Le Par­ti Social­iste français (PS)  pub­lie sur son site un com­mu­niqué pour “exprimer sa sol­i­dar­ité avec les Uni­ver­si­taires pour la paix”, qui ont signé un texte inti­t­ulé “Nous ne serons pas com­plices de ce crime”. Les sig­nataires ont été inquiétés, men­acés, mis en garde à vue et insultés par Erdo­gan. L’ap­pel avait égale­ment trou­vé écho et de nom­breuses péti­tions sim­i­laires avaient été lancées par dif­férentes cor­po­ra­tions, groupes et individus.

Et voilà le PS en France qui s’y met…

Entre les 15 et 18 jan­vi­er 2016 une délé­ga­tion du Par­ti social­iste s’est ren­due en Turquie, où elle a notam­ment ren­con­tré les représen­tants des “Uni­ver­si­taires pour la paix”, sig­nataires d’une péti­tion dénonçant les graves vio­la­tions des droits de l’homme per­pétrées dans la guerre que mène le gou­verne­ment turc dans le sud-est du pays con­tre la rébel­lion kurde du PKK.

Le Par­ti social­iste com­prend les inquié­tudes de ces uni­ver­si­taires et, comme eux, il s’in­quiète de l’a­ban­don par les autorités turques de leurs oblig­a­tions inter­na­tionales en matière de pro­tec­tion à l’é­gard des pop­u­la­tions civiles. Il exprime sa préoc­cu­pa­tion pour le sort des sig­nataires de cette péti­tion qui font l’ob­jet de pour­suites judi­ci­aires, d’in­tim­i­da­tions admin­is­tra­tives et pro­fes­sion­nelles et, pour cer­tains, de men­aces de mort.

Le Par­ti social­iste appelle les autorités turques à ne pas enven­imer davan­tage les ten­sions au sein de la société turque et à repren­dre les dis­cus­sions pour la paix inter­rompues au print­emps 2015. Il demande à ce que la Turquie per­me­tte à des obser­va­teurs inter­na­tionaux et indépen­dants de faire la lumière sur toutes les vio­la­tions des droits de l’homme com­mis­es actuelle­ment dans le sud-est afin de faciliter une sor­tie vers la paix et la réconciliation. 

Notons au pas­sage qu’il s’ag­it de “rébel­lion kurde du PKK”, et qua­si de la thèse gou­verne­men­tale turque offi­cielle. Du coup, les “graves vio­la­tions des droits de l’homme” , et la demande de “lumière” n’im­pliquent aucune prise de posi­tion con­tre les exac­tions de l’ar­mée pré­cisé­ment. Et s’il s’ag­it de “faciliter une sor­tie vers la paix et la réc­on­cil­i­a­tion”, le com­mu­niqué adresse plus un sou­tien aux “uni­ver­si­taires”, qu’il ne prend posi­tion sur le fond. C’est déjà ça diront certains…

Ils devraient peut être pour­tant com­mencer par con­va­in­cre leur Prési­dent et le gou­verne­ment français, pour qu’ils arrê­tent leurs com­plic­ités avec Erdo­gan et fassent preuve d’une prise de dis­tance offi­cielle d’avec la répres­sion à l’Est de la Turquie, qual­i­fiée par Valls de “lutte com­mune con­tre le ter­ror­isme”, à la suite d’une ques­tion posée. Car soutenir d’un côté les gens qui dénon­cent la répres­sion d’E­tat d’Er­do­gan et de l’autre con­tin­uer les affaires avec, est un symp­tôme de schiz­o­phrénie aggravée…

Que cherche donc le par­ti social­iste français, avec ces pas de côté con­tra­dic­toires avec la poli­tique gou­verne­men­tale ? Et surtout dans quel tiroir du haut va aboutir ce “com­mu­niqué” du PS ?

Nous pen­chons pour une inter­pré­ta­tion sim­ple “le PS a com­mu­niqué à l’in­su de son plein gré”.

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