Nal­lıhan se trou­ve à 157 km d’Ankara. Le site est appelé à juste titre “Nal­lıhan, par­adis des oiseaux”. Il s’ag­it d’un des sites par­mi les 70 espaces naturels qui héberge par­ti­c­ulière­ment des oiseaux en Turquie.

Les riv­ières de Kızılır­mak ve Sakarya, qui ruis­sel­lent à 1500 mètres de hau­teur, appor­tent la vie à cet Eden, don­nant au lieu un car­ac­tère irrem­plaçable de par ses richess­es naturelles.

Si, en 1994, Nal­lıhan a été déclaré site pro­tégé, ce n’est sûre­ment pas pour rien.
Le lac, au coeur de Nal­lıhan, est le berceau et un ren­dez vous d’é­tape pour env­i­ron 200 espèces d’oiseaux, telles que fau­cons, aigles, vau­tours, butées, hérons, canards colvert, canards pilet, spat­ules, cor­morans, per­drix, bécass­es, cailles, oies, foulques, bro­chets. Et le plateau, sous la jupe de ses collines, offre aus­si une belle ballade…

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Détruisons, détruisons !

Et nous voilà, encore, avec un pro­jet de cen­trale ther­mique, bran­dit comme l’épée de Damo­cles au dessus de la tête de la “pop­u­la­tion”, qu’elle soit humaine, ani­male ou végétale…

Il y a déjà une cen­trale ther­mique à Çayırhan, à 37 km de Nal­lıhan. Elle est active depuis 1978, et avec ses 5 mil­liards de kw de pro­duc­tion annuelle, elle est la cen­trale le plus “effi­cace” du pays.

Mais non, ce n’est pas suffisant…

Le pro­jet d’une nou­velle cen­trale ther­mique est prévu. Il sera bap­tisé “Çayırhan‑B” et sera con­stru­it à 5,9 km du “Par­adis des oiseaux”.

Nallihan

Que dit-il le rapport d’impact environnemental ?

Le rap­port d’im­pact (ÇED) révèle que Çayırhan‑B, brûlera 3 mil­lions 850 milles tonnes de char­bon par an, et pro­duira plus d’une tonne de cen­dres et par­tic­ules. La cen­dre sera dis­per­sée par le vent dans l’en­vi­ron­nement, et les par­tic­ules seront portées à des kilomètres…

Selon le rap­port, la hau­teur des chem­inées étant de 150 mètres, les cen­dres volatiles pour­ront attein­dre une dis­tance de 7,5 km. Ain­si, des effets néfastes seront con­statés dans les lieux d’habi­ta­tion envi­ron­nants, comme les vil­lages de Karaköy à 1 km de dis­tance de la cen­trale, et Davu­toğlu à 3 km, ain­si que le sur le “Par­adis des oiseaux” à 5,9 km.

Önder Algedik mem­bre du “350 Ankara”, une ini­tia­tive pour le cli­mat, soutenu par les mil­i­tants écol­o­gistes et divers­es organ­i­sa­tions de société civile pro­gres­sistes, pré­cise : “Les cen­dres se mélangeant à l’eau du ruis­seau Kocaçay, proche de la cen­trale, seront dis­per­sées sur env­i­ron 30 km² de ter­res agri­coles, faisant des dégâts sur des riz­ières de la région.”

Il ajoute égale­ment le ver­sant cli­ma­tique de la médaille “Selon les cal­culs, 4 mil­lions de tonnes de diox­ide de car­bone seront envoyés dans l’at­mo­sphère, con­tribuant ain­si au change­ment cli­ma­tique, sans oubli­er, le méthane pro­duit lors de l’ex­trac­tion et la con­som­ma­tion du char­bon que la cen­trale nécessite.”

En ce qui con­cerne l’eau, Önder tire égale­ment l’alarme sur une éventuelle sécher­esse “Pour l’ex­trac­tion du char­bon dans la zone, celui-ci doit être ‘lavé’ et ‘séché’. De plus, une par­tie de l’én­ergie pro­duite sera for­cé­ment util­isée pour ‘se débar­rass­er’ de l’eau de la nappe phréa­tique et asséch­er les ter­res humides.”

Un pro­jet destruc­tif et inutile, de rentabil­ité dou­teuse, se des­sine au détri­ment des êtres vivants de toutes espèces… Un pro­jet de plus par­mi tant d’autres, lancés avec entête­ment, pour le prof­it, et servi sous appel­la­tions “pro­grès” et “crois­sance”.
Juste un de plus…

En Turquie de mil­liers de cen­trales ther­miques déjà con­stru­ites con­tin­u­ent tran­quille­ment leurs dégâts. D’autres, en cours ou en phase pro­jet men­a­cent des lieux de vie et les richess­es naturelles… Et les méga­lopoles turques s’il­lu­mi­nent la nuit, tan­dis qu’on laisse croire que la Turquie manque d’én­ergie élec­trique, comme ce fut le cas lors de “coupures” fin 2016. La poli­tique con­tra­dic­toire de “cen­tral­i­sa­tion énergé­tique”, et de décen­tral­i­sa­tion des cen­trales, sans se souci­er de la con­som­ma­tion et des besoins locaux, sous pré­texte de moder­nité et de faux mail­lage du ter­ri­toire, ne prof­ite qu’aux “investis­seurs” et aux gaspilleurs.

De nom­breuses luttes aus­si bien admin­is­tra­tives, juridiques que sur le ter­rain, sont pour­tant menées par les habi­tants et défenseurEs de la nature aux qua­tre coin du pays, dans des con­di­tions difficiles.

Ajout du 23 mai 2017

Aujour­d’hui le min­istère d’En­ergie a don­née une réponse, aux deman­des des avo­cats et habi­tants : “Vos requêtes d’op­po­si­tion ayant été refusées par notre min­istère, le pro­jet est con­fir­mé. Cordialement.”


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