La 35ème édi­tion du Fes­ti­val d’Istanbul vient de ter­min­er. Le 15 avril, les cinéastes récom­pen­sés ont reçu leur prix.« Toz bezi » (Chif­fon à pous­sière) réal­isé par Ahu Öztürk est récom­pen­sé plusieurs fois…

Toz Bezi Cette année le Fes­ti­val était plutôt atone. D’une part, parce que le cli­mat de psy­chose provo­qué par l’attentat du 19 mars qui a emporté 4 per­son­nes lors d’une explo­sion sui­cide a pesé. D’autre part parce que déjà l’an­née dernière, la cen­sure du film Bakur (North) de Çayan Demirel et Ertuğrul Mavioğlu, par le Min­istère de la Cul­ture avait déjà un peu refroi­di les spec­ta­teurs habituels et cer­tains ont boudé le festival.

La céré­monie des prix s’est déroulée au Cen­tre de Con­grès de Hal­iç. Jeyan Ayral Tözüm, Şer­afet­tin Gür, Suzan Avcı ve Per­ran Kut­man ont reçu des prix d’honneur. Le prix de Ülkü Erakalın, décédé récem­ment a été pris par son fils Murat.

Décidém­ment la star du 2016 fut « Toz bezi ». Sa réal­isatrice, en prenant la « Tulipe d’Or » de meilleur film, s’est exprimée dans un dis­cours émouvant :

Je prends ce prix, pour le chemin qui part des mères qui gar­dent le cadavre de leurs enfants morts à Şır­nak, et qui va jusqu’à [l’universitaire] Mer­al Cam­cı, qui dit au revoir à son enfant à l’étranger, avant de ren­tr­er au pays pour aller en prison. 

Si les guer­res frap­pent avant tout les femmes et les enfants, ce sont les femmes qui installeront la paix.

Toz bezi » a été primé égale­ment pour l’interprétation d’Asiye Dinç­soy, pour le scé­nario de Ahu Öztürk. “Le froid de Kalan­dar” est dans le pal­marès. Mustafa Kara, meilleur réal­isa­teur, Hay­dar Şiş­man, meilleure inter­pré­ta­tion mas­cu­line, ain­si que les prix des meilleures direc­tion artis­tique et fic­tion. Doğan Duru a reçu le prix de meilleure musique pour le film « Tar­la » (Le champs). Et un prix spé­cial du Jury a été offert à Barış Kaya ve Son­er Caner pour le film « Rauf ».

Quant aux prix inter­na­tionaux, le film du réal­isa­teur mex­i­cain Rodri­go Plá « Mon­tre à mille têtes » a été couron­né de la Tulipe d’Or du meilleur film, et « L’enfance d’un leader » de Brady Cor­bet a reçu le prix spé­cial du Jury.

Les prix « Sey­fi Teo­man » pour les court-métrages et doc­u­men­taires ont égale­ment été décernés. « Salı » de Ziya Demirel, meilleur court-métrage, « Cemil Şov » de Barış Sarhan, men­tion spé­ciale. « Sois prêt », le doc­u­men­taire de Onur Bakır et Pana­gi­o­tis Charamis a reçu le prix du meilleur doc­u­men­taire inter­na­tion­al, « Ötek­il­er » (Les autres) d’Ayşe Polat, une men­tion spé­ciale. Le meilleur pre­mier film a été décerné à Emre Konuk, pour son film « Çırak » (L’apprenti).

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Nes­rin et  Hatun, deux femmes de ménage… Des ouvrières que beau­coup ignorent, donc qua­si invisibles.

En faisant la navette entre leur vie de mis­ères et la richesse qu’elles croisent chez des autres, Nes­rin et Hatun essaient de com­pren­dre la vie et de trou­ver leur pro­pre chemin. Nes­rin, aban­don­née par son mari, lutte con­tre sa soli­tude, et essaye de se fray­er un chemin avec sa fille de cinq ans. Quant à Hatun, elle a un mari, mais c’est une ombre. Elle trime pour gag­n­er de l’ar­gent, rêvant d’a­cheter une mai­son dans un quarti­er où elle fait des ménages. Alors que c’est elles qui sub­vi­en­nent aux besoins de leurs foy­ers respec­tifs, elle subis­sent aus­si la dom­i­na­tion des hommes.

Avec des rêves et attentes si dif­férentes, pour­tant en affrontant les mêmes démons, est-il pos­si­ble que ces deux femmes encer­clées, puis­sent se tenir l’une à l’autre, pour avancer dans la vie, tant bien que mal.

« Toz bezi », met en scène avec un réal­isme ciné­matographique effi­cace, l’indifférence et le mépris que Nes­rin et Hatun subis­sent, révèle cela comme un réflexe de classe de la part de la classe moyenne, et fait une remar­quable cri­tique de celle-ci au tra­vers des rela­tions de leurs employeurs avec les deux femmes.


TOZ BEZI 

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Drame | 1:39 | Turk­ish / Kur­dish (VO), Eng­lish (ST), Ger­man (ST) |
Réal­i­sa­tion et Scé­nario : Ahu Öztürk | Cin­e­matog­ra­ph­er: Meryem Yavuz | Directeurs artis­tiques : Aslı Dadak, Barış Yıkıl­maz | Cos­tumes : Seda Yıl­maz | Assis­tant  : Ulaş Par­lakyıldız | Chef élec­tricien : Cey­hun Par­lak | Mon­teur : Ali Aga | Son : Mustafa Bölük­başı | Mix : Arne Dammann | Chargé de Pro­duc­tion : Kaan Kur­banoğlu | Pro­duc­teur : Çiğ­dem Mater (TR), Nes­ra Gür­büz (TR), Ste­fan Gieren (DE) | Cast­ing : Asiye Dinç­soy (Nes­rin), Nazan Kesal (Hatun), Ser­ra Yıl­maz (Ayten), Didem İnsel­el (Aslı), Mehmet Özgür (Şero), Asel Yalın (Asmin), Yusuf Ancu (Oktay), Gökçe Yanar­dağ (Fer­da)


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