Si un mag­a­zine comme Kedis­tan se refu­sait à don­ner un coup de pouce à min­i­ma de temps en temps aux amiEs amoureux des chats, il ne serait qu’un sup­port bavard. Bien sûr, nos mai­gres moyens logis­tiques ne suf­fi­raient pas à l’in­verse à répon­dre à tous les appels non plus.

Mais Efruz pas­sait par là. Elle a eu rai­son de s’arrêter.

Voici son appel en français :


Bon­jour,

Je m’ap­pelle Efruz. Je suis une femme trans­genre de 24 ans. Je suis née et j’ai gran­di à Malatya.

Après avoir obtenu mon diplôme de lycée, j’ai com­mencé à étudi­er à la fac­ulté de Droit à l’U­ni­ver­sité d’Is­tan­bul et j’y suis étu­di­ante actuelle­ment. J’avais décidé à faire des études de Droit quand j’é­tais petite. Car je voulais lut­ter pour mes droits, les con­naître, et rejoin­dre le sys­tème judi­ci­aire. En vivant sys­té­ma­tique­ment la vio­lence en tant qu’enfant trans­genre, je pen­sais sou­vent à la jus­tice. Cela m’a poussé à inter­roger le sys­tème judi­ci­aire. Toutes ces vio­lences et ces injus­tices m’ont amenée à rêver de devenir une avo­cat qui défend les droits humains.

efruz étudiante transLes débuts à la fac, se sont avérés dif­fi­ciles pour moi. J’ai vécu des péri­odes où j’ai décidé de quit­ter la fac et le reste. Déjà, nous sommes peu de trans vis­i­bles qui étu­di­ent à la fac. Et si on par­le de la Turquie, on voit qu’il n’y a presque pas d’é­tu­di­ant trans­genre. POURQUOI? Parce qu’on est moins bril­lants ? NON, ABSOLUMENT, ON N’EST PAS. C’est à cause des dis­crim­i­na­tions. C’est à cause des murs très dis­crim­i­nants aux­quels les trans­gen­res doivent tou­jours faire face lorsqu’ils/elles essaient de suiv­re un enseigne­ment dans un emploi, dans tous les domaines de la vie. On nous dit tou­jours “Vous serez au chô­mage, vous devez être une travailleuse/r du sexe et vous vivrez tou­jours la vio­lence et la dis­crim­i­na­tion. C’est votre des­tin, et vous le méritez.” NON, JE N’ACCEPTE PAS CE DESTIN! Je veux être l’unE des pre­mierEs avo­catEs d’i­den­tité ouverte­ment trans­genre en Turquie et au Moyen-Ori­ent. C’est pour cela que mon opéra­tion et mon change­ment de carte d’i­den­tité sont très impor­tants : pour chang­er ce des­tin et pour faire un pas vers mes rêves.

Trou­ver seule l’ar­gent pour mon opéra­tion est impos­si­ble. Je n’ai pas de tra­vail per­ma­nent, ni de sou­tien de ma famille, ni d’as­sur­ance sociale. J’ai com­mencé ma col­lecte de fonds pour faire enten­dre ma voix. Je sais que je ne suis pas seulE et que nous sommes plus fortEs quand nous sommes ensemble.

N’hésitez pas à me con­tac­ter. J’aimerais bien vous dire aus­si que chaque cen­time chang­era ma vie et je ne vais pas arrêter de faire des pas pour un autre monde meilleur et j’y met­trai toute mon énergie.

Pour soutenir Efruz et contribuer à sa cagnotte, c’est par ICI !


Traduit par Tahin
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