Erdoğan, comme tous les responsables d’Etats de par le monde, communique. Voici une traduction d’un article qui rend compte de la majeure partie de ses propos récents.
Il faut la lire à la lumière de ce que la presse non directement affiliée au régime peut publier, sans se faire accuser de “virus de médias” et risquer de voir ses journalistes rejoindre la cohorte de ceux qui furent envoyés en prison.
On peut lire au travers de ces quelques lignes malgré tout, derrière la langue de bois, que, comme nombre de régimes politiques, le régime AKP ne maîtrise guère que “ses efforts pour assurer la sécurité publique”. Mais le modèle du couvre-feu du week-end restera jusqu’ici une originalité de la Turquie, dont on attend par ailleurs la démonstration pour amener “des progrès significatifs dans la maîtrise de la pandémie”, au vu de ce qu’il a provoqué comme bousculades et attroupements le week-end dernier.
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Le président du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir, Recep Tayyip Erdoğan, s’est adressé au public après la réunion de cabinet qu’il a tenue par vidéoconférence le soir du 13 avril..
Parlant des mesures à prendre contre l’épidémie de nouveau coronavirus (Covid-19) en Turquie, le président Erdoğan a annoncé que la Turquie maintiendra ses couvre-feux du week-end pour enrayer la propagation du virus, le prochain couvre-feu devant être imposé ce week-end, les 18 et 19 avril.
“Dans le cadre de la lutte contre l’épidémie, nous avons décidé de maintenir le couvre-feu les week-ends en fonction des besoins pour la période à venir”, a déclaré M. Erdoğan, qui a précisé que des mesures seront prises pour prévenir les troubles qui se sont produits dans certains endroits après l’annonce du premier couvre-feu de week-end.
Démission du ministre de l’intérieur
Dans ce contexte, le Président Erdoğan a également fait référence à la démission du ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu, suite au couvre-feu de dernière minute imposé dans 31 provinces de Turquie pour le week-end.
Erdoğan a rappelé au public qu’il a rejeté la démission du ministre de l’intérieur Süleyman Soylu et a déclaré : “Je n’ai pas accepté sa démission et lui ai demandé de continuer son travail”.
Il a également salué “le succès de Soylu dans la lutte contre le terrorisme, les activités post-catastrophes naturelles dans le pays, ainsi que ses efforts pour assurer la sécurité publique pendant la pandémie de coronavirus”.
Certains médias et chroniqueurs ont déclenché une guerre
Se référant à la “transparence” de la Turquie tant en ce qui concerne l’ampleur de l’épidémie que les mesures prises pour la combattre, Erdoğan a déclaré, “Cependant, en utilisant cet incident et les mesures de lutte contre l’épidémie en général comme excuse, certains médias ont, dans un sens, déclenché une guerre contre leur propre pays avec leurs nouvelles et leurs chroniqueurs, comme ils le font toujours.”
“Au lieu de contribuer à la lutte de notre pays en cette période critique, ils gardent tous rancune avec des nouvelles fabriquées et fausses, ce qui est révélateur d’une maladie plus dangereuse que le virus.”
“Notre pays se débarrassera, espérons-le, non seulement du coronavirus, mais aussi de ces virus des médias et de la politique”.
La Turquie est appréciée par la communauté internationale
Constatant que la Turquie poursuit résolument sa lutte contre la pandémie, Erdoğan a indiqué qu’elle suit de près les effets de la pandémie dans de nombreux domaines, notamment les soins de santé, l’alimentation et la sécurité.
Attirant l’attention sur “l’appréciation que la Turquie a reçue de la communauté internationale” au cours de ce processus, Erdoğan a déclaré que “les institutions de santé turques ont la capacité de faire face à la pandémie en termes de diagnostic, de traitement et d’unités de soins intensifs”.
“La Turquie a fait des progrès significatifs dans la maîtrise de la pandémie”, a déclaré le président Erdoğan, qui a ajouté que “grâce aux mesures qu’elle a prises, la Turquie est l’un des principaux pays qui ont maîtrisé la pandémie le plus rapidement possible”.
“En fait, les organisations internationales, l’Organisation mondiale de la santé en particulier, montrent l’exemple de la Turquie dans la lutte contre la pandémie de coronavirus”, a encore indiqué Erdoğan.
“Nous prenons toutes les mesures nécessaires pour préserver l’emploi”
En conclusion de ses remarques, Erdoğan a déclaré ce qui suit :
“Mon auguste nation, permettez-moi de répéter d’ici que tout comme la Turquie a le pouvoir d’assurer la sécurité de la vie et des biens de tous ses citoyens, quelles que soient les circonstances, elle a également le pouvoir de répondre à leurs besoins en matière de soins de santé, d’alimentation et d’hygiène.
“Nous prenons toutes les mesures pour sauvegarder l’emploi, nous nous occupons de nos citoyens qui ont perdu leurs revenus, nous aidons nos citoyens retraités, nous soutenons nos artisans et nos commerçants et nous encourageons la production”.