Français | English 

Alors que sa famille se réjouis­sait de la prochaine lev­ée des inter­dits de vis­ites causés par la pandémie de Covid, celle-ci vient d’ap­pren­dre aujour­d’hui mer­cre­di 9 juin, que Nûdem fait l’ob­jet d’une procé­dure dis­ci­plinaire pour “désobéis­sance”.

Cette nou­velle est tombée ce matin alors que la famille attendait la com­mu­ni­ca­tion télé­phonique heb­do­madaire, droit inal­ién­able pour les pris­on­niers, et que celle-ci avait été annulée.

Nûdem Durak aurait “chan­té en langue kurde” dans le quarti­er de la prison de Bay­burt, où elle est retenue. Ou plutôt, selon l’ad­min­is­tra­tion péni­ten­ti­aire, dans une “langue inter­dite qu’on ne com­prend pas”. Peut importe s’il s’agis­sait d’une bal­lade, d’une chan­son d’amour, ou de lutte, la sanc­tion est tombée.

Zehra Doğan, qui fut en 2016 retenue avec Nûdem à la prison de Mardin, écrivait dans un arti­cle,  par­lant d’une autre amie :
Elle a une telle voix, Menal… Elle fait naître des vents dans le coeur de toutes les pris­on­nières qui l’écoutent. Elle attrape cha­cune, les emporte sur leurs ter­res détru­ites, brûlées, pour y semer, avec ses mélodies, ensem­ble, des grains de la lib­erté. Ce n’est pas pour rien que chaque fois que Menal chante, une enquête de dis­ci­pline est entamée.

L’ad­min­is­tra­tion péni­ten­ti­aire turque réprime donc de façon con­stante et arbi­traire la beauté des voix et des chants. Cette fois, c’est Nûdem Durak, et, alors même que celle-ci est en geôle pré­cisé­ment parce que c’est une musi­ci­enne et chanteuse kurde.

Nous ne pou­vons pour l’in­stant pas savoir quelle sera la durée de la procé­dure dis­ci­plinaire, et si elle sera éten­due aux droits de vis­ite et de cour­ri­er. Cette sanc­tion s’ac­com­pa­gne-t-elle d’un isole­ment physique en cel­lule ? Là aus­si, la famille n’a pas été encore informée.

La con­clu­sion à en tir­er est sim­ple : face à cet isole­ment, la sol­i­dar­ité doit être plus que jamais présente. Faire écho partout à la voix de Nûdem s’impose.

Sur les réseaux soci­aux, auprès des organes de presse et médias qui vous seraient proches, les pages et groupes de sou­tien aux Kur­des, il faut faire par­ler de Nûdem plus que jamais, et faire deman­der la lev­ée de cette puni­tion d’isolement.

Partagez cette infor­ma­tion, faites con­naître la page de soutien.


Cam­pagne inter­na­tionale “Free Nûdem Durak”
Face­bookTwit­terInsta­gramYouTube | Col­lecte


Sa famille doit pou­voir visu­alis­er cette sol­i­dar­ité transna­tionale, comme elle aujour­d’hui est infor­mée en per­ma­nence de la cam­pagne “Free Nûdem Durak”. C’est aus­si le mai­gre récon­fort que vous pou­vez apporter dans ces circonstances.

Chanter en kurde n’est pas un crime, ni un acte de ter­ror­isme. Par­ler et chanter sa langue est un droit humain élé­men­taire et fondamental.

Et pour rappel :

 

Pour écrire à Nûdem :

Nûdem Durak
M Tipi Kapalı Kadın Cezaevi
Bay­burt TURQUIE

Et pour écrire à quelques unEs…

Vous trou­verez une liste ICI.


Vous pouvez utiliser, partager les articles et les traductions de Kedistan en précisant la source et en ajoutant un lien afin de respecter le travail des auteur(e)s et traductrices/teurs. Merci.
KEDISTAN on EmailKEDISTAN on FacebookKEDISTAN on TwitterKEDISTAN on Youtube
KEDISTAN
Le petit mag­a­zine qui ne se laisse pas caress­er dans le sens du poil.