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WAN — Des osse­ments humains ont été mis au jour après le retrait du bar­rage con­stru­it sur le cours d’eau de la val­lée de Zilan, où des mil­liers de per­son­nes furent mas­sacrées. L’av­o­cat Jiyan Özka­plan a déclaré qu’au­cune enquête n’a été ouverte depuis deux semaines mal­gré leur demande au bureau du procureur.

Le 12 décem­bre 2022, un grand nom­bre d’osse­ments humains ont été mis au jour après l’abaisse­ment du niveau d’eau du bar­rage de Koçköprü con­stru­it sur le cours d’eau de Geliyê Zîlan (val­lée de Zilan) dans le dis­trict d’Er­ciş de Wan, où des mil­liers de Kur­des ont été mas­sacrés le 13 juil­let 1930. Sous la houlette du Cen­tre des droits de l’homme du bar­reau de Wan, les branch­es de Wan de l’As­so­ci­a­tion des droits de l’homme (İHD), de l’As­so­ci­a­tion des avo­cats pour la lib­erté (ÖHD), le bureau de représen­ta­tion de Wan de la Fon­da­tion des droits de l’homme de Turquie (TİHV) et l’As­so­ci­a­tion de Wan pour la pro­tec­tion, la recherche et le développe­ment des mon­u­ments his­toriques (Çev-Der) ont vis­ité la zone le 22 décembre.

À la suite des enquêtes et des con­clu­sions, les avo­cats ont demandé au par­quet général d’Er­ciş la col­lecte et l’ex­a­m­en des osse­ments rejetés sur le rivage.

DES CENTAINES D’OSSEMENTS TROUVÉS

L’av­o­cat exé­cu­tif de la branche Wan de l’I­HD, Jiyan Özka­plan, a rap­pelé qu’ils se sont ren­dus dans la région après avoir appris l’in­ci­dent par la presse : “Il y a des cen­taines de vil­lages et le bar­rage de Koçköprü autour de la crique de Zilan. Les os ont été trou­vés dans cette zone. En délé­ga­tion de 6 per­son­nes, nous nous sommes ren­dus dans la zone où les osse­ments ont été trou­vés. Dès que nous nous sommes dirigés vers l’en­droit où l’eau du bar­rage s’est asséchée, nous sommes tombés sur les osse­ments. Les os étaient vis­i­bles à la fois en sur­face et lorsque nous avons fouil­lé le sol. Il y en avait telle­ment. Des cen­taines, peut-être plus car nous ne pou­vions pas aller plus loin. Nous avons pris des pho­tos, des vidéos et fait des recherches.”

TOUJOURS PAS D’ENQUÊTE

Özka­plan a racon­té : “Les os que nous avons trou­vés étaient des crânes, des mâchoires humaines, des colonnes vertébrales et des fémurs. Après avoir enreg­istré les osse­ments, nous avons soumis une péti­tion de noti­fi­ca­tion au bureau du pro­cureur général d’Er­ciş. Nous avons tenu une réu­nion avec le bureau du pro­cureur. Lors de la réu­nion, nous avons expliqué la sit­u­a­tion, mon­tré les pho­tos que nous avons pris­es et déclaré que les osse­ments devaient être placés sous pro­tec­tion. Parce que nous ne savons pas à qui ils appar­ti­en­nent. Nous avons fait une demande au bureau du pro­cureur le 22 décem­bre 2022, mais nous n’avons tou­jours pas reçu d’in­for­ma­tions. Les osse­ments gisent tou­jours au milieu de nulle part. Nor­male­ment, le bureau du pro­cureur aurait dû ouvrir une enquête d’of­fice. Cepen­dant, nous nous mobil­isons à sa place. Bien que deux semaines se soient écoulées, aucune déci­sion, enquête ou mesure visant à pro­téger la zone n’a encore été prise. Nous ren­con­trons fréquem­ment cette sit­u­a­tion. Cet État qui ne per­met pas de men­er une enquête effi­cace. Tant que cela con­tin­uera, les sit­u­a­tions arbi­traires aug­menteront encore plus.”

UNE ENQUÊTE DOIT ÊTRE OUVERTE

Özka­plan a souligné que le bureau du pro­cureur com­pé­tent devrait immé­di­ate­ment ordon­ner la col­lecte et l’ex­a­m­en des osse­ments, et a déclaré : “Il est urgent d’en­quêter pour savoir à qui appar­ti­en­nent les osse­ments. Il y a une forte prob­a­bil­ité qu’il y ait plus d’osse­ments à Erdîş et dans la région. Cela sig­ni­fie une fos­se com­mune. Il est égale­ment pos­si­ble que ces os soient ceux des per­son­nes qui ont per­du la vie lors du mas­sacre de Zilan.” 

LE HDP S’EST ADRESSÉ AU PARLEMENT

Le député de Wan du Par­ti démoc­ra­tique des peu­ples (HDP) Muazzez Orhan a inscrit à l’or­dre du jour du Par­lement un point au sujet des osse­ments humains déter­rés le 12 décem­bre 2022. Dans la motion par­lemen­taire soumise au min­istre de la Jus­tice Bekir Boz­dağ, il est souligné que le bureau du pro­cureur com­pé­tent devrait “sans délai” émet­tre un ordre de rap­pel des osse­ments humains dans les envi­rons et ouvrir une enquête.

Les ques­tions suiv­antes ont été inclus­es dans la motion :

  • Une enquête a‑t-elle été ouverte par votre min­istère au sujet des restes des fos­s­es com­munes qui ont été mis­es au jour après la con­struc­tion du bar­rage hydroélec­trique de Koçköprü à Erciş ? Une déc­la­ra­tion publique a‑t-elle été faite au sujet de cette sit­u­a­tion, qui a été ren­due publique depuis un mois ?
  • Une étude de pro­tec­tion, d’i­den­ti­fi­ca­tion et d’en­reg­istrement des osse­ments et autres témoignages mis au jour dans la région en ques­tion a‑t-elle été réalisée ?
  • Quelles sont les car­ac­téris­tiques qual­i­ta­tives et quan­ti­ta­tives des osse­ments mis au jour ? À com­bi­en de per­son­nes appar­ti­en­nent-elles, selon les estimations ?
  • Votre min­istère a‑t-il effec­tué des exa­m­ens, des recherch­es ou des enquêtes sur les allé­ga­tions selon lesquelles des fos­s­es com­munes sim­i­laires ont été décou­vertes dans la région de Zilan ?
  • Quel tra­vail allez-vous entre­pren­dre pour décou­vrir la vérité afin de con­fron­ter Zilan et des mas­sacres sim­i­laires dans l’his­toire de la Turquie ?
  • Selon les don­nées des archives offi­cielles, com­bi­en de Kur­des ont été tués dans le mas­sacre de Zilan ? Existe-t-il une étude sur les affir­ma­tions selon lesquelles les per­son­nes tuées ont été enter­rées dans des fos­s­es com­munes, basée sur les archives offi­cielles ? Dans quelles régions se trou­vent les charniers ? Ces zones ont-elles été mis­es sous protection ?

Traduit par Loez

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