Ca ne va pas être long. Juste quelques notes…
J’ai passé la journée de dimanche devant la télé. La marche pour Charlie à Paris occupait tout l’écran.
Il y avait du monde, du monde… ça débordait presque dans mon salon.
Qu’est-ce que j’ai retenu ? Plein de grosses têtes sont venues marcher. Mais ils marchaient pourquoi au juste ?
“Pour défendre la liberté de d’expression” comme ils disent ? Vraiment ?
Que faisait-il alors dans les têtes de gondoles notre Premier Ministre turc ? Erdogan n’a pas du oser venir en trimbalant sa conception à lui de la “liberté”, ça aurait été quand même un peu gros comme un palais de 1000 pièces. Ca ne se refusait pas non plus cette invitation en tant que seul pays majoritairement musulman, c’était utile pour tout le monde. Alors il a envoyé son Premier ministre. Comme un petit Pinocchio tout mignon avec son sourire figé, le pauvre était un peu perdu dans cette belle brochette de “leaders mondiaux”. Je ne sais pas combien de fois ces VIP se sont salués pour les télés et les journalistes, j’en ai vu au moins deux. Peut être pour dire bonjour, puis au revoir. En tout cas, j’en retiens quelques secondes assez marrantes : un grand moment de solitude pour Davutoglu qui n’a pas eu son accolade fraternelle.
En tout cas à Istanbul les journalistes ont organisé une marche de soutien, pour Charlie et pour la liberté d’expression de la presse en Turquie, pile poil en même temps que celle de Paris. Malgré quelques embûches et provocations sur la route, les manifestants ont réussi à faire le chemin traditionnel entre le lycée de Galatasaray et le Consulat de France.
Bref, je perds le fil du tricot de mes mots. Que disais-je ?
A Paris, les français ont répondu donc, présents. Le cortège était impressionnant. Moi, dans mon canapé, je zappais et les discours différaient un peu d’une chaine à l’autre. J’ai vu par exemple Le Pen blonde qui faisait un discours de soutien, et la voix off du présentateur annonçait qu’elle était en procès avec Charlie Hebdo, à cause des caricatures. Etonnant.
J’ai vu l’ancien président Sarkozy. Enfin, je l’ai aperçu. Je l’ai reconnu en voyant le haut de sa tête.
Mais je vous avoue que je n’arrivais pas à lever mes yeux de Hollande. D’ailleurs les caméramans non plus… Comme il était fier le garçon. La tête bien droite sur les épaules, au centre de tout. Il gonflait bien ses plumes comme s’il était le dindon unique de la ferme.
Maintenant je reviens à ma question du départ.
Il y a quelque chose qui m’échappe.
Puisque le costume de “défenseur des droits du peuple” ne tombait pas juste sur les épaules de tous les “importants” : qu’ont ils voulu faire exactement ?
Désolée de chercher la petite bête, mais mes vieux yeux en ont vu des choses. Je sais que les dindons se pavanent mais que c’est toujours le peuple qui se fait bouffer. Je voudrais juste savoir à quelle sauce ce sera cette fois.
Parce que vu d’ici, de loin, la parure du lit en crochet parait effectivement très jolie. Mais il faut mettre ses lunettes et regarder de près, pour repérer les noeuds, les fils coupés, et les mailles sautées. Sinon dès qu’on la touche, la parure se détricotera de partout, pour mettre à découvert les draps sales.
Bonne semaine à toutes. Que le bon sens soit avec vous, mettez vos lunettes.
Votre Mamie