Nous sommes nom­breux à boud­er, voire détester l’ap­pel mer­can­tile ou religieux ou encore la béat­i­tude euphorique des derniers jours de l’an­née. Nous man­geons la soupe aux légumes habituelle, ou essayons de faire pass­er la pilule en prof­i­tant de la vis­ite des enfants ou proches en vacances, et résis­tons par­fois en pes­tant con­tre le père Noël qui s’im­misce mal­gré tout dans notre quo­ti­di­en, à tra­vers les pubs et rayons cri­ards des cours­es obligées.

Témoins du monde qui marche sur la tête, nous essayons de garder rai­son devant le spec­ta­cle, et surtout de garder espoir, non pas en comp­tant les derniers jours de l’an­née qui se ter­mine, mais tous les jours, par­fois en se mor­fon­dant dans notre coin, par­fois en se bot­tant nos pro­pres fess­es et celles des autres et en tâchant de lut­ter ensemble.

Comme on n’en peut plus du bar­bu et de ses lutins, Godot se fera atten­dre éter­nelle­ment, Jesus ne revien­dra pas, et les extrater­restres bien­faisants ont tracé la route depuis longtemps, en voy­ant la planète trans­for­mée en enfer, il ne reste plus qu’à nous organ­is­er nous-mêmes…

Quand on est nom­breux, on peut se ser­rer les coudes, les idées jail­lis­sent, on peut retrou­ver force et espoir à tra­vers la sol­i­dar­ité. Tout cela peut dessin­er de beaux sourires sur les vis­ages et il y aura tou­jours moyen de join­dre l’u­tile à l’agréable.

Voilà ce que nous allons faire dans notre coin… Pourquoi pas vous aussi ?

Vous faites par­tie de celles et ceux qui détes­tent les fêtes de fin d’an­née ?Pourquoi ne pas les trans­former en un fes­tin de solidarité ?

Une petite organ­i­sa­tion spon­tanée, même quelques jours avant la date suf­fi­rait à se retrou­ver en petits comités chez les unEs et les autres… Cha­cun apporte ce qu’il/elle va manger ce soir là, dans son coin, et on dresse la table ensemble.

Les soirées de lec­ture des textes d’Aslı Erdoğan, organ­isées dans les librairies se mul­ti­plient. Alors, pourquoi ne pas les porter dans votre soirée ? Il y en aura bien quelques unEs qui ont de la voix, pour faire con­naitre la plume écorchée vive de cette roman­cière pris­on­nière, aux amiEs qui ne la con­nais­sent pas. Il n’y aurait pas meilleur hom­mage pour elle. Sans oubli­er d’in­former les amiEs, qu’elle n’est pas la seule, et qu’en sa per­son­ne et à tra­vers ses mots qui décrivent la sit­u­a­tion grave en Turquie, c’est aus­si éten­dre cet hom­mage à touTEs les “otages” poli­tiques de Tayyip Erdoğan, qu’ils/elles soient des intel­lectuelLes, auteurEs, jour­nal­istes, uni­ver­si­taires, avo­catEs, étu­di­antEs, femmes et hommes poli­tiques ou sim­ples opposantEs…

On peut même faire plus, en appor­tant aus­si des cartes-postales, voire des papiers et des crayons pour pré­par­er des petits mots 100% mai­son, et ain­si on tient com­pag­nie à celles et ceux qui sont der­rière les bar­reaux. Les noms et adress­es de cer­tains d’en­tre eux/elles sont ici et  accom­pa­g­nés de con­seils d’en­voi et de mod­èles en turc…

De cette façon, l’élan de sol­i­dar­ité de votre soirée sera une petite brise chaleureuse qui ira souf­fler votre sou­tien dans l’or­eille des détenuEs poli­tiques, à des kilo­mètres de là…

La sol­i­dar­ité défie les fron­tières. Que vos bris­es se trans­for­ment ensem­ble à une tem­pête de soutien !
Réveil­lons la sol­i­dar­ité transnationale…

Voilà un petit échan­til­lon des beaux mes­sages que les mem­bres du Col­lec­tif Sol­i­dar­ité Kobanê ont pré­paré lors d’un ate­lier le 28 novem­bre et envoyé aux femmes kur­des ren­con­trées par leur délé­ga­tion en fin 2015. Ces femmes, éluEs munic­i­pales, Co-maires sont aujour­d’hui, toutes, en prison. Seule, Zehra Doğan, jour­nal­iste et artiste a été récem­ment relâchée, et com­para­itra libre. Zehra a reçu de nom­breuses cartes que vous pou­vez voir ici et , et nous a demandés de vous remerci­er chaleureusement :
En prison, enfer­méEs là, isoléEs du monde, on est dans un état d’esprit bien par­ti­c­uli­er. Ne serait-ce que quelques cartes don­nent énor­mé­ment de forces, font chaud au coeur, et nous rap­pel­lent que nous ne sommes pas seulEs et oubliéEs.”

Note du 25 décem­bre 2018 : Zehra est à nou­veau empris­on­née depuis juin 2017. Vous pou­vez lui, écrire et trou­ver toutes les formes de sou­tien en allant tout sim­ple­ment con­sul­ter ce dossier ICI


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Naz Oke
REDACTION | Journaliste 
Chat de gout­tière sans fron­tières. Jour­nal­isme à l’U­ni­ver­sité de Mar­mara. Archi­tec­ture à l’U­ni­ver­sité de Mimar Sinan, Istanbul.