Après les rassemblements spontanés, après les manifs, après les hommages des journalistes, après les caricatures dénonçant l’acte, c’est au tour des magazines humoristiques turcs Leman, Penguen et Uykusuz, de sortir leur nouvelles parutions avec une couverture conjointe « Je suis Charlie », suivie de cette déclaration :
« Cette semaine, Leman, Penguen et Uykusuz ont été réalisés avec la même couverture. Nous voulions commémorer nos amis qui ont été tués dans l’attaque contre Charlie Hebdo et partager nos peines. Nous espérons que cette solidarité devienne au moins une consolation.
Nous condamnons le terrorisme qui s’est dressé sur le chemin des caricaturistes avec des armes. Nous souhaitons un monde où la liberté d’expression n’est pas supprimée, où les travailleurs de presse ne sont pas agressés et où la paix règne partout », ces derniers faisant référence aux récentes attaques de l’AKP contre les médias, la longue suite de procés qui leurs ont été intentés par le gouvernement, ainsi que l’année noire pour la liberté de la presse que la Turquie vient de vivre ».
En Turquie, c’est le quotidien nationaliste de gauche Cümhürriyet qui a reçu l’autorisation du journal de publier ce numéro historique de Charlie Hebdo en turc, comme numéro spécial ajouté en pages centrales.
En France, Sine Hebdo est sur la même longueur d’onde puis qu’il titrait en gros ce matin « Achetez Charlie ». Cela malgré le licenciement du légendaire caricaturiste durant la sombre époque où Philippe Val était directeur du journal. Siné signe un vibrant hommage à ses ex collaborateurs, expliquant prendre conscience de l’importance du travail de caricaturiste de presse et affirmant reprendre espoir dans une France qu’il croyait éteinte, malgré les tentatives de récupération, à la vue de ces millions de personnes unies contre la barbarie. Il termine son édito par « Charb, Tignous, Cabu, Wolin’, Honoré… vous faites pas de mouron, on continue plus que jamais… BANZAI ! », ajoutant un post scriptum : « A tous ceux qui restent, là-bas, gaffe à Philippe Val qui doit rôder dans vos parages. »