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Mustafa Koçak est mort au 297e jour de “son jeûne de la mort”, qu’il avait entamé, pour obtenir un procès équitable.

Dans une let­tre qu’il a envoyée à Bianet, par l’in­ter­mé­di­aire de ses avo­cats, Koçak a racon­té ce qui s’est passé comme suit :

Mon nom est Mustafa Koçak, j’ai 28 ans. J’ai vécu avec ma famille à Esenyurt, Istan­bul, jusqu’à mon arresta­tion. Étant l’un des qua­tre enfants d’une famille pau­vre, j’ai passé mon enfance et ma jeunesse à tra­vailler, dans divers emplois, de l’ap­pren­tis­sage à com­mis mobile au petit-déje­uner, afin de con­tribuer à la vie de ma famille. Ma vie a changé lorsque j’ai été arrêté le 23 sep­tem­bre 2017”.

Koçak a été con­damné à une peine de prison à vie aggravée pour “vio­la­tion de la Con­sti­tu­tion” sur la base de déc­la­ra­tions de témoins et avait entamé une grève de la faim pour son droit à un procès équitable.

Son affaire était actuelle­ment devant la Cour de cas­sa­tion. Le pro­cureur général de la Cour de cas­sa­tion avait demandé l’ap­pro­ba­tion de la sentence.

Les jeûnes de la mort se poursuivent

Mustafa a été con­damné à la prison à vie aggravée sur la base des déc­la­ra­tions de deux calom­ni­a­teurs qui ont fait de fauss­es déc­la­ra­tions afin d’éviter la tor­ture et la puni­tion”, a déclaré aujour­d’hui (24 avril) son avo­cat Ayşegül Çağatay.

Con­tre ce ver­dict, qui a été ren­du à l’is­sue d’un procès plein de tor­tures et d’il­lé­gal­ité, il a trans­for­mé sa résis­tance de grève de la faim en un jeûne de mort.

Bien que son état de san­té ne lui per­me­tte pas de rester en prison et qu’il ait été soumis à des séances de nutri­tion for­cée pen­dant cinq jours, la Cour de cas­sa­tion, n’ayant pas ren­du de ver­dict en urgence, a main­tenu le dossier en sus­pens. Ils ont regardé Mustafa marcher vers la mort, jour après jour.

Les avo­cats Ebru Timtik et Aytaç Ünsal ont jeûné pen­dant 113 et 82 jours, le mem­bre du Grup Yorum İbrahim Gökçek pen­dant 312 jours, Didem Akman et Özgür Karakaya pen­dant 62 jours. Les jours passent ter­ri­ble­ment vite, les résis­tants man­quent de temps”.

L’intervention forcée n’est pas la solution”

Le pro­fesseur Şeb­nem Korur Fin­cancı, prési­dent de la Fon­da­tion des droits de l’homme de Turquie, qui a égale­ment pré­paré un rap­port con­cer­nant l’é­tat de san­té de Koçak, a déclaré que le gou­verne­ment est respon­s­able de ce décès.

Un procès équitable, pour pou­voir organ­is­er un con­cert… Comme les deman­des sont sim­ples… La volon­té poli­tique, qui ignore même ces sim­ples exi­gences, est respon­s­able de ces morts. Les États ont l’oblig­a­tion de pro­téger le droit à une vie hon­or­able et humaine, et l’É­tat a vio­lé cette oblig­a­tion”, a‑t-elle déclaré dans un tweet.

Elle a égale­ment par­lé d’in­ter­ven­tion nutri­tion­nelle for­cée et il faut com­pren­dre pourquoi ces per­son­nes ont eu recours à la mort rapidement.

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Şebnem Korur Fincancı • Mustafa Koçak et la Justice


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