Le Newroz est la fête tra­di­tion­nelle pour célébr­er le nou­v­el an, basée sur le cal­en­dri­er per­san. Il s’agit du pre­mier jour du printemps…

Mais encore ?

L’origine de Newroz s’appuie sur la légende de Kawa le Forg­eron (en kurde Kawayê Hesinkar) qui s’opposa, selon la tra­di­tion, au roi Dihak (ou Dehak), un tyran qui fai­sait régn­er la ter­reur sur tout le pays.

L’histoire com­mence en Mésopotamie, au pied des mon­tagnes de Zagros. Il y avait un grand château de pier­res qui comp­tait de nom­breuses tours et de hauts rem­parts. Ce château était gou­verné par un homme cru­el appelé Dehak.

Dehak avait une par­tic­u­lar­ité : il avait sur les épaules deux ser­pents qui devaient dévor­er chaque jour de la cervelle humaine. Ces ser­pents avaient poussé sur ses épaules suite à un pacte qu’il avait con­clu avec le démon venu le ten­ter. Tous les matins, donc, deux jeunes gens étaient sac­ri­fiés et les ser­pents du roi étaient nour­ris avec leur cervelle.

Dans un vil­lage, à côté du château, se trou­vait un forg­eron ‑nom­mé Kawa- qui avait déjà sac­ri­fié 16 de ses 17 enfants. Quand le moment fut venu pour sa dernière fille d’être sac­ri­fiée, son père, qui l’aimait très fort, se révol­ta. A la place de la cervelle de sa fille, il envoya celle d’un mou­ton mort. Le roi ne s’aperçut de rien. Puis, Kawa cacha sa fille dans les mon­tagnes. Les autres habi­tants com­prirent alors qu’ils pou­vaient tromper le tyran. Ain­si, à chaque fois que le roi demandait un nou­veau sac­ri­fice, les gens imi­taient Kawa.

newroz illustrationPetit à petit, le nom­bre des jeunes gens sauvés aug­men­ta dans les mon­tagnes de Zagros, jusqu’à ce qu’ils soient assez nom­breux pour for­mer une grande armée. Kawa prit alors la tête de cette armée, attaqua le château, et Kawa tua le roi Dehak. Ensuite, ils mon­tèrent sur les hautes mon­tagnes et allumèrent des feux pour aver­tir les habi­tants des vil­lages voisins que le roi avait été tué. Ceci advint un 20 mars et, le lende­main, le peu­ple célébra son pre­mier jour de liberté.

Depuis cette date-là, Newroz est un sym­bole impor­tant et un jour sacré pour les Kur­des qui le con­sid­èrent aujourd’hui comme le Nou­v­el an Kurde. Newroz est du même coup devenu le sym­bole de la révo­lu­tion con­tre la répression.

Depuis le partage du Kur­dis­tan par les vain­queurs de la Pre­mière Guerre mon­di­ale, en 1923, Newroz a pris une sig­ni­fi­ca­tion poli­tique. Dans les qua­tre par­ties du Kur­dis­tan en effet, cette fête a longtemps été inter­dite car elle était le sym­bole le plus vis­i­ble de la cul­ture et de l’identité Kurde que ces Etats souhaitaient anéantir.

Aujourd’hui, il y a tou­jours des heurts avec les gou­verne­ments en place, notam­ment en Turquie et en Iran, rai­son pour laque­lle les Kur­des voient aus­si dans Newroz l’affirmation de la paix, de l’amitié, de la sol­i­dar­ité entre les peu­ples… en espérant être com­pris et enten­dus un jour par la com­mu­nauté internationale.

* Le jour de nais­sance exacte d’Ali est incon­nu dans l’islam. Mais les Ale­vis dis­ent qu’Ali est né le 21 mars, qui est le jour du Newroz (nevruz) cor­re­spon­dant au jour du renou­veau, où la lumière (le Nur‑u kandil) est née. Le NUR (lumière) est très impor­tant dans l’Alevisme, car il éclaire dans l’ombre au sens fig­uré et au sens propre.

Source Phenix Kurde
 Reportage • Célébrations du Newroz à Diyarbakır
 L’équisse n°9 d’Etienne Copeaux,sur Susam Sokak.
“Newroz ou Nevruz : en 1996, une tentative d’étatisation”

Z   Î Z   E !


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