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A chaque jour son actualité brûlante en Turquie. Aujourd’hui, c’est le débat autour de Cacabey.
Je sais bien qu’en français vous allez interpréter et penser à Monsieur je ne sais quoi. Rien à voir…
Cacaoğlu Nureddin Cebrail, fils de l’émir Bahaddin Caca, est né à Kırşehir en 1240. Personnage historique, il a rendu de grands services à Kırşehir ville d’Anatolie centrale. Homme d’État, il est connu sous le nom de “Cacabey”. Il fit construire de nombreuses institutions caritatives en Anatolie, une mosquée à Eskişehir et en a fait réparer de nombreuses autres. Il a également créé la Caca Bey Madrasa, connue comme un monument architectural, à Kırşehir. Dans cette école, on y enseigna entre autre l’astronomie.
Voilà pour l’histoire et le nom du Bey. Et de l’astronomie, passer aux étoiles, à la lune et au dernier discours d’Erdoğan, il n’y a qu’un étage de fusée. Car oui, Erdoğan nous a emmené faire un tour de la voie lactée, pas plus tard qu’hier. Et il a terminé son intervention en lançant un appel à trouver un équivalent en Turc au nom de “cosmonaute” ou “astronaute”.
Et devinez qui a répondu le premier à l’énigme, je vous le donne en mille, notre Devlet Bahçeli.
L’URSS avait envoyé une chienne dans l’espace, notre bonhomme ultra nationaliste fait une proposition de loup gris. C’est donc lui qui a posé le Cacabey sur la table, en premier.
Cela a quelque peu fâché Dame Meral Akşener, présidente du Bon Parti (IYI parti) de son état. Elle avait un nom sur le bout de la langue, mais plus nationaliste qu’elle lui a soufflé la place. Elle s’est donc contentée de dire à propos des envolées spatiales d’Erdoğan, en gros : “si c’est toujours la même chose, à chaque fois pour les grands travaux, ce qui est intéressant c’est que c’était intéressant”. Intéressant non ?
On voit bien là que nos politiciens ont besoin de se montrer et le font sur des nuances que le quidam de Turquie devra saisir.
Pourquoi diable toutes ces histoires à propos d’un programme spatial de la Turquie ? Et Erdoğan est-il sur le départ ?
Bien sûr que non, la fusée n’est pas prête. Mais je ne vous mens pas, l’espace, c’est l’actualité du jour en Turquie, celle qui a chassé l’actualité d’hier et sera remplacée demain.
Moi j’aurais bien un nom à proposer au Reis : Boğaziçi . Mais c’est trop frais non ?
Avant de parler d’espace, Erdoğan a donc servi ces jours-ci un discours lunaire aux congrès régionaux de son parti AKP, en leur parlant de la grandeur de la Turquie, de ses ennemis extérieurs et intérieurs, qui voudraient lui nuire, comme d’habitude, et de la façon dont il la hissera dans “le top 10 des Nations”.
Il a aussi quand même partagé quelques inquiétudes sur ce qu’il a appelé des “harcèlements internes”, quant à la nécessité d’obtenir l’adhésion de plus de la moitié de la Turquie pour consolider la présidence et les institutions, et les accords pour y parvenir. Autour de lui, bien sûr. Et cela, ce n’est pas gagné.
Pour conclure, il a invité à regarder le ciel et la lune. Bien sûr, tout le monde a vu le doigt.
Voilà pourquoi Erdoğan avait transformé Sainte Sophie :
Image à la Une : “Programme spatial national”