Nous sommes des millions en France à avoir plusieurs cultures en héritage, et nous devons en être fiers. Les couples mixtes (ayant des origines culturelles différentes) sont très nombreux également et leurs enfants en sont riches.
En effet, ces différentes visions du monde ne s’amalgament pas, mais peuvent au contraire s’éclairer mutuellement. Cependant, qu’on soit d’origine maghrébine ou bretonne, catalane ou/et gitane, malienne ou corse, afghane ou/et ch’ti, on doit marier cette ou ces racines à une culture dominante et jacobine qui elle n’est pas du tout ouverte à la diversité. Cette dernière lorgne même souvent vers un horizon anglo-saxon fantasmé et développe de plus un sérieux complexe d’infériorité à son égard. Pourtant, si l’on vient de ce que certains appellent étrangement “la province”, et qui peut englober Marseille, la cité phocéenne, aussi bien que Strasbourg l’Alsacienne, ou un village des Monts d’Arrée en Bretagne, ou bien si une de nos familles à son passé au sein des faubourgs berbères de Beni Melal, dans le Moyen-Atlas marocain, au coeur de la petite ville chiite d’El Khiam au Sud Liban ou dans un foyer alévi d’Erzincan, en Anatolie, on détient un trésor à respecter et à partager. Il faut le protéger, l’arroser régulièrement afin qu’il ne cesse de fleurir.
Les médias dominants ne diffusent plus aujourd’hui, après un bref passage de cette mode illusoire dite des “musiques du monde”, ces cultures qui nous ont vu grandir, ni les toutes nouvelles pousses fraichement métissées qui se sont épanouies autour de nous. Une grande part de ce qui constitue aujourd’hui la France est invisible dans l’espace public artistique, comme on a fait disparaitre pour les défilés à la Libération de Paris les soldats pas assez blancs, à la demande des Américains libérateurs. Mais un mensonge ne peut être trop longtemps maquillé en dogme sans conséquence grave pour la cohésion de la société. Le nombre d’artistes musiciens professionnels issus de ce creuset en France est très important et doit être sujet de fierté car il est de haut niveau. Battons nous pour qu’à la fin de cette période de pandémie si difficile à traverser, on puisse peindre ensemble un paysage musical qui enfin nous ressemble et nous rassemble et où nos enfants trouveront leur juste place. On peut s’y atteler dès maintenant, sans attendre de signal de décideurs pour lesquels ce n’est à l’évidence pas à l’ordre du jour. Pourrait on renvoyer les nationalistes et les communautaristes dos à dos et s’occuper de construire une société bienveillante ?
Si jamais on en a marre d’être invisibles, montrons nous et prenons cette parole, donnons de la voix.
Quelques pistes dans une liste trop courte, injuste, mille fois incomplète et pas du tout exhaustive…
* Vous trouverez les 50 titres de la liste suivante, disposés en playlist ICI, à l’exception de quelques uns non autorisés pour les playlists.
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Les guitaristes d’inspiration mânouche et flamenca Samuelito & Antoine Boyer (VIDEO)
La langue occitane et la voix de Sam Karpienia (VIDEO) (absent de la playlist)
La kora de Ballake Sissoko (VIDEO)
Le jazz occidental et la culture arabo-syrienne de Naïssam Jalal (VIDEO)
La danse méditerranéenne de Núria Rovira Salat (VIDEO)
Le Maloya réunionnais de Héritaz Maloya (VIDEO)
Le raï de Sofiane Saidi (VIDEO)
Le jeu de harpe celtique de Lina Bellard (VIDEO)
Une réunion de virtuoses autour de Keyvan Chemirani (VIDEO)
La voix de Paloma Pradal Officiel (VIDEO)
Le trio d’improvisateurs Bey-ler-bey (VIDEO)
La harpe et la kora de Senny Camara (VIDEO)
La langue d’Oc de Belugueta (VIDEO)
Le rock colombien Lyonnais de Pixvae (VIDEO)
Le bandonéon solo de Louise Jallu (VIDEO) (absent de la playlist)
Les chants turcs de Telli Turnalar (VIDEO)
Kora et guitare avec African Variations (VIDEO)
La Paghella corse au bistrot (VIDEO)
La rencontre des solistes Eléonore Fourniau, Sylvain Barou, Efrén López Music (VIDEO)
Le blues berbère de Amazigh Kateb (VIDEO)
La voix bretonne de Rozenn Talec (VIDEO) (absent de la playlist)
Le swing mânouche de Angelo Debarre (VIDEO)
La rumba gitane des Rumberos Catalans (VIDEO)
La musique auvergnate expérimentale de La Nòvia (VIDEO)
Le oud électrique de Mehdi Haddab (VIDEO)
La musique Lilloise de Swing Gadje (VIDEO) (absent de la playlist)
Le Gwo Ka de Akiyo (VIDEO)
Le violon auvergnat de Perrine Bourel (VIDEO)
La musique de Voyageurs de La Famille Diab (VIDEO)
Les cuivres de Haïdouti Orkestar (feat Ibrahim Maalouf) (VIDEO) (absent de la playlist)
La Réunion de René Lacaille Ek Marmaille (VIDEO)
Les voix angevines et métissées de Lo’Jo (VIDEO)
Le grand orchestre de Bretagne issu de la Kreiz Breizh Akademi #7 (VIDEO)
Les voix Maloya de Zanmari Baré & Danyèl Waro (VIDEO)
Le rock tzigane de Gipsystan (VIDEO) (absent de la playlist)
Les chants occitans de Du Bartàs (VIDEO)
Le chant et le ‘oud arabe de Waed Bouhassoun , وعد بوحسون (VIDEO)
La rencontre de Zé Luis Nascimento et Francis Varis (feat Raul Barboza) (VIDEO)
Le ‘oud de Gregory Dargent (VIDEO)
Le reggae chaabi de Youss Seddas (VIDEO)
La musique kurde de Rusan Filiztek (VIDEO)
La Réunion de Ti’kaniki (VIDEO)
Les sonneurs Josset / Martin / Mell (VIDEO)
La musique persane de Shadi Fathi & Bijan Chemirani (VIDEO)
Les choeurs méditerranéen de Lo Còr de la Plana (VIDEO)
L’Arménie jazz de Macha Gharibian (VIDEO)
La fusion Gnawa de Hassan Boussou, Aziz Sahmaoui, Karim Ziad (VIDEO)
Le groove parisien de l’Orchestre National de Barbès (VIDEO)
Celui mêlant l’Iran et l’Occident de Habib Meftah (VIDEO)
Le duo contrebasse et tabla de Renaud Garcia-Fons et Prabhu Edouard Music (VIDEO)
et la liste est infinie…
Et ci-dessous une petite illustration en forme de clin d’oeil d’une époque où il était possible d’être invité à un heure de grande écoute (au moment du journal télévisé) sur une chaîne de TV nationale, pour une expression musicale (et chorégraphique) non formatée..