Hasan Karakaya, un jour­nal­iste pro-AKP est décédé des suites d’une crise car­diaque, le 31 décem­bre, lors de la vis­ite d’Erdogan et de sa bande à Medine, durant leur virée en Ara­bie Saoudite.

Début de son entrée dans l’histoire.

En effet, après une séance de prières “coup de comm” d’Er­do­gan, effec­tuées au sein du Masjid al-Nabawi, le jour­nal­iste est mort à l’hôtel où il séjournait.

Pour éclair­er les infidèles : Le Masjid al-Nabawi, appelée aus­si la « Mosquée du Prophète », est la deux­ième mosquée la plus sainte de l’Islam. Elle a été con­stru­ite lors de l’Hégire de Mahomet et de ses com­pagnons de la Mecque à Medine.

L’ef­fet de séduc­tion est immé­di­at chez les sup­port­ers big­ots. Et la nou­velle explose immé­di­ate­ment sur les réseaux, relayée à n’en plus finir, bien badi­geon­née de louanges au jour­nal­iste « qui a eu la chance de mourir dans un lieu saint ».

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Hasan Karakaya, a ren­du son âme, dans les bras des musul­mans, en ayant fait ses ablu­tions et après avoir effec­tué sa prière quelques min­utes avant, à Masjid al-Nabawi.”

Hasan Karakaya, est décédé après avoir prié à Masjid al-Nabawi, l’endroit où notre Pro­hète (SAV) avait prié. Com­mé­morons avec respect et prions.”

Je souhaite mis­éri­corde et par­don pour Hasan Karakaya, mort à 63 ans, après avoir prié à Masjid al-Nabawi, à Médine.”

Et un tweet nous relaie le mag­nifique réc­it d’un témoin. L’his­toire ne dit pas s’il a été récompensé.

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Une per­son­ne qui a par­ticipé à la vis­ite en Ara­bie Saou­dite de notre Prési­dent de République, en com­pag­nie de Has­san Karakaya relaie donc cette his­toire vraie :

Notre Pres­i­dent de la République et Hasan Karakaya, après avoir effec­tué la prière du soir (al-‘icha), passent dans une pièce afin de s’en­tretenir. Peu de temps après Azraël (Le moisson­neur) appa­rait dans la pièce, et dit « le temps est arrivé », et demande sa per­mis­sion pour pren­dre la vie de notre Prési­dent de la République.
Notre Prési­dent de République, dit « je souhait­erais par­tir après avoir fait deux rakaat (unité de prière)” et se met à prier.
Hasan Karakaya, témoin de ces instants, après avoir dépassé le choc, dit : « Ô Azraël, prend ma vie et donne la lui ». Sur ce, Azraël, prend la vie de Hasan Karakaya et quitte les lieux. Hasan Karakaya, pour l’avenir et la sérénité du pays a sac­ri­fié sa vie…

Nous sommes donc très con­tents, d’apprendre qu’on peut éventuelle­ment négoci­er avec le “Moisson­neur” sur le seuil de la mort. C’est plutôt cool. Et nous sommes épatés de voir que même le Moisson­neur demande l’autorisation au Grand Tayyip, pour pren­dre sa vie.

L’his­toire ne dit pas si le prophète en per­son­ne en a été informé.

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Ensuite, on nous com­mu­nique un “scoop” qui aurait été relayé en flash sur les chaîne de télé saou­di­ennes, ce qui en ce jour d’exé­cu­tions cap­i­tales, où des têtes sont encore tombées, nous a sem­blé un peu gros  : Mort d’overdose de Via­gra — Pour délivr­er le corps du célèbre jour­nal­iste Hasan Karakaya, son pénis a été amputé…”

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Le “scoop” s’avéra une intox, après véri­fi­ca­tion.  Il nous a fait pour­tant bien rire…

Parce que le per­son­nage méri­tait bien d’être ain­si brocardé.

Il est des pub­li­ca­tions scan­daleuses de Hasan Karakaya dont nous nous sou­venons bien.

Voici quelques exemples…

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Tu vas dire « démoc­ra­tie », tu vas dire « j’utilise mon droit démoc­ra­tique » ensuite tu vas cacher ton vis­age en jetant des pier­res et des cock­tails molo­tov sur la police. Fils de clébard ! Maque­reau ! Garce ! (1 juil­let 2013 — Lors de la résis­tance Gezi)

Ce qu’un « provo­ca­teur » qui insulte et bous­cule le Pre­mier Min­istre et son Con­seil en tirant leur cra­vate, mérite est la « raclée ». Mer­ci pour tes coups de pieds Yusuf ! (16 mai 2014 — Après le mas­sacre de la mine de char­bon de Soma, réac­tion aux coups de pieds don­nés par Yusuf Yerkel, Con­seiller du Pre­mier Min­istre, à un mineur)

Com­ment on peut savoir s’il est mort bat­tu. Peut être qu’il a frap­pé sa tête con­tre une pierre. Peut être qu’il a per­du son équili­bre en courant et tapé sa tête con­tre le mur. Ou, je ne sais pas moi, il est peut être tombé des escaliers. (15 juil­let 2013 — Sur la mort d’Ali Ismail Kork­maz, bat­tu à mort par la police à Eskişehir)

Faire une action qui « légitime les déviances » en pleine journée sainte du mois de Ramadan„ en plus scan­der des slo­gans et porter des pan­car­tes qui attaque­nt les croy­ances musul­manes, est car­ré­ment de la « pros­ti­tu­tion » ! Que cela soit fait par une femme ou un homme, en un seul mot, c’est de la « pros­ti­tu­tion » ! (Extrait de sa chronique du 2 juil­let 2015 — A pro­pos de la Marche des Fiertés à Tak­sim, réprimée par la police.)

Ceux qui chantent des lamen­ta­tions pour Ulud­ere (Robos­ki) met­tent du beurre sur la tar­tine du PKK. Je dis claire­ment et ouverte­ment, les « larmes » ver­sées pour Ululer, sont de la « sève vitale » pour le PKK ! C’est ce que je sais et ce que je dis !
(Extrait de sa chronique du 19 mai 2012 — A pro­pos des réac­tions con­cer­nant le mas­sacre de Robos­ki)

Il pub­li­ait égale­ment cet “arti­cle” de caniveau, de sur­croit pro­fondé­ment homo­phobe, dans son jour­nal, où il “réglait” des comptes avec un autre jour­nal­iste Fatih Altaylı.

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Faites atten­tion, je ne dis pas « fils d’une pute » mais « fils de pute ». Il est pute dont la tête est dev­enue pros­ti­tuée. Il est un fils de pute. Il n’est pas pos­si­ble qu’il ait été un foe­tus gran­di dans l’utérus de sa mère. S’il n’est qu’une merde expul­sé par son anus, au bout de 9 mois 10 jours de con­sti­pa­tion. Je pense, une telle créa­ture ne peut sor­tir d’un être humain. Une femme ne peut pas enfan­ter un tel chiot. Aucun par­ent ne peu­vent pro­créer une telle saleté, un tel microbe. D’où est-elle sor­tie alors cette créa­ture ? Tu dirais un être humain, non il le le ressem­ble pas. Tu dirais un ani­mal, ce serait une insulte pour toutes les créa­tures. Même le porc qui mange son pro­pre excré­ment reste pro­pre à côté de cette merde. Qui c’est ce con­nard ? D’où est-il sor­ti ce sans hon­neur ? Un tel morceau de merde qu’il n’est pas pos­si­ble qu’il puisse être sor­ti de l’utérus d’une quel­conque mère. Même le sty­lo plume avec lequel il écrit est trop petit pour lui. C’est un homo­sex­uel paten­té qui prend plaisir même de la bouteille de Coca sur laque­lle il s’assoit. Par con­séquent, ce n’est pas des sty­los, et des bouteilles, qu’il lui faut à ce con­nard d’homosexuel, mais des bûch­es. Je l’ai appelé récem­ment à au (chaîne)canal-isation. On m’a dit, « Cette merde n’est pas ici actuelle­ment, il est entrain de couler vers la mer ». Ce clébard dont du vomi se déverse de sa bouche, et de l’infection de son cray­on, ne peut pas être un auteur. Il est prob­a­ble­ment un maque­reau qui négo­cie ses proches, ou un cocu. J’écris même pas suff­isam­ment pour ce genre de fils de clébard. Il faudrait leur met­tre des bagues empier­rées, avec des gross­es têtes dans leur trou balle.
Hasan Karakaya Octo­bre 1999 — Habervaktim

Hasan Karakaya a été inhumé aujour­d’hui, après avoir été porté sur les épaules du Pre­mier Min­istre et du Prési­dent aux­quels il a fidèle­ment servi.

Puisqu’il avait l’habi­tude de déclar­er après les décès des opposants, qu’ils soient des poli­tiques, artistes ou jour­nal­istes : “Ca ne m’at­triste point”, beau­coup de pub­li­ca­tions lui retour­nent ses pro­pres paroles.

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Ismail Say­maz (jour­nal­iste du Radikal)
Je voudrais dire au revoir à Hasan Karakaya, avec sa pro­pre phrase qu’il écrivait à la mort des vic­times de mas­sacres, et des intel­lectuels de notre pays : Je ne m’at­triste point !

Fin de l’histoire !

Quant aux chats du Kedis­tan, ils tapent de la queue, pour dire qu’Hasan Karakaya est par­ti dans l’eau-delà chargé d’un gros bagage de haine.

On peut lire dans leur regard de chat-sage “Hasan a du pain sur la planche pour franchir la porte du Par­adis… s’il existe…” 

Et pour les vierges, il repassera, le sans queue.

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