Initialement prévu pour paraître en décembre 2018, à la date anniversaire de Roboski, nous avions pris la décision sage de reporter cet article pour après la sortie de prison de Zehra.
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Le 28 décembre 2011, 34 habitants du village de Roboski, dont 19 étaient mineurs, furent enlevés à la vie par des bombardements aériens de l’armée turque. Dans cette région frontalière, 8 ans après, l’impunité règne toujours, et les familles sont encore soumises à une répression constante des autorités.
A l’époque, Erdoğan en avait parlé ainsi “Un groupe de 30–40 personnes, des gens et des mules. Depuis là haut, il n’est pas possible de savoir si c’est Ahmet ou Mehmet. L’armée turque a fait son travail avec sincérité.”
Depuis, les victimes sont mortes encore et encore… Le massacre n’est toujours officiellement pas reconnu, comme tant d’autres.
Ferhat Encü, député de Şırnak, qui lui même avait perdu son frère et 9 autres personnes de sa famille lors de cette attaque, a été mis en prison le 4 décembre 2016 comme d’autres députéEs et femmes et hommes politiques kurdes. Il n’a cessé de dire “Notre combat pour Roboski se poursuivra”… Lui, a été libéré le 15 février 2017… puis jeté à nouveau en geôle, comme c’est devenu l’habitude en Turquie.
Une prisonnière que nous connaissons bien, Zehra Doğan, artiste, journaliste et auteure, a dessiné depuis sa prison, pour commémorer Roboski.
Voilà deux œuvres inédites, réalisées avec les moyens limités carcéraux, avec comme support des draps recyclés avec art…
(cliquez pour agrandir)
“Roboski”
Zehra Doğan, décembre 2018, Prison de Tarsus.
Cendre de cigarettes, concentré de tomate, thé, café.