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L’une des pio­nnières du mou­ve­ment des femmes kur­des, Evîn (Emine Kara), l’artiste Mir Per­w­er et Abdur­rah­man Kızıl, un habitué du Cen­tre Cul­turel, ont per­du la vie suite à l’at­taque per­pétrée au Cen­tre Kurde Ahmet Kaya à Paris. Des témoins affir­ment que le meur­tri­er a été déposé par une voiture dans la rue où se trou­ve le cen­tre cul­turel, et qu’il s’est dirigé directe­ment vers sa cible.

Les images de caméras de sécu­rité mon­trent égale­ment que le meur­tri­er est entré de manière plan­i­fiée dans le cen­tre cul­turel et les deux étab­lisse­ments où se trou­vaient des Kur­des. Evîn a été exé­cutée, l’as­sas­sin s’y étant pris en deux fois.

Il n’est donc pas accept­able et cela inter­roge, que la presse française traite d’emblée, et ce dès les pre­miers instants, ces assas­si­nats comme une “agres­sion indi­vidu­elle d’un déséquili­bré raciste”, thèse reprise deux heures plus tard sur place par le min­istre de l’In­térieur français et réitérée par com­mu­niqué des autorités judi­ci­aires deux jours plus tard, après que l’as­sas­sin ait été placé en obser­va­tion psy­chi­a­trique. Com­ment ces élé­ments de lan­gage ont-ils été com­mu­niqués à la presse dès la pre­mière heure ? Est-ce là du “jour­nal­isme” ?

Le gou­verne­ment français et la qua­si total­ité de la presse ont con­sid­éré qu’il s’agis­sait d’une attaque raciste et ont classé l’af­faire dans cette caté­gorie, refu­sant d’élargir le champ de l’en­quête avec les moyens don­nés à une car­ac­téri­sa­tion ter­ror­iste. La police française n’é­tait pas là au moment de l’at­taque, et l’a­gresseur a été neu­tral­isé par des témoins au péril de leur vie. Il s’est écoulé quar­ante min­utes avant l’ar­rivée des policiers. Ceux-ci ont été plus prompts ensuite, dès le pre­mier jour, avec des gaz lacry­mogènes, con­tre la légitime protes­ta­tion du peu­ple kurde. C’est cette approche provo­ca­trice qui cause colère et sus­pi­cion aujourd’hui.

Même s’il ne s’agis­sait que d’une “attaque raciste”, ces assas­si­nats ne pour­raient être accep­tés comme comme un sim­ple fait divers par­ti­c­ulière­ment vio­lent. Le fait que quelqu’un com­mette un tel crime en France, qui se définit comme le “pays de la lib­erté et de la démoc­ra­tie”, mon­tre à quel point les poli­tiques nation­al­istes et provo­ca­tri­ces du sys­tème éta­tique sont effrayantes.

Le fait que le meur­tri­er ait des antécé­dents d’a­gres­sion raciste et que pour­tant la police et le gou­verne­ment français aient alors “sim­pli­fié” son crime, le réduisant à un “délit” per­me­t­tant de libér­er son auteur,  le fait qu’à ce moment là les migrants blessés aient été men­acés d’ex­pul­sion, démon­trent que le racisme est présent en France, et pas seule­ment dans la tête d’un soi-dis­ant déséquili­bré, et que de telles attaques sont gérées “sim­ple­ment”. L’at­taque d’une Mosquée à Bay­onne, le meurtre raciste d’un sportif en plein Paris, par des activistes d’ex­trême droite, sont par exem­ple traités comme “droit commun”.

Com­ment l’ad­min­is­tra­tion en France a‑t-elle lais­sé croître des meur­tri­ers racistes à par­tir de ses citoyens, com­ment a‑t-elle con­duit à des modes de pen­sée encore plus à droite avec la pau­vreté, la faim, les prob­lèmes de san­té, les poli­tiques sex­istes et belliqueuses ?

C’est dans un tel con­texte que des ser­vices de ren­seigne­ments des États fas­cistes ou des vel­léités ter­ror­istes n’ont aucune dif­fi­culté à entr­er en con­tact avec des per­son­nes altérées et déséquilibrées.

Le MIT, l’or­gan­i­sa­tion fas­ciste des ren­seigne­ments turcs, en Europe, se con­cen­tre tou­jours sur ce type de per­son­nes, et en fait “des gâchettes” de leur pro­pre cause, en util­isant leurs points les plus faibles. C’est le cas pour nom­bre de manip­u­la­tions qui ont con­duit aux assas­si­nats poli­tiques en Europe ces dernières années con­tre le mou­ve­ment kurde, et même, pour les “atten­tats” en Turquie.

Le jour du mas­sacre, une réu­nion devait avoir lieu au Cen­tre cul­turel kurde Ahmet Kaya. Cette réu­nion avait pour objec­tif d’or­gan­is­er les actions et activ­ités à venir, afin d’ap­pel­er le gou­verne­ment français à enfin con­damn­er l’É­tat turc, à l’oc­ca­sion du 10ème anniver­saire de l’as­sas­si­nat à Paris des dirigeantes du mou­ve­ment des femmes kur­des Sakine Can­sız, Ley­la Şayle­mez et Fidan Doğan. Pour cette rai­son, présen­ter le meur­tri­er comme un “déséquili­bré” aux “sen­ti­ments racistes”, incon­scient de ses actes, revient à cou­vrir le crime réitéré, et à ouvrir les portes à toutes sortes de futurs pro­jets semblables.

Avec ce deux­ième atten­tat en France con­tre le peu­ple kurde, cette fois, l’E­tat turc aurait per­pétré un crime par la main d’un citoyen français. En agis­sant ain­si, à tra­vers une gâchette française, il garde l’in­vis­i­bil­ité, à mon sens, en pointant les flèch­es sur l’E­tat français. La poli­tique récente du MIT turc va dans ce sens. Il procède de la même façon, au Kur­dis­tan du Sud, qui fait par­tie de l’Irak.

L’É­tat turc fait ain­si élim­in­er les Kur­des, qui ont été for­cés de quit­ter le Kur­dis­tan du Nord, en Turquie, pour des raisons poli­tiques, en for­mant et util­isant comme tueurs à gages, des per­son­nes dont ils ont en quelque sorte saisi les faib­less­es. Par­fois l’in­sta­bil­ité psy­chique de ces per­son­nes, par­fois leur pau­vreté, et bien sûr, des sen­ti­ments racistes et fas­cistes, per­me­t­tent cela. C’est ain­si que mon amie Nag­i­han Akarsel, a été criblée de balles.

Faut-il encore soulign­er que l’E­tat turc met tous ses moyens con­tre le peu­ple kurde sur tous les fronts ? Il mène une guerre qu’il nomme “opéra­tions mil­i­taires”, un euphémisme… Il s’ef­force d’anéan­tir la cul­ture kurde, par inter­dic­tions, de la langue mater­nelle à la musique, de la lit­téra­ture aux fer­me­tures d’as­so­ci­a­tions et cen­tres cul­turels. Il tente de faire taire les intellectuel.les, poli­tiques, militant.es, jour­nal­istes kur­des et leurs sou­tiens, par men­aces, perqui­si­tions, empris­on­nement… Il essaie de bris­er les prisonnier.es en les mal­trai­tant, les isolant, les dépor­tant, empêchant leur libéra­tion. Et il va jusqu’à élim­in­er des per­son­nal­ités kur­des, par­ti­c­ulière­ment des femmes com­bat­ives et déter­minées, même à l’ex­térieur du pays…

En Turquie, où le MIT est struc­turant dans une société fas­ciste avec son pro­pre sys­tème admin­is­tratif, la plu­part des tireurs recrutés étaient, soit men­tale­ment insta­bles, soit pau­vres, et pétris d’une idéolo­gie fas­ciste. Le régime les désigne “au nom de la Patrie et la Nation”. Il en fait de même sur les ter­rains étrangers où se réfugient les opposant.es.

L’au­teur de l’as­sas­si­nat de l’u­ni­ver­si­taire et jour­nal­iste Nag­i­han Akarsel, mem­bre du mou­ve­ment des femmes kur­des, tombée à Sulay­maniyah en octo­bre dernier, a lui aus­si ce pro­fil. Dans les aveux du tireur, on peut observ­er com­ment le MIT a prof­ité de ses sen­ti­ments fas­cistes et de son déséquili­bre men­tal. Ogün Samast, qui a tué le jour­nal­iste arménien Hrant Dink à Istan­bul en 2007, est un jeune homme qui a égale­ment un pro­fil raciste, nation­al­iste et étatiste. On ne peut con­sid­ér­er pour autant le mas­sacre de Hrant Dink unique­ment comme un “meurtre com­mis par un jeune nation­al­iste”. Ogun Samast n’é­tait que le tueur à gages, der­rière lui se trou­vait une ter­ri­ble organ­i­sa­tion d’É­tat, terroriste.

Tou­jours l’an­née dernière, et encore à Sulay­maniyah, Fer­hat Bağışkon­du a lui, fort heureuse­ment survécu à une attaque sem­blable. Son auteur, nom­mé Zım­nako, est un schiz­o­phrène, et il n’est pas citoyen turc. Le con­sid­ér­er tout sim­ple­ment comme “schiz­o­phrène” et fer­mer les yeux sur le fait qu’il fut for­mé par le MIT durant une longue péri­ode, serait tomber dans le pan­neau que l’ État turc a tou­jours plan­té pour se cou­vrir. En général, toutes les attaques de ce type con­ti­en­nent des délires racistes, mais le fait que cette per­son­ne soit ou puisse être un “tueur désigné” ne doit jamais être oublié.

La moti­va­tion générale de tous ces crimes est le racisme. Et là, il est anti-kurde. Mais clore le prob­lème seule­ment ain­si est une lec­ture poli­tique erronée et totale­ment incom­plète, qui ignore tous les précé­dents et autorise toutes les suites.

La struc­ture fas­ciste turc, qui a été organ­isée en Europe comme une exten­sion des gou­verne­ments suc­ces­sifs turcs, est impliquée depuis les années 1970, dans de nom­breux crimes, du traf­ic de drogue à la con­tre­bande d’armes, des crimes de haine aux meurtres. Les agres­sions, assas­si­nats et atten­tats organ­isés par le MIT se sont pro­duits et se pour­suiv­ent dans de nom­breux pays européens depuis les années 80.

Les forces de ren­seigne­ment turques, qui mènent de nom­breux actions crim­inelles et ter­ror­istes, par l’in­ter­mé­di­aire de leurs pro­pres citoyens fas­cistes, mènent actuelle­ment des activ­ités majeures dans de nom­breux pays d’Eu­rope. Dis­posant d’un réseau aus­si large, il ne leur est pas trop dif­fi­cile de repér­er les pro­fils qui peu­vent leur être utiles, et de les pré­par­er à être auteurs d’at­ten­tat, comme celui du 23 décem­bre à Paris…

Class­er une enquête sous le sceau du “meurtre com­mis par un déséquili­bré raciste”, dès la pre­mière heure, dif­fuser en boucle ces élé­ments de lan­gage, ne pas don­ner les moyens d’une enquête pour ter­ror­isme est, pour l’E­tat français, une manière d’éloign­er des soucis géo-poli­tiques et diplomatiques.

Ce n’est pas la pre­mière fois dans son his­toire, que l’E­tat français enterre des assas­si­nats poli­tiques com­mis sur son sol, impli­quant une main étrangère alliée. Les exem­ples sont nombreux.

La France n’a fait aucun effort décisif déjà pour résoudre l’as­sas­si­nat de Sakine Can­sız, Fidan Doğan et Ley­la Şayle­mez. Ces mil­i­tantes de la lutte pour la lib­erté des femmes qui ont été oblig­ées de quit­ter l’op­pres­sion qu’elles subis­saient dans leur pro­pre pays, et qui sont venues sur d’autres ter­res pour pour­suiv­re leur lutte libre­ment, se sont retrou­vées encore, face à la mort. Si un sec­ond triple assas­si­nat fut com­mis le 23 décem­bre, c’est pour moi parce que ces meurtres de Sakine, Rojbin et Ley­la n’ont pas été réso­lus, par manque de courage poli­tique. De fait, à mes yeux, le gou­verne­ment français, en partage une respon­s­abil­ité, du fait de cette céc­ité volon­taire, qui con­duit à ne pas pren­dre au sérieux les alertes lancées par la com­mu­nauté kurde.

Le monde entier a les yeux tournés vers cette sit­u­a­tion. La France donne un sig­nal à ses alliés, mais ouvre la pos­si­bil­ité d’autres crimes, en refu­sant d’en­quêter pour remon­ter la piste des commanditaires.

Le mois dernier, Emmanuelle Macron a ren­con­tré un groupe de femmes à l’Elysée, pour “soutenir” la révo­lu­tion des femmes en “Iran”. Il sem­ble ignor­er que le slo­gan “Jin Jiyan Azadî”, scan­dé aujour­d’hui par les femmes du monde entier, fut juste­ment crée par le Mou­ve­ment des femmes kur­des, bien aupar­a­vant, et repris à juste titre par les opposant.es en Iran. L’E­tat français “sou­tient” en même temps la révo­lu­tion des femmes en Iran, et ferme les yeux sur l’as­sas­si­nat des trois mil­i­tantes avec par­mi elles les créa­tri­ces de ce slo­gan. Cela a per­mis l’as­sas­si­nat d’une autre femme kurde, notre cama­rade Evin, (Emine Kara), qui com­bat­tit con­tre Daech en Syrie.

Un artiste kurde, le musi­cien Mir Per­w­er a été lui aus­si assas­s­iné à Paris, “cap­i­tale de l’art et de la lib­erté”. Mir Per­w­er, tor­turé par l’E­tat turc, était en exil. Un artiste est assas­s­iné dans la la cap­i­tale de l’art…

Des mil­liers de Kur­des, leurs ami.es et sou­tiens sont descen­dus dans les rues, à Paris, à Mar­seille et d’autres villes, pour élever la voix, con­tre le fas­cisme, et non pas seule­ment pour les Kur­des, mais aus­si pour tous les peuples.

Avec ces assas­si­nats du passé, cet atten­tat du 23 décem­bre, l’É­tat turc a porté en Europe les agres­sions et attaques qu’il inten­si­fie de plus en plus con­tre le peu­ple kurde et tous les opprimés du Kur­dis­tan. L’E­tat turc, à ce jour, n’a pas con­damné les meurtres, mais par con­tre a mon­tré du doigt le PKK dans les man­i­fes­ta­tions de Paris. Il démon­tre ain­si que les Kur­des en demande de lib­erté con­stituent une cible, peu importe où ils se trouvent.

Les annonces de l’in­ten­si­fi­ca­tion des attaques con­tre le peu­ple kurde en Syrie et en Irak, de la pour­suite de l’u­til­i­sa­tion d’armes chim­iques con­tre la guéril­la, de la pour­suite des poli­tiques d’oc­cu­pa­tion, sont accom­pa­g­nées par cette poli­tique de ter­reur de la Turquie.

Le coprési­dent du PYD, Sal­ih Mus­lim a pub­lié le tweet suiv­ant après l’at­taque de Paris :
“Nous restons dans nos vil­lages, dans nos plaines, ils détru­isent et brû­lent, ils tuent, nous fuyons vers nos mon­tagnes, on nous tue avec des armes chim­iques. N’y a‑t-il peut-être pas de place pour les Kur­des dans ce monde ?”

Les pays européens qui veu­lent don­ner une réponse démoc­ra­tique à cette ques­tion doivent mon­tr­er au plus vite leurs réac­tions sincères con­tre la guerre qui se pour­suit depuis de longues années au Kurdistan.

Les dirigeants européens qui cri­tiquent le régime fas­ciste de l’É­tat turc dans la presse, avec une mine fâchée, devraient égale­ment cess­er de ven­dre des armes aux Turcs, par la petite porte. Ils devraient cess­er d’al­i­menter le feu de la guerre, juste parce que la pour­suite de l’ex­ploita­tion du pét­role, de l’eau et des ter­res au Kur­dis­tan est dans leur pro­pre intérêt. Ils devraient de toute urgence retir­er de leur liste d’or­gan­i­sa­tions ter­ror­istes, le PKK, qui mène depuis des années dans les mon­tagnes un com­bat légitime.

Mais, mal­heureuse­ment, l’Eu­rope des dis­cours démoc­ra­tiques con­tin­ue elle-même à crim­i­nalis­er les Kur­des. Nom­bre de poli­tiques, d’ac­tivistes kur­des, sont “ren­dus” à la Turquie, des médias, des asso­ci­a­tions kur­des sont fer­mées, inquiétées. Les Edi­tions Mésopotamia, qui pub­lie des livres kur­des ont été objet d’une descente de police, le 8 mars 2018, en Alle­magne, dont l’his­toire est pour­tant mar­quée d’une tâche noire avec ces livres brûlés sur les places à l’époque hitléri­enne. Le fait que ce raid ait coïn­cidé avec la vis­ite du min­istre des Affaires étrangères turc Mev­lut Çavuşoğlu, venu en Alle­magne à l’époque pour des pour­par­lers, n’é­tait cer­taine­ment pas un hasard. Le 2 févri­er 2019, une autre date, d’autres perqui­si­tions, con­fis­ca­tions de biens, encore dans les locaux des Edi­tions Mésopotamia et de Mîr Müzik. Le 31 jan­vi­er 2022, leurs activ­ités sont offi­cielle­ment inter­dites en Alle­magne, par déci­sion du Tri­bunal admin­is­tratif fédéral. Aujour­d’hui en Alle­magne, il n’y a plus de mai­son d’édi­tion qui peu­vent imprimer de la lit­téra­ture en kurde.

Lorsqu’on entend des médias français dénon­cer le fait que des dra­peaux kur­des, qual­i­fiés de “dra­peaux d’une organ­i­sa­tion ter­ror­iste”, soient bran­dis dans des man­i­fes­ta­tions, on peut s’at­ten­dre à une poli­tique iden­tique de l’E­tat français, qui a déjà oublié que ces dra­peaux ont don­né leurs vies pour élim­in­er les auteurs des atten­tats qui ont endeuil­lé les pop­u­la­tions françaises.

Nom­bre de poli­tiques kur­des sont crim­i­nal­isés. Le slo­gan “Jin Jiyan Azadî” résonne partout au monde, par­ti­c­ulière­ment en Alle­magne, qui est le ter­rain le plus large des actions, mais les femmes kur­des aux­quelles appar­tient ce slo­gan, les activistes, qui lut­tent pour la lib­erté, sont arrêté.es, placé.es en garde-à-vue, sous sur­veil­lance étroite, leurs passe­ports confisqués.

Il n’y a pas un seul jour sans que nous ayons des nou­velles sem­blables provenant de dif­férents pays occi­den­taux. Il y a seule­ment quelques jours, le 22 décem­bre, à Nurem­berg, de nom­breux kur­des ont subi des perqui­si­tions à leur domi­cile, un mil­i­tant, Tahir Koçer a été arrêté.

La réal-poli­tique orchestrée par les Etats occi­den­taux, qui s’accommodent des alliés dou­teux lorsque des intérêts sont en jeu, et qui oublient et sac­ri­fient ceux qui hier les ont sauvés, qui les lais­sent avec les enfants de Daech, éri­gent des murs et des fron­tières con­tre les réfugié.es, empêche que jus­tice soit faite, et que les crimes cessent.

Devant cette sit­u­a­tion le dic­ton kurde bien con­nu prend encore plus de sens : “Le Kurde n’a d’autres amis que les montagnes”.

Zehra Doğan
Berlin, 25 décem­bre 2022

Traduction, édition : Naz Oke, Daniel Fleury

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