Türkçe T24 | Français | English
“L’espoir serait-il haram1pour nous, le rêve serait-il haram, la paix serait-elle haram ?”
La Turquie, un pays de cimetière des partis…
Un mot tellement écrit, remâché…
Oui, mais il exprime une réalité.
Des coups d’Etat…
Des partis dissous…
Des échafauds..
Des lieux de torture
Des interdictions de politique…
Des politiques jetéEs en prison…
Des exils…
Notre république en est remplie.
En totalité 30 partis sont dissous.
Résultat ?
La démocratie est-elle arrivée dans le pays ?
Non.
La paix a‑t-elle sonné à notre porte ?
Non.
Sommes-nous devenu un pays de Droit ?
Non.
Les “partis kurdes”
qui sont interdits et bannis depuis 1989,
qui se sont dissous…
HEP… 2
ÖZEP…3
ÖZDEP…4
DEP…5
HADEP…6
DEHAP…7
DTP…8
BDP…9
Tous ont été descendus de la scène, fermés.
Leurs portes ont été scellées, et alors ?
Malgré tant d’oppressions, tant de carnages politiques
le mouvement politique kurde a continué à préserver
son existence, sa vivacité .
Dernièrement, le HDP10est toujours en scène.
6 millions de votes…
Votes en totalité 12%…
Et 67 députéEs…
Et maintenant on veut l’anéantir.
Ses députéEs sont jetéEs en prison.
Ses maires sont jetéEs en prison.
Et des signes précurseurs de sa dissolution
se multiplient.
Si vous le fermiez, à quoi cela servirait?
Tout au long de l’histoire de la république
vous avez fait subir aux Kurdes,
le pire de la persécution, de l’oppression, du non-Droit, de l’injustice…
Vous avez bâti des échafauds.
Vous avez passé des êtres humains
dans des maison de tortures
comme la prison militaire de Diyarbakır.
Vous leur y avez fait manger de la merde,
de la merde…
Ça n’a pas suffi, vous avez détruit leurs maisons.
Ça n’a pas suffi, vous avez brûlé leurs villages.
Ça n’a pas suffi, vous avez fait vivre aux Kurdes,
l’exil dans leur propre pays.
Ça n’a pas suffi, vous avez détruit l’espoir de paix des Kurdes.
Vous avez réduit l’espoir de paix à néant.
Ils-elles sont partiEs sans avoir trouvé de paix
Ils sont partis en manque de libertés.
Ça ne vous a pas suffi, dites, ça ne vous a pas suffi ?
Je demande :
Quel est le résultat ?
Qu’avez-vous obtenu ?
Qu’y a‑t-il de changé ?
J’ai l’impression de m’étouffer en écrivant ces lignes…
Oui c’est ça.
Avec espoir de paix, espoir de démocratie, espoir de Droit et de justice,
avec espoir de liberté
écrire les mêmes choses pendant des années, écrire, écrire…
Mais ne pas avancer d’une miette…
Quelle grande déception…
Quelle grande consternation…
Et maintenant, encore une table rase ?
Allons y.
Dissolvez aussi le HDP…
Ouvrez les portes des geôles encore plus grandes…
Ouvrez les bien béantes…
Transformez les villes kurdes en foyers d’incendie
Faites vivre encore une fois, ce qui a déjà été vécu…
Rétrécissez davantage l’espace politique.
Réservez-vous l’espace politique, seul pour vous-même
Réservez le, pour que ceux qui ne pensent pas comme vous
arrivent à un point de ne plus pouvoir respirer.
N’accordez pas de droit de vie à l’opposition.
Asphyxiez les libertés, davantage.
Coupez totalement, la voix et le souffle des Kurdes.
Allez, qu’attendez-vous ?
Fermez le HDP.
Comme l’avait écrit, cher Ahmet Altan
en 2009, suite à la dissolution
du Parti de la société démocratique (DTP) :
“L’espoir est haram pour nous.
Le rêve est haram pour nous.
La paix est haram pour nous.
Quel jeune Kurde ferait confiance
une nouvelle fois à ce pays ?
Quelle personne Kurde ferait confiance
une nouvelle fois à la Justice ?
Ne penserait-il/elle pas que tout est duperie
mensonge, imposture ?
N’aurait-il/elle pas raison de penser ainsi ?”
Ceux qui veulent, en fermant le HDP, en incendiant le pays,
gagner des élections,
mettez ceci dans votre tête :
Sans que les chemins menant à la démocratie ne s’ouvrent…
Sans que les espaces de politique démocratique ne s’élargissent…
Sans que l’environnement de liberté ne progresse…
Il n’y aura rien qui changera.
Vous n’obtiendrez pas pas le résultat que vous voulez.
Parce que nous avons déjà vécu tout cela dans le passé…
De telles souffrances ont été vécues, que le jour est arrivé,
où celles-ci sont devenues la force de ceux qui les ont subies.
Oui, j’ai l’impression de m’étouffer
en écrivant ces lignes…
Comme c’est affligeant.