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En cou­ver­ture : « Nous sommes en guerre… sociale » (illus­tré par L.L. de Mars).
Au menu : quelques impli­ca­tions poli­tiques et sociales de la crise san­i­taire, et un dossier pour ne pas oubli­er les migrants.

En ces temps de crise san­i­taire, les arti­cles de l’actualité la plus mou­vante seront mis en ligne dans les prochains jours. Les autres seront archivés sur notre site pro­gres­sive­ment. Pen­dant tout le mois d’avril, le jour­nal papi­er sera disponible chez de nom­breux marchands de jour­naux restant ouverts pen­dant le con­fine­ment. Excep­tion­nelle­ment, vous pou­vez aus­si vous pro­cur­er le jour­nal en en ver­sion numérique (for­mat PDF). Pour recevoir les numéros suiv­ants à la mai­son, il y a aus­si la pos­si­bil­ité de s’abonner


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Virus partout, justice sociale nulle part

  • La Macronie con­fine le droit du tra­vail – Sous pré­texte de guerre économique en temps d’épidémie, le gou­verne­ment a porté un coup vio­lent au droit du tra­vail. Semaine de 60 heures, journées de 12 heures, moins de temps de repos, pos­si­bil­ité pour l’employeur d’imposer les dates de con­gés… Ces mesures exposent encore plus les salariés au virus et men­a­cent d’entrer un jour dans le droit commun.
  • Soignantes et soignants : une armée sans muni­tions – Il ne faudrait pas que les applaud­isse­ments qu’on leur doit cou­vrent la parole des soignant·es. Témoignages d’une rage encore contenue.
  • Et sur le site « Per­son­ne n’est dupe de l’héroïsation de la pro­fes­sion » Cen­tre hos­pi­tal­ier de la Tim­o­ne à Mar­seille. Qua­tre bâti­ments, plus de 5 000 agents tous métiers et statuts con­fon­dus, un mil­li­er de lits. Un colosse région­al, nation­al et européen aux pieds d’argile en ces temps de crise san­i­taire. Greg y exerce la pro­fes­sion d’infirmier et le man­dat de syn­di­cal­iste CGT. Il ne décolère plus.
  • Jus­tice con­finée : « Les principes pro­tecteurs des per­son­nes inculpées sont vio­len­tés » – L’état d’urgence san­i­taire a lais­sé les mains libres au gou­verne­ment pour légifér­er par ordon­nances. En pre­mière ligne, le sys­tème judi­ci­aire. Si la majorité des procès a été reportée, cer­taines règles ont changé pour ceux qui con­tin­u­ent à se tenir. Raphaël Kempf, avo­cat au bar­reau de Paris et auteur du livre Enne­mis d’État : les lois scélérates, des anar­chistes aux ter­ror­istes, pointe plusieurs dan­gers de ce nou­v­el état d’exception. Entretien.
  • Face au Covid-19 en prison : amnistie générale ! – Puisque que les pris­ons sont un miroir de nos sociétés et qu’elles endurent actuelle­ment une ter­ri­ble crise san­i­taire et sociale, CQFD a décidé de laiss­er carte blanche à L’Envolée, jour­nal anti-car­céral et abo­li­tion­niste, pour une dou­ble page d’analyses et de témoignages.
  • « Deux men­aces pèsent sur les quartiers : le coro­n­avirus et la police » – Le 10 mars dernier, le col­lec­tif Urgence notre police assas­sine lançait une appli­ca­tion per­me­t­tant de filmer les inter­ven­tions des forces de l’ordre sans que celles-ci puis­sent effac­er les images. Le but ? Dis­pos­er de preuves oppos­ables à la jus­tice en cas de vio­lences poli­cières. Un out­il d’autant plus pré­cieux que depuis le début du con­fine­ment, les exac­tions se mul­ti­plient dans les quartiers populaires.
  • Crise san­i­taire au féminin – Aug­men­ta­tion des faits de vio­lence con­ju­gale, accès à l’IVG en péril, pros­ti­tuées sur la paille… Pour de nom­breuses femmes, les effets de la crise san­i­taire se font par­ti­c­ulière­ment sentir.
  • Du fric pour la recherche publique ! – Le 5 mars, les uni­ver­sités vivaient une journée de mobil­i­sa­tion nationale. L’idée ? Inten­si­fi­er la lutte con­tre la future loi de pro­gram­ma­tion pluri­an­nuelle de la recherche (LPPR). Mais une semaine plus tard, coro­n­avirus : la fer­me­ture des facs met for­cé­ment un coup d’arrêt au mou­ve­ment. Pour autant, le monde uni­ver­si­taire ne baisse pas la garde, car les bouf­fées néolibérales du gou­verne­ment risquent bien de sur­vivre à la crise san­i­taire. Point de sit­u­a­tion, avec le Covid-19 comme agent révélateur.
  • Coro­n­apéd­a­gogie – Alors que le gou­verne­ment a sor­ti la grosse artillerie tech­nologique, beau­coup d’enseignants s’interrogent sur le sens et la pos­si­bil­ité de l’apprentissage à dis­tance dans un con­texte où la crise san­i­taire creuse les injus­tices sociales et scolaires.
  • Con­finé dehors – Ce 24 mars à Greno­ble, Waku Moïse est assis seul le long d’un petit park­ing à côté du parc Paul-Mis­tral. Accroupi, on écoute la voix suave de ce Séné­galais de 43 ans racon­ter son quo­ti­di­en. Lui qui passe ses journées dehors et ses nuits au cœur du parc, ou dans un cen­tre d’hébergement.
  • La peste à Mar­seille : « Pen­dant l’épidémie, les bar­rières sociales se sont main­tenues » – Entre 1720 et 1722, la peste tue près de la moitié des habi­tants de Mar­seille. À l’époque déjà, les autorités ont recours à la tac­tique du con­fine­ment, dévelop­pant au pas­sage des out­ils de police et de répres­sion qui sur­vivront pour par­tie à l’épidémie…

Dossier : « Migrants : des barbelés et quelques mains tendues »

  • En pleine crise san­i­taire, ne pas oubli­er les migrant·es – Une épidémie de xéno­pho­bie et d’indifférence frappe les exilé·es depuis longtemps. Et voici main­tenant le Covid-19…  Réfugiés syriens : non, il n’est pas encore temps de ren­tr­er – Neuf ans après le début de la guerre en Syrie, on estime à plus de 6,6 mil­lions le nom­bre de per­son­nes déplacées à l’intérieur du pays et à 5,6 mil­lions celui des réfugiés syriens dans le monde. Autant d’exilés que d’aucuns aimeraient voir retourn­er dans leur foy­er… L’activiste syro-bri­tan­nique Leila al-Sha­mi alerte ici sur le dan­ger de la poli­tique du retour dans un pays où la répres­sion et la bru­tal­ité du régime n’ont jamais cessé.
  • En mer Égée : « Le bateau a un trou mais les gardes-côtes ne nous aident pas » – Les gardes-côtes grecs ont pour mis­sion de porter sec­ours aux embar­ca­tions en détresse, quels qu’en soient les pas­sagers. Début mars, ils ont fait l’inverse : ten­ta­tives de chavi­rage, vols de moteurs, remorquages jusqu’aux eaux turques, tirs à balle réelle… Alors qu’elles prê­taient assis­tance télé­phonique à des exilé·es en pleine tra­ver­sée, des mil­i­tantes d’Alarm Phone ont été témoins, à dis­tance, d’exactions d’une ampleur inédite. Elles racontent.
  • Les­bos : une traînée de poudre qui n’en finit pas – Actes de haine, incendies crim­inels, refoule­ment de bateaux vers la Turquie, enfer­me­ment arbi­traire et bru­tal­ité aveu­gle : ces dernières semaines, les événe­ments dra­ma­tiques se sont suc­cédé à une vitesse folle du côté de l’île de Les­bos. Une forme exac­er­bée du rejet sys­témique et de la vio­lence que vivent, chaque jour, les exilé·es cher­chant asile en Europe.
  • Auvergne : le « maire à migrants » qui hérisse les fachos – Pes­sat-Vil­leneuve, c’est un tout petit bled à côté de Cler­mont-Fer­rand. 600 pékins et des brou­ettes. Pour ligne d’horizon, zéro com­merce et une tor­peur rési­den­tielle mar­quée. Mais ce relatif désert recèle une sur­prise : dans le parc du château qui abrite la mairie, une soix­an­taine de deman­deurs d’asile sont logés dans des pavil­lons par volon­té du maire, Gérard Dubois. Lequel ne se fait pas que des amis… Reportage d’avant confinement.
  • Squat Bugat­ti : chronique d’un désas­tre san­i­taire annoncé – Vivre à 200 en squat, avec une cui­sine, deux éviers, trois douch­es et quelques toi­lettes, ça se passe com­ment ? Mal. Par temps de con­ta­gion et de con­fine­ment, c’est encore pire. À Bugat­ti, squat de l’agglomération stras­bour­geoise accueil­lant une majorité d’exilé·es, au moins qua­torze habitant·es ont été atteint·es par le coronavirus…

Et aussi…

  • Con­tre l’inflation tech­nologique : « Arrêter de nour­rir la bête qui nous dévore » – Avec sa récente His­toire poli­tique de la roue, le jour­nal­iste et écrivain Raphaël Meltz ébran­le joli­ment le dogme du pro­grès à tout prix. Entretien.
  • L’édito : Deux virus pour le prix d’un / Ça brûle ! : Les devins de Mar­seille / Les bonnes nou­velles du mois
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