Partout, en tous lieux, urbi et orbi, depuis le début de cette année morte, les pop­u­la­tions se rebel­lent con­tre l’in­jus­tice et les priv­ilèges des cor­rom­pus qui se goin­frent avec leurs états, sauf, aujour­d’hui, en Turquie, où l’ob­scu­rité règne.


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Je ne peux pour­tant pas citer tous ces Peu­ples qui, du Soudan au Chili, du Liban à la Bolivie, de Hong Kong en pas­sant par l’Al­gérie, et même en France, ont, en 2019, exprimé leurs colères con­tre leurs états, pro­tecteurs des action­naires de ce monde cap­i­tal­iste prédateur.

Et, à chaque fois, les femmes furent au devant.

Ces rébel­lions là rejoignent une remise en cause d’un sys­tème qui, non con­tent d’être iné­gal­i­taire, détru­it, par dessus le sacro saint marché, la planète de toutes et tous. Et, comme dans la chan­son de Brel où “ça fait des grands slurp”, la soupe d’in­fos fait des images qui passent vite à la télé… qui passent, qui passent… Et rien ne s’arrête.

Vous savez, toutes les chaînes de télé ont leur bêtisi­er de fin d’an­née ou leur rétro­spec­tive. Le mod­èle est uni­versel. Là, les com­bats pop­u­laires sont tous annon­cés en bref, comme déjà jetés aux poubelles de l’his­toire, et puis s’en vont… urbi et orbi.

Dans nos con­trées, où les loups gris ont envahi les fron­tières, déguisés aujour­d’hui en dji­hadistes, et lacèrent les corps de leurs crocs nation­al­istes, les rumeurs des soulève­ments de Gezi d’il y a cinq années ont lais­sé place aux vocif­éra­tions mil­i­taristes, accom­pa­g­nées de sourates guer­rières. Plus d’émeutiers.

Le cha­peau en four­rure de loup de Kemal orne les flèch­es des minarets. Et le por­trait trône dans le bureau du Reis.urbi et orbi
Et lorsqu’un insoumis lève la tête, c’est tou­jours du dedans de la cel­lule d’une prison, vers la fenêtre grillagée.

Récem­ment, quand quelques femmes ont osé danser dans la rue, à la manière de femmes chili­ennes, pour dénon­cer les fémini­cides, elles furent placées en garde à vue, et traînées dans la boue par une par­tie de la soit dis­ant gauche elle-même, taxées d’Oc­ci­den­tales fémin­istes. Encore heureux qu’on ne leur ait pas reproché d’être kur­des ou arméniennes…
Les enne­mis cer­nent la Turquie et s’in­fil­trent à l’in­térieur… Tous aux Dar­d­anelles, pour la République !

Et en pas­sant, vous en prof­iterez pour don­ner un coup de pelle au futur canal du Bosphore.

Non con­tents de faire jail­lir des sources de sang aux fron­tières syri­ennes, où le sol­dat turc, enfant loup gris, s’a­co­quine là aus­si avec des recy­clés d’I­SIS, voilà que le Reis rêve d’une aven­ture libyenne, à la recherche de ter­ri­toires per­dus de l’empire, sans doute.
Ses déjà ex-amis d’Idlib sont net­toyés au chlore par les mil­ices Russ­es et syri­ennes du régime, en vio­la­tion d’un proces­sus d’As­tana qu’il a lui-même ini­tié ; qu’à cela ne tienne, Erdoğan veut aller fer­railler con­tre un maréchal, du côté de Tobrouk… Urbi et orbi… L’his­toire ne dit pas s’il mangera du saucis­son d’âne avant, pour pren­dre des forces. Ane de Robos­ki1, cela va de soi.

Et puis, il y a ces femmes et ces enfants qui en Afrique de l’Ouest, sont assas­s­inéEs régulière­ment par des obscurs, des trafi­quants de l’Is­lam, de sexe for­cé et de cig­a­rettes, et qui don­nent pré­texte à d’ex-armées colo­niales pour défendre, là des intérêts miniers, ailleurs des trafics d’in­flu­ence… Très orbi sur ce coup là.

En vom­is­sant cette année 2019, j’ai vu pass­er tout cela, et davan­tage, dans le caniveau sur lequel je m’é­tais penchée. Et j’ai eu une pen­sée pour les éboueurs-ses de demain. Seront-elles-ils chili­ennEs, algéri­ennEs, libanais­Es, ou tou­jours Kurdes … ?

En 2020, promis, j’ar­rête de broy­er le noir. Je me mets au rouge.


Translation by Renée Lucie Bourges
iknowiknowiknowblog.wordpress.com
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Mamie Eyan
Chroniqueuse
Ten­dress­es, coups de gueule et révolte ! Bil­lets d’humeur…