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Ma parole n’a aucune portée, mais je ne peux me taire devant cette guerre menée, paraît-il, pour “la défense des frontières nationales”, et qui voient les suppôts du Reis s’unir avec les gâteux du kémalisme, une fois de plus, contre les populations kurdes.
Il paraîtrait aussi qu’on risque aussi la prison, rien qu’en émettant une protestation contre les massacres à Afrin.
Notre premier ministre a même fait une recommandation à ses torchons, pour qu’ils ne publient que les informations officielles autorisées et filtrées. Je crois même que le conseil a été suivi par certainEs journalistes internationaux.
J’ai pourtant entendu dire aussi que près de deux centaines de nos intellectuels, artistes, et même politiciens ont couru le risque de publier un texte un peu plus personnel hier.
“Arrêtez la guerre” disent-elles.ils, ou encore “envoyez‑y votre propre enfant, si vous êtes si enthousiastes”. Vous avez eu un poète, je crois qui disait la même chose il y a longtemps “quelle connerie la guerre”. Même que je trouvais ça tellement peu offensif. Mais il serait déjà en prison, votre Prévert… Mais seulement 170 personnes ont osé signer. Peut-être parce qu’ils ont souvenir des universitaires qui disaient la même chose il y a plus d’un an et continuent à le dire soit à l’étranger, soit en prison, soit en cherchant désespérément du travail…
Aah, il est plus facile aujourd’hui en tant qu’opposant, de crier “vive la défense des frontières de la nation” sous la protection du bonnet de Kemal, que de dire “à bas la guerre” !
Il n’empêche que la douce colombe en est à son 6e jour d’opérations, et que les corps d’enfants se dispersent sous des bombes turques, portant rameau d’olivier, et fabriquées où, au fait ? Et moi qui croyait, bête comme je suis, qu’un avion turc décollant d’une base de l’OTAN avait besoin d’une autorisation… et d’une autre de Poutine pour le survol de la Syrie. Mais c’est vrai, on n’est plus sous Daech… Les alliances ont changé. Je me fais vieille !
Je lisais ailleurs que cette guerre était tout autant faite pour l’intérieur que pour l’extérieur.
Pour Afrin, les questions “jusqu’où”, “combien de morts”, jusqu’à quand”, pour éliminer une partie de la table des négociations futures du Moyen-Orient, étaient posées. Seul un bon kurde mort sera le bienvenu. Les limites dépendront de la résistance, des soutiens actifs ou tacites à notre Reis, et du silence international. Sotchi, vous connaissez ? Non, ce n’est pas un jeu.
Pour l’intérieur, nous savons bien que le régime a besoin de cette guerre, pour aborder de futurs recompositions électorales, qui permettraient au Président de faire le grand chelem. La pourriture appelle la mort.
Vous voulez sans doute quelques extraits de ce mail envoyé aux députés ?
“Nous savons par expérience que notre sécurité est assurée par des milliards de dollars d’armes, des négociations et des collaborations mutuelles, et non au détriment de la vie des jeunes et d’une guerre qui va laisser des dizaines de milliers de familles sans abri… Les citoyens kurdes ne sont pas une menace pour la paix et la sécurité.”
Vous voilà un minimum informés sur la pensée des “terroristes” qui fomentent un complot dans le dos de la nation et collaborent avec l’ennemi, selon nos ministres. 170 membres signataires d’une campagne contre le rameau d’olivier, “une entreprise de désinformation contre la nation qui défend sa frontière”…
Les tueurs de bébés changent de camp.
Il était de bon ton d’accuser “l’organisation” de meurtres d’enfants, dans la presse, ces dernières décennies. Le progrès vers la Turquie de 2023 fait qu’on les tue maintenant avec des avions modernes, par ces temps ordinaires dans l’ordre du jour de l’état.
Le vrai texte :
Cher députéE de l’AKP,
Nous, les citoyens.es dont les signatures se trouvent ci-dessous, du fait de votre responsabilité pour la raison que vous détenez l’autorité et le devoir, nous vous faisons appel aux noms de millions de personnes.
Nous voulons dans notre pays, non pas la guerre mais la paix et la sérénité. Nous sommes convaincus que le meilleur chemin (méthode façon) de protéger nos frontières et de ne pas vivre le problème de survie (le mot utilisé est bien survie mais au sens par ex survie de l’état, pérennité?) et de l’amitié mutuelle et de renforcer de bonnes relations de voisinage. Nous savons par expérience que notre sécurité peut être instaurée non pas par l’armement qui coûte des milliards, par la guerre qui coûte la vie des toutes jeunes personnes, et qui laissera des dizaines de milliers de familles sans toit, mais par des pourparlers et des coopérations mutuelles et que cela est possible.
Nous savons que l’opération Armée sur Afrin sur les terres syriennes, qui ne menace pas notre pays, apportera à notre pays non pas la paix et la Securite, mais des problèmes, destructions et souffrances encore plus importants, et blesserait profondément nos citoyen.nes kurdes.
Alors que même la présence militaire des pays étrangers qui ont transformé le Moyen-Orient en guerre de tuteurs, est une violation du droit international, une volonté d’y joindre, ou des pas vers ce sens, ne pourra que décevoir notre pays, et provoquera des pertes sociales, politiques, économiques et humaines, qui seraient impossibles à remédier pendant des dizaines d’années.
Avec notre identité et responsabilité de citoyen.nes, devant notre population et l’Histoire, nous vous, les autorités, avertissons, et vous invitons à tendre oreille à notre voix, se comporter d’une façon bon sens, arrêter immédiatement la guerre et résoudre le problème par le dialogue.
Avec tout notre respect.
Abdullah Demirbaş, Fatma Bostan Ünsal, Nimet Tanrıkulu, Abdülbaki Erdoğmuş, Ferhat Tunç, Nimet Yardımcı, Ahmet Aykaç, Fethiye Çetin, Nur Bekata Mardin, Ahmet Faruk Ünsal, Fidan Eroğlu, Nurcan Baysal, Ahmet İnsel, Fikret Ünlü, Nurhan Keeler, Ahmet Özdemir Aktan, Füsun Ertuğ, Nurten Ertuğrul, Ahmet Tonak, Genco Erkal, Olga Hünler, Akın Birdal, Gençay Gürsoy, Onur Hamzaoğlu, Ali Bilge, Gonca Gül Gedikoğlu, Orhan Alkaya, Ali Haydar Konca, Gönül Saray, Orhan Silier, Ali Uçansu, Gülriz Sururi, Oya Baydar, Arzu Başaran, Gülseren Onanç, Ömer Faruk Gergerlioğlu, Aslıhan Karabacak Calviello, Gülten Kaya, Ömer Laçiner, Aydın Arı, Gürhan Ertür, Ömer Madra, Aydın Selcen, Hacer Ansal, Özgün E. Bulut, Aynur Özuğurlu, Halil Ergün, Özgür Müftüoğlu, Ayşe Erzan, Hasan Cemal, Pınar Kılıçer, Ayşe Hür, Hasip Kaplan, Rakel Dink, Ayşe Nur Doksat, Hıdır Işık, Rıfat Yüzbaşıoğlu, Ayşegül Devecioğlu, Hüda Kaya, Salman Kaya, Ayten Yıldırım, Hürriyet Karadeniz, Savaş Demirci, Bahattin Yücel, Hüsamettin Cindoruk, Sefa Feza Arslan, Baki Tezcan, Hüseyin Ayrılmaz, Sema Kaygusuz, Baskın Oran, Hüsnü Okçuoğlu, Semih Bilgen, Belgin Koç, İhsan Eliaçık, Semih Gümüş, Beyza Üstün, Kıvanç Ersoy, Semra Somersan, Binnaz Toprak, Kumru Toktamış, Serhat Baysan, Burhan Sönmez, Kuvvet Lordoğlu, Servet Demir, Bülent Utku, Lale Mansur, Simten Coşar, Celal Korkut Yıldırım, Lati Akyüz, Suavi, Celalettin Can, Levent Tüzel, Suna Uluçınar Aygün, Cem Mansur, Mebuse Tekay, Süleyman Çelebi, Cem Özatalay, Mehmet Rasgelener, Şahika Yüksel, Cengiz Arın, Mehmet Rauf Sandalcı, Şanar Yurdatapan, Ceren Şengül, Melehat Kutun, Şebnem Korur Fincancı, Cihangir İslam, Melek Taylan, Tahsin Yeşildere, Defne Asal, Meral Camcı, Taner Akçam, Deniz Türkali, Meryem Koray, Tarhan Erdem, Deniz Yonucu, Mete Çetik, Tarık Ziya Ekinci, Dilek Gökçin, Mine Gencel Bek, Tatyos Bebek, Ece Temelkuran, Muammer Keskin, Tebesssüm Yılmaz, Ekrem Baran, Muhammed Salar, Tilbe Saran, Elif Sandal Önal, Murat Belge, Tuna Altınel, Emine Uşaklıgil, Murat Çeyişakar, Tümay İmre, Engin Sustam, Murat Morova, Ufuk Uras, Erdal Kalkan, Mustafa Altıntop, Ümit Kıvanç, Erdoğan Aydın, Mustafa Paçal, Ümit Özgümüş, Erol Katırcıoğlu, Muzaffer Kaya, Viki Çiprut, Ersin Salman, Nadire Mater, Yakın Ertürk, Ertuğrul Günay, Nalan Erbil, Yasemin Bektaş, Ertuğrul Mavioğlu, Nazan Aksoy, Zehra Kabasakal Arat, Ertuğrul Yalçınbayır, Nazar Büyüm, Zelal Ekinci, Esra Arsan, Necmiye Alpay, Zeynep Oral, Esra Mungan, Nesrin Nas, Zeynep Tanbay, Eşref Erdem, Nesteren Davutoğlu, Zişan Kürüm, Fadıl Öztürk, Neşe Erdilek, Ziya Halis, Fadime Gök, Neşe Yaşin, Zülfü Livaneli, Fahrettin Dağlı, Nil Mutluer.