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Le prix autrichien Theodor Kramer, qui récom­pense les écrivain.es en résis­tance ou en exil, a été décerné pour l’an­née 2022, à l’autrice kurde Mer­al Şimşek et à l’essay­iste autrichien Ger­hard Fritz Ober­schlick.

Le prix “Theodor Kramer Preis für Schreiben im Wider­stand und im Exil” (Prix Theodor Kramer pour l’écri­t­ure dans la résis­tance et l’ex­il) est décerné depuis 2001, par La Theodor Kramer Soci­ety, fondée en 1984. Il hon­ore non seule­ment la qual­ité lit­téraire mais aus­si l’at­ti­tude et le des­tin des lauréat.es, et n’est pas exclu­sive­ment réservé aux auteurs et autri­ces Autrichiens et aux per­son­nes expul­sées d’Autriche. Écrire en alle­mand n’est pas non plus une exigence.

La Société Theodor Kramer à tra­vers ce prix, “veut égale­ment envoy­er un sig­nal indi­quant que tout en Autriche ne va pas dans une seule direc­tion, que c’est un pays avec ses pro­pres con­tra­dic­tions et que, mal­gré ses con­tra­dic­tions et ses luttes avec lui-même, ce pays pro­gresse également.”

Les lauréat.es sont déterminé.es par le con­seil d’ad­min­is­tra­tion de la Theodor Kramer Soci­ety sur la base d’une recom­man­da­tion d’un jury. Il s’ag­it d’un prix de recon­nais­sance pour lequel il n’est pas pos­si­ble de postuler.

Ce prix de 2022 sera partagé entre deux lau­réats :  Mer­al Şimşek et Ger­hard Fritz Ober­schlick qui lui, est un essay­iste autrichien. Il est l’an­cien rédac­teur-en-chef du mag­a­zine poli­tique et cul­turel FORVM. Sous sa direc­tion édi­to­ri­ale le mag­a­zine a con­nu une grande notoriété à tra­vers la cri­tique intel­lectuelle et sociale, l’an­tifas­cisme et la lutte pour les droits humain. Aujour­d’hui, Ger­hard Fritz Ober­schlick est l’exé­cu­teur tes­ta­men­taire lit­téraire de Gün­ther Anders. 

Native de Diyarbakır, Mer­al Şimşek est mem­bre de PEN kurde, de l’Association des lit­téraires kur­des (Kürt Ede­biy­atçılar Derneği), et de l’Association des Ecrivain.e.s kur­des de Mésopotamie (Mezopotamya Yazarlar Derneği). Ses écrits ont été plusieurs fois récom­pen­sés et traduits en plusieurs langues, et d’autres tra­duc­tions, notam­ment en alle­mand, sont en cours. Mer­al a pub­lié trois recueils de poésie Mül­te­ci Düşler, Ateşe Bulut Yağdıran, İnc­ir Karası, et un roman Nar Leke­si (Tache de grenade). Et, très récem­ment, Arzela, un recueil com­posé de sept nou­velles et d’un arti­cle de présen­ta­tion. La pre­mière édi­tion du livre, qui prend son nom d’un rosier sauvage endémique qui pousse unique­ment sur les ter­res de Halfeti, fut très rapi­de­ment épuisée, et une deux­ième édi­tion est déjà lancée. Son six­ième livre, Kav­im­ler Toplamı Yok­luk, à ce jour inédit, est égale­ment en cours de traduction.

meral simsek

Mer­al Şimşek, partage avec nous, sa réac­tion et son ressenti :

C’est incroy­able­ment émou­vant d’être recon­nue comme étant digne de ce prix. Car il s’ag­it d’une dis­tinc­tion très pré­cieuse à mes yeux, qui peut être con­sid­érée comme une dou­ble récom­pense, où la puis­sance de votre plume et de votre résis­tance sont recon­nues ensem­ble. Le fait de recevoir ce prix, en tant que femme kurde, prend encore une beauté différente. 

Et ain­si je dédie ce prix à toutes les femmes kur­des qui résis­tent. De plus, je voudrais exprimer mes remer­ciements infi­nis à l’équipe de Kedis­tan, Naz Oke, Renée Lucie Bourges, Öykü Tek­ten et Burhan Sön­mez, pour les tra­duc­tions de mes arti­cles qui sont devenus acces­si­bles au comité d’é­val­u­a­tion et qui en a pris de cette façon connaissance. 

A cette occa­sion, je répète encore une fois que nous, les femmes kur­des, nous ne renon­cerons jamais, et que nous con­tin­uerons à avancer sans relâche.”

Vous pou­vez faire con­nais­sance avec l’autrice au tra­vers de cette inter­view qu’elle avait don­née il y a quelques mois au Kedis­tan : Un entre­tien avec Mer­al Şimşek, autrice kurde. Et décou­vrir son his­toire et sa lit­téra­ture en suiv­ant ce lien. Vous trou­verez dans cette archive, notam­ment l’his­toire de sa ten­ta­tive de quit­ter la Turquie, com­ment elle a pris la dif­fi­cile déci­sion de quit­ter son pays, les vio­lences qu’elle a subies sur la route incer­taine de la migra­tion, par­ti­c­ulière­ment en Grèce, écrits de sa plume…

Les chats du Kedis­tan, félici­tent chaleureuse­ment Mer­al pour ce prix mérité, aus­si bien pour sa lit­téra­ture que pour son com­bat, sa résis­tance, et sont plus qu’heureux d’ap­pren­dre que leurs tra­duc­tions ici ont servi de références pour faire con­naitre au jury, sa belle plume, et ain­si le décider…


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