Le 30 décem­bre 2 bombes humaines ont été arrêtées en pleine pré­pa­ra­tion pour un atten­tat durant le “réveil­lon” à Ankara.

Les deux hommes, nom­més Musa Canöz et Adnan Yıldırım étaient logés dans un apparte­ment loué à Mamak à Ankara. Dans l’appartement deux gilets chargés de 20kg de TNT et ren­for­cés de billes et de bâtons métalliques, prêts à être util­isés, et con­fec­tion­nés vis­i­ble­ment par les kamikazes eux mêmes, ont été trouvés.

Les deux hommes seraient “passés aux aveux” aujourd’hui.

Il s’agirait de “mem­bres du Daech” de nation­al­ité turque. Ils seraient revenus en Turquie il y a un mois, c’est à dire env­i­ron 20 jours après l’attentat d’Ankara, après avoir été for­més dans les camps de Daech à Raqqa en Syrie.

Ils seraient entrés en Turquie à l’aide de passeurs, via la fron­tière Syrie-Kilis, puis déplacés vers Gaziantep, avant d’ar­riv­er à Ankara en bus.
Ils se seraient procurés le matériel explosif (ammo­ni­um nitrate) à Çubuk et le dis­posi­tif élec­tron­ique à Ulus.

L’attentat visait le cen­tre com­mer­cial Kızılay qui se trou­ve au cen­tre d’Ankara, ain­si qu’un bar à musique dans l’avenue Sakarya. Repérés par des enreg­istrements de caméras de sécu­rité, les deux hommes avaient effec­tué des recon­nais­sances des lieux dans ces deux endroits. Ils envis­ageaient de pass­er à l’acte le jour du réveillon.
Musa Canöz se serait porté volon­taire, après la mort de son frère et son oncle, comme com­bat­tant dans les rangs de Daech. Il serait con­sid­éré comme un spé­cial­iste en explosifs. Une troisième per­son­ne, repérée comme mem­bre de Daech, ayant eu des con­ver­sa­tions télé­phonique avec Adnan Yıldırım et sup­posé « émir », a égale­ment été arrêtée à Keçiören, com­mune d’Ankara, et mise en garde à vue.

Par ailleurs, lors des inter­roga­toires, un sup­posé « émir » de Daech, du nom de code Ebu Enes, qui avait été nom­mé comme étant le don­neur d’ordre pour l’attentat d’Ankara aurait à nou­veau été cité.

Toute la presse turque se fait  l’é­cho de la même façon de ces “bombes humaines” arrêtées.

Dif­fi­cile de remet­tre en cause ces com­mu­ni­ca­tions, mais remar­quons quand même qu’elles sont très oppor­tunes pour don­ner des forces de police une image pos­i­tive, qu’elle n’a plus don­né d’elle même depuis longtemps. On ne sait plus ce qui relève de la com­mu­ni­ca­tion, sous cet “état de siège” de la presse démoc­ra­tique et les défer­lantes “anti ter­ror­istes” du reste, quand ce n’est pas les “his­toires” de sauveurs mis­es en scènes au sujet d’Erdogan.

Si ces arresta­tions de bombes humaines, sans aucun doute réelles, sont médi­atisées, c’est prob­a­ble­ment pour par­ticiper de ce con­cert “européen”, qui, de Paris, Brux­elles, Munich, mon­tre la “lutte antiter­ror­iste” à l’oeu­vre, et jus­ti­fie toutes les dérives autori­taires dans les lieux con­cernés. Une jus­ti­fi­ca­tion d’é­tape, pour le verse­ment d’un acompte sur les 3 mil­liards d’eu­ros peut être, ou une réponse aux quelques cri­tiques qui mon­tent pour con­damn­er le dou­ble jeu qui s’amplifie.

Alors, que le gou­verne­ment turc lance sa police con­tre des bombes humaines de Daech, c’est une bonne nou­velle, mais rien n’empêche non plus de sug­gér­er, pour empêch­er les bains de sang, qu’il arrête aus­si sa force mil­i­taire dans la région de Diyarbakır. Il y a là aus­si tant de vies à sauver, qui vivent sous le viseur de snipers…

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