Entre la France et la Turquie, c’est police partout.

Nous revenons sur ce dou­ble ren­force­ment de la coopéra­tion de police entre la France et la Turquie, légitimé ce week end dernier par un supra accord européen.

Il ne s’ag­it pas de faire une fix­ette là dessus, ni de con­sid­ér­er que nous sommes indif­férents à la cir­cu­la­tion entre Daech et l’ex­térieur, mais bien de met­tre en évi­dence ce qui peut s’en suivre.
Nous ne pou­vons des deux côtés, Europe/Etat français ou Etat turc, accorder aucune con­fi­ance à un tel accord.
Et cela sur deux points importants.
Le pre­mier con­cerne ce qu’E­ti­enne Copeaux souligne dans son arti­cle, la mise en place non plus seule­ment d’une « coopéra­tion ren­for­cée », mais d’une loi. Cette loi per­me­t­tra, son dernier exa­m­en passé, (la loi est de retour en ce moment) de jus­ti­fi­er n’im­porte quoi au nom de la lutte con­tre « l’im­mi­gra­tion illé­gale », de sur­veiller plus étroite­ment toutes les oppo­si­tions au gou­verne­ment turc qual­i­fiées de « ter­ror­istes » comme on sait, et le ren­voi pos­si­ble sur demande de mil­i­tantEs trop act­ifs. Par exten­sion, et puisque le ren­voi des « sans papiers n’ayant aucune voca­tion à rester sur le ter­ri­toire nation­al » est devenu dogme d’E­tat ici, on peut pari­er que les oblig­a­tions à quit­ter le ter­ri­toire se fer­ont plus nom­breuses, notam­ment pour des jeunes ayant « fui » leurs oblig­a­tions militaires.
On sait aus­si que tra­di­tion­nelle­ment, beau­coup de tra­vailleurs du bâti­ment en déli­catesse de « papiers » sont exploités par leurs com­pa­tri­otes ici, dans des entre­pris­es de sous trai­tance en cas­cades. Et quand le bâti­ment ne va plus… La police y remédiera, soyons en sûrs.
Il y a donc des raisons fondées de crain­dre pour beau­coup de jeunes Kur­des, voire orig­i­naires de « minorités turcs », pour les pre­miers, et plus large­ment pour tous les tra­vailleurs turcs sans papiers.
Les asso­ci­a­tions d’aide doivent sans tarder con­sid­ér­er la men­ace comme réelle, nous le pensons.
Bien évidem­ment, les ennuis divers et var­iés peu­vent aus­si con­cern­er les bi nationaux qui ici auraient des activ­ités ou pro­pos qui ne sont pas en odeur de cal­i­fat en Turquie. Les voy­ages au Pays peu­vent devenir des cass­es têtes à l’arrivée.

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Le deux­ième point con­cerne ce qui pour­rait être anec­do­tique, si cela ne deve­nait une con­stante pour le gou­verne­ment et l’E­tat français. Il s’ag­it d’un secteur par­ti­c­uli­er de la « crois­sance » française, qui à côté de celui de l’arme­ment, con­quiert de plus en plus de parts de marché.
Cette coopéra­tion de police ren­for­cée ouvre le chemin aux PME spé­cial­isées dans le main­tien de l’or­dre. Et là, la con­cur­rence est féroce avec la Chine ou la Russie. Un accord bilatéral aidera à la frein­er et à per­me­t­tre à des entre­pris­es d’avoir des accès priv­ilégiés aux contrats.
Du canon à eau, aux liq­uides qu’ils peu­vent pro­jeter, aux grenades dont on a « sus­pendu » l’au­tori­sa­tion depuis l’as­sas­si­nat de Rémi Fraisse, en pas­sant par les casques, boucliers, uni­formes et vacheries en tous gen­res, il y a là quelques con­trats juteux.
Il serait intéres­sant d’ailleurs de creuser les liens de con­nivence exis­tants entre ces secteurs et les « poli­tiques », tou­jours en pointe pour les faire prospér­er. C’est un secteur où les rétro com­mis­sions sont « mon­naie courante », et où ensuite on devient facile­ment « vendeurs de tableaux ». Gageons que depuis 2012, la place toute chaude lais­sée par des « respon­s­ables poli­tiques » un peu mouil­lés dans les « affaires » aura été prise par des « social­istes affairés ».

La plus grande vig­i­lance s’im­pose donc, dans cet « état de guerre déclaré », sur l’ap­pli­ca­tion dans la loi d’ac­cords policiers avec un autre Etat lui aus­si en « guerre » con­tre son pro­pre Peu­ple.

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