Türkçe Birgün | Français
Article de Erk Acerer, journaliste violemment agressé récemment à Berlin, publié en turc, le 17 juillet dans Birgün.
Première partie | Deuxième partie
Qui sont ces frères ? #2
Soylu, ne leur a pas cassé le pied, mais les a transformé en mille pattes !
Le ministre de l’Intérieur Suleyman Soylu a assisté à la “Réunion générale de Sécurité et de lutte contre la drogue “qui s’est tenue dans la salle de conseil du ministère de l’Éducation, le 3 janvier 2018 et y a fait des déclarations saisissantes : ” il est du devoir de la police de briser les pieds des trafiquants de drogue.”
Lutter contre la drogue !
Soylu a rapporté qu’en 2020, lors de 158 674 opérations menées contre la drogue, 229 156 personnes ont été placées en garde-à-vue dont 23 693 ont été arrêtées. Il avait utilisé les termes “le combat continue ardemment”.
Il a récemment cité également, “30 organisations criminelles nationales ont été liquidées dans 41 opérations menées depuis le 15 juillet 2016.”
Ceux qui sont exemptés
On comprends que, on ne comprend pas “pourquoi”, certains individus et groupes sont par contre exemptés de cette lutte. Sedat Peker a poursuivi ses révélations et affirmé que 2 armes, une arme de poing “Glock” et l’autre de marque “Smith Wesson” ont été données à l’un des plus grands barons de la drogue “Çetin Gören”, accompagnées de permis portant la signature de Soylu. Une autre allégation très frappante.
Certaines autres personnes et groupes sont également tolérés pour diverses raisons. Dans la première partie de mon article intitulé “Qui sont ces frères?”, nous avions parlé du groupe de Ayhan Bora Kaplan contre lequel aucune procédure n’est menée, bien que des dossiers liés au narcotrafic existent, mais ne sont pas traités. Nous avions aussi survolé les informations concernant les photographies du 15 juillet de Levent Çiçek ve İsmail Altınok. Rappelons-le brièvement.
Ces personnes, s’étaient rendus aux locaux du TRT1. Celui qui les orientait était Sadık Soylu, un membre familial très proche de Süleyman Soylu. Ainsi, après le coup d’État, Allah avait dit au groupe Kaplan “Vas‑y mon serviteur” et le monopole de la vie nocturne d’Ankara était passée des mains des originaires de Haymana, entre les mains de ce groupe.
Ceux qui ouvrent le chemin
L’argent provenant de la drogue fut transféré pour des pratiques d’usurier. Des lieux nocturnes d’Ankara passèrent sous contrôle du groupe Kaplan, jusqu’à être contrôlés par ce groupe. Le premier lieu fut “Tren”, suivent ensuite “‘Makyaj”, “Klarnet”, “Vinner” et “Günay”. L’allégation avance : la route pour cela fut ouverte par Sadık Soylu vet Engin Soylu.
Ainsi, une “baronisation” a été montée dans la capitale. Pendant la période de pointe de la structuration de l’Etat Islamique à Antep, le Centre de désintoxication de l’alcool et des substances (AMATEM) de la ville a été vidé, et certains des toxicomanes ont été utilisés par l’organisation comme “hommes à tout faire”. Une méthode similaire a émergé lors du coup d’État du 15 juillet. Tous les dealers liés au groupe Kaplan étaient sur le terrain.
Ceux-ci ont été utilisés, ensuite jetés, au fil du temps, renvoyés en prison, encore pour des crimes liés à la drogue. Les opérations dont Soylu parle devraient se placer dans ce contexte ! Mais les jeunes barons qui ont vécu des ascensions soudaines n’ont pas été touchés. Ils avaient probablement encore une certaine fonction ! Dans la première partie de notre article, nous avons demandé “pourquoi le groupe Kaplan passait du temps dans des lieux de luxe avec des équipes de la branche des stupéfiants?”.
Si absence de poursuite, il doit avoir une raison !
Nous avons dit que le directeur du bureau du crime organisé du département de la Sécurité a émis au moins deux fois l’ordre de garde-à-vue, pour lui et son équipe. Les ordres ont été refusés par Yüksel Kocaman, l’ancien procureur de République d’Ankara. Ensuite Kocaman fut élu par le Conseil des juges et procureurs (HSK) comme membre de la Cour de cassation.
La date est le 21 septembre 2020. Lieu, Hotel Sheraton à Ankara… Malgré la pandémie de Covid-19, se déroule un mariage grandiloquent, d’un fonctionnaire public. Ce fonctionnaire n’est autre que Yüksel Kocaman, qui juste avant son mariage atterrit au Palais, et part en voyage de noce en hélicoptère. Cette fête de mariage fréquentée par Soylu et d’autres ministres, n’a certainement rien à voir, avec les dossiers clôturés, les faveurs offertes…
Armes nébuleuses, dossier clôturés
Approfondissons donc nos questions et nos thèses. Quels sont les efforts et l’assistance du groupe Kaplan pour cacher les armes distribuées par la police? Parlons aussi d’un autre dossier fermé sur le groupe Kaplan. Une affaire de meurtre !
A Ankara, sortie d’un club de nuit… Une bagarre éclate entre le groupe Kaplan et un autre. Lors de cette échauffourée une personne est blessée. Il s’agit du jeune fils du tribu Tatar. L’affaire se transformait en Vandetta. Alors, le ministre d’intérieur de l’époque, “garant de la sérénité” s’est interposé pour empêcher que l’affaire grandisse. Mais le tribu Tatar avait une condition : l’auteur des blessures devait être tué.
La mort de cette personne qui est “tombé” du 10ème étage d’un immeuble dans le quartier de Çankaya à Ankara, fut enregistrée dans les registres de la police comme “suicide”.
Le contrat payé, l’affaire fut close. Quittons la capitale transformée en Texas, et revenons aux déclarations de Soylu. Cela donne l’impression que avec la vitrine exposée “une police pour briser les pieds des trafiquants de drogue”, on oeuvre en coulisse pour transformer les barons en millepattes. Qu’en pensez-vous ?