Après la France où l’on emmène devant les flics un gosse de 8 ans pour “apologie de terrorisme”, selon le quotidien Radikal, c’est au tour de la Turquie et du père d’un gosse de 13 ans, élève de 5ème dans une école d’Ayvalik, de recevoir un coup de fil des poulets du bureau des mineurs. La volaille l’informant que son fiston doit se rendre au bureau du Procureur de la République, pour être interrogé. Le jeunot est accusé d’injures au Président. Rien que ça ! Tout comme Merve, Miss Turquie 2006.
Divulguer l’identité des « suspects » surtout s’ils sont mineurs n’étant pas dans nos habitudes, appelons notre jeune héros « Mehmet ».
Le papa de Mehmet a été convoqué pour retrouver son gamin et rencontrer la flicaille à l’école, les deux quittèrent ensuite l’édifice, solidement accompagnés pour se faire trimballer chez le toubib à l’Hôpital afin d’obtenir un rapport médical puis furent convoqués au Palais de Justice. Mehmet a donc passé plusieurs interrogatoire sous l’observation attentive d’ « experts » de tous poils. Enfin, après un dernier rapport demandé par le procureur à l’Hôpital de Balikesir, ce dernier a enfin retrouvé la raison et libéré l’enfant. Le procureur décidera dans les jours à venir si Mehmet doit passer devant le tribunal ou non.
Mais qu’a donc pu faire notre moutard ? Son père ne sait pas ce qu’il a pu partager sur Facebook pour être considéré comme outrageant. On l’a juste informé de la date de la publication, et celle ci remonte au 5 mai 2014. Le père ajoute « La police et les procureurs s’occupent de choses qui ne remplissent même pas un grain de figue, au lieu de cela, ils devraient s’occuper des gens qui ont amené la division dans le pays et qui le pillent en remplissant des boîtes à chaussures ».
Le père a attiré l’attention sur le fait que son fils a été traité comme un délinquant devant ses camarades d’école. « Il ne leur reste donc plus rien d’autre à faire qu’à demander des comptes sur les publications partagées par des enfants ? Quels dégâts peuvent faire sur la psychologie d’un enfant d’être sorti de sa classe par des policiers, et emmené chez le Procureur ? Les responsables ne comprennent-ils pas cela ? Dans le siècle où on vit, c’est une honte ».
Il a ajouté « J’ai également une fille de 8 ans. Elle avait visiblement soutenu son frère en commentant son partage « Bravo frère ». On va bien voir si elle sera interrogée aussi….. ».