Le 20 Novembre, c’était la “Journée internationale des droits de l’enfant”. Alors, Kedistan s’est pris par la main pour écrire quelques chiffres éloquents.
Ils concernent d’abord la Turquie.
Prisons pour enfants
En Turquie, il existe 7 prisons pour enfants, et 3 maisons d’éducation (de redressement !). Selon les données communiquées par le ministère de la Justice (en avril 2017), près de 2900 enfants sont enfermés dans ces établissements carcéraux. Ce chiffre concerne majoritairement des garçons (une centaine de filles) et comprend à la fois les enfants condamnéEs, et à la fois en cours de jugement . Tous les ans environ, 10 000 enfants connaissent la prison, et 120 000 enfants les commissariats.
Selon les données de TÜİK (Institut statistique de Turquie) 68% des enfants se font arrêter une deuxième fois dans la même année. La “criminalité” infantile est en augmentation exponentielle. Par ailleurs, les tribunaux de l’enfance sont fermés un par un, mais la construction de 15 nouvelles prisons pour enfants se poursuit !
Le rapport de CISST-TCPS, novembre 2017 ICI (en turc)
Un rapport de CİSST/TCPS (Association de Société civile dans le système carcéral — Réseau d’information des prisons de Turquie) concernant la violence dans les prisons pour enfant, précise que celle-ci est considérée par le ministère de la Justice comme “violence entre jeunes” et les violences que les enfants détenuEs subissent de la part du personnel carcéral sont annoncées comme exemples isolés. Le rapport souligne que l”ancien ministre de la Justice s’était illustré par le regard de son ministère sur la violence dans les prisons, en la qualifiant de propagande, à propos des plaintes pour tortures et maltraitance.
Le ministère confirme pourtant un certain nombre de morts enregistrées comme “suspectes”. 68 enfants et jeunes ont perdu la vie dans les prisons.
Les plaintes pour torture et maltraitance restent en général sans suite et sans condamnation. Le rapport quantifie 92 plaintes officiellement enregistrées, dans les dix dernières années, et seules 18 plaintes ont été retenues, dont 10 se sont terminées sans condamnation. Les organisations qui ont établi le rapport, ont pourtant recensé entre novembre 2015 et juin 2017, 133 enfants plaignants, dont 111 pour torture et maltraitance. Ces plaintes concernent 15 différentes prisons et la prison d’enfants de Sincan se fait remarquer.
Entre 2006 et mars 2017, 18 enfants ont perdu la vie dans des prisons. 10 de ces enfants étaient en simple état d’arrestation et non pas encore condamnés.
Ces enfants, considérés comme “machines à crimes”, sont produits par le système lui-même !
Les prisons pour les enfants ne sont bénéfiques ni à la société, ni aux enfants.
N’enfermez pas les enfants, fermez leur prisons !
Meral Danış Beştaş, députée HDP a également rapellé devant le Parlement le 16 novembre, que 668 enfants de 0 à 6 ans, sont actuellement détenuEs avec leur mères en prison.
Les enfants du dehors…
Dans le monde du travail
En Turquie, les enfants, sont exploitéEs avec de lourdes conditions de travail. En 2012, 602 mille enfants de 15 à 17 ans étaient laissés dans la nécessité de travailler, ou obligés par la force. En 2016 ce chiffre est arrivé à 709 mille…
Le syndicat DİSK, a publié en avril 2017, un rapport intitulé “Etre ouvrier/re enfant en Turquie”, et annoncé qu’en Turquie près de 2 millions d’enfants se trouvaient dans la vie active, dont 80% travaillaient sans être déclaréEs.
Le Conseil de la santé et la sécurité des travailleur/ses, quant à lui, déclarait qu’en 2016, 56 enfants avaient perdu leur vie dans des accidents de travail, dus aux conditions de sécurité insuffisantes ou inexistantes (accidents considérés comme “assassinat”). Rien que pendant les premiers mois de 2017, 2 enfants par mois ont subi le même sort.
Agressions sexuelles
Eğitim-Sen, le syndicat enseignant, signale dans son rapport concernant l’année scolaire 2016–2017, seulement dans les premiers 5 mois de l’année 2017, au moins 182 cas d’agressions sexuelles. Depuis 2002 jusqu’à nos jours, 440 mille enfants de moins de 18 ans, sont tombées enceintes suite à des agressions sexuelles. Les fillettes de moins de 15 ans dans le même cas de figure, sont 15 mille 937.
Et si nous élargissons à notre belle planète mondialisée…
60 millions d’enfants en risque pour leur vie
IGME (Groupe interorganisations des Nations Unies pour l’estimation de la mortalité juvénile) déclare dans son rapport, que dans le monde, entre 2017 et 2030, 60 millions d’enfants perdront leur vie avant d’atteindre leurs 5 ans, à travers les migrations, guerres, violences, famines etc.. Les nouveaux-nés constitueront la majorité de ces morts.
Il n’y a donc pas non plus que la Turquie dans ces chiffres, mais tous dépendent des conditions de vie que leur crée un système mondialisé qui, paraît-il, ne souffrirait aucune alternative.
A quand le classement des enfants sur la liste des espèces en voie de disparition ?
English: International Day for Children’s Rights Click to read