L’émission Nectar, de la Radio Suisse, était ce jour là consacrée aux artistes et écrivains contraints au silence ou emprisonnés.
Geneviève Bridel, une des animatrices de l’émission, avait désiré nous rencontrer, alors que nous étions sur Genève, pour l’exposition de reproductions “d’oeuvres évadées” de Zehra Doğan. Le propos initial était de témoigner sur le cas d’Aslı Erdoğan, pour lequel l’équipe de Kedistan avait en grande partie coordonné la campagne de soutien en 2016.
L’histoire, la personnalité, le talent et la combativité de Zehra l’ont quelque peu emporté sur le propos initial. Aslı Erdoğan est toujours certes sous menaces, mais elle est libre de ses mouvements, actuellement en Europe, et aujourd’hui soutenue enfin par des “autorités” officielles, dont son éditrice en France, aujourd’hui devenue Ministre de la Culture.
L’émission se déroulait en compagnie d’un représentant du PEN Club suisse romande, poète lui-aussi. Le PEN international, rappelons le, est engagé dans un soutien actif à Zehra Doğan.
Merci encore à l’équipe de Nectar, pour nous avoir tendu un micro, et pour avoir si bien défendu la cause de Zehra dans une émission grand public.
Rappelons cependant que l’exposition ne s’est pas prolongée et n’est donc plus visible sur Genève. Le partenariat avec la responsable locale d’Amnesty Genève s’étant avéré indigent et dommageable pour la bonne conservation des oeuvres dans le lieu choisi, Kedistan prenant ses responsabilités, avait à regret interrompu l’exposition le 30 novembre. Cette émission radio trouve donc son importance, comme seul réel prolongement de l’expression d’une sincère solidarité.
Nous attendrions la pareille d’une radio nationale française, dont d’ailleurs une animatrice, responsable de la tranche du soir, marraine, paraît-il, Zehra Doğan, dans le cadre d’un soutien SCAM RSF. Mais, un jour dans le monde, le téléphone sonnera aux oreilles de Zehra, dans sa prison… peut-être. Les kedi sont mauvaise langue, vous le savez bien…
Les Libres Penseurs suisses (Frei Denken), avaient, quant à eux, il y a un mois, exprimé une réelle solidarité, en partageant le prix “Freethinker Prize” qu’ils décernent tous les deux ans, entre une blogueuse iranienne, Masih Alinejad, et Zehra Doğan, pour leurs combats pour les libertés fondamentales. Des kedi avaient alors reçu ce prix à Zurich, en lieu et place de Zehra emprisonnée.
Les oeuvres originales (et bien davantage) de Zehra, seront visibles en janvier à Angers, Morlaix, en mars… Des reproductions tourneront dans d’autres lieux européens.
Le livre est toujours disponible à la commande sur Kedistan.
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mercredi 29 novembre 2017 • 12h06
Ecrire au risque de sa vie
Zehra Doğan, journaliste, kurde, féministe et artiste condamnée à 2 ans et 9 mois de prison à Diyarbakır (sud-est de la Turquie) fait lʹobjet dʹune exposition à voir jusquʹau 10 décembre à Genève. Lʹoccasion pour Nectar de dresser un état des lieux de la répression contre les écrivains dans le monde, avec les représentants du Pen Club suisse romand, une auteure syrienne exilée en Allemagne et les responsables du réseau dʹinformation indépendant qui a orchestré la campagne en faveur dʹAslı Erdoğan.
Un sujet préparé par Geneviève Bridel.