier spé­cial : 7 août 2016

Ce dossier nous a semblé nécessaire pour à la fois avoir les éléments factuels et des supports d’analyses, et donner nos parti pris, qui ne sont que les nôtres, afin d’amorcer un débat. En effet, tant dans la diaspora kurde et turque en Europe ou ailleurs que dans les gauches européennes et le mouvement libertaire dont nous sommes proches, ce débat internationaliste est indispensable, puisqu’il rejoint tous les autres sur l’avenir des luttes et la défense des utopies qui nous feront avancer.

Chapitres 

Annex­es

et bien d’autres…
Notam­ment sur Susam Sokak pour ses analy­ses, le blog d’Etienne Copeaux….
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