Le 28 sep­tem­bre, un « plate­forme de juristes con­tre l’état d’urgence » a été fondée. De nom­breuses asso­ci­a­tions et col­lec­tifs d’av­o­cats en font par­tie. La plate­forme a pub­lié un com­mu­niqué de presse uni­taire, déclarant les con­stats et présen­tant les reven­di­ca­tions :

  • Lev­ée immé­di­ate de l’é­tat d’ur­gence et sup­pres­sion des mesures pris­es sous le pré­texte de celui-ci.
  • Sup­pres­sion de l’au­tori­sa­tion de garde-à-vue de 30 jours.
  • Fin de l’isole­ment en prison, des lim­ites con­cer­nant les réu­nions avec les avo­cats et de l’é­coute des entre­tiens avec les prisonniers.
  • L’an­nu­la­tion des décrets de nom­i­na­tions des tuteurs-admin­is­tra­teurs dans les munic­i­pal­ités. La recon­nais­sance de la volon­té populaire.
  • Les attaques con­tre les droits démoc­ra­tiques comme la lib­erté de pen­sée et d’ expres­sion, le droit d’or­gan­i­sa­tion, le droit au tra­vail pour les sus­pendus ou licen­ciés et le droit de grève, doivent pren­dre fin.

Les avo­cats ont affir­mé que cette cam­pagne se pour­suiv­ra jusqu’au 17 Octo­bre et qu’ils présen­teront les sig­na­tures à la TBMM (Assem­blée Nationale de Turquie).

Alors que l’As­so­ci­a­tion des avo­cats par la bouche de Yıldız İmr­ek a annon­cé les objec­tifs de la plate­forme com­mune, le prési­dent de l’As­so­ci­a­tion des Légistes libres, İlknur Alcan a effec­tué lui, la déc­la­ra­tion sur la mise en place de la plate­forme. L’un des mem­bres de l’As­so­ci­a­tion des juristes con­tem­po­rains (CHD), Ebru Timtik a lu le texte de la pétition.

Le plateforme est formée de différentes organisations, associations ou collectifs de juristes, tels que Les juristes du Mouvement de Juin Uni (BHH), l’Association des juristes contemporains Istanbul (CHD), l’Association des Juristes Libres (ÖHD), ainsi que Çağdaş Avukatlar Grubu, Demokrasi İçin Hukukçular, Halkevleri Hukuk Dairesi, Hukukta Sol Tavır Derneği, Kartal Hukukçular Derneği, Katılımcı Avukatlar, Özgürlükçü Demokrat Avukatlar, Özgürlükçü Hukukçular Derneği İstanbul Şubesi ve Sosyal Hukuk…
Les organisations de juristes, qui soutiennent cette campagne, sont les suivantes : United juin Mouvement des avocats, le groupe, juristes contemporains de “juristes contemporains” Direction Istanbul Association; Les avocats de la démocratie, Département de droit pour les maisons du peuple, Manner Gauche dans Law Association, Kartal Association Légistes, juristes démocrates libéraux, libertariens juristes Direction Istanbul Association et le droit social.

Cette date n’est pas un hasard…

mgk-conseil-securite-nationale avocatsLa ces­sion ordi­naire du Con­seil de Sécu­rité nationale se déroulait le même jour, le 28 sep­tem­bre… La réu­nion a duré six heures. Il a été annon­cé par un com­mu­niqué que « Afin de pou­voir per­me­t­tre la con­ti­nu­ité de notre démoc­ra­tie, le principe de l’Etat de Droit, et la pra­tique des pré­cau­tions ciblant la pro­tec­tion des droits et lib­ertés de nos citoyens, il a été décidé de con­seiller la pro­lon­ga­tion de l’état d’urgence. »

Le com­mu­niqué déclare égale­ment d’autres points :

  • Con­cer­nant le Nord de la Syrie, la néces­sité d’une ‘région de sécu­rité puri­fiée de la ter­reur’ et de la pra­tique d’une ‘zone inter­dite au sur­vol’ est soulignée.
  • Le fait que le 15 juil­let soit désor­mais con­sid­éré comme ‘la journée de la démoc­ra­tie et des lib­ertés’ est sug­géré fortement.
  • Les procé­dures admin­is­tra­tives et juridiques effec­tuées con­cer­nant les mairies sont jus­ti­fiées, et doivent se pour­suiv­re avec détermination.

La prolongation était attendue

Une cam­pagne de péti­tion con­tre l’il­lé­gal­ité de l’é­tat d’ur­gence avait été lancé dès le 27 sep­tem­bre, par l’As­so­ci­a­tion des droits de l’homme (İHD). La cam­pagne est soutenue par Fon­da­tion des droits des hommes en Turquie (TİHV), l’As­so­ci­a­tion des juristes con­tem­po­rains (CHD) et l’As­so­ci­a­tion des Juristes Libres (ÖHD), les Avo­cats libres et démoc­rates (ÖDAV), la Cham­bre des toubibs d’Istanbul, Sol­i­dar­ité LGBTİ d’Istanbul, Hêvî LGBTİ…

Une con­férence de presse a eu lieu dans les locaux du İHD à Istanbul.

Arrêt immédiat de l’état d’urgence

Mine Nazari du IHD Istan­bul, a lu le texte de la cam­pagne et a souligné que le main­tien de l’état d’urgence mal­gré le fait que la ten­ta­tive de coup d’Etat soit empêché, n’a aucune logique. Elle a pré­cisé que les arresta­tions et liq­ui­da­tions con­tin­u­ent, et que les droits humains sont bafoués, que les con­di­tions qui néces­sit­eraient le main­tien de l’état d’urgence ne sont pas présentes. Mine a rap­pelé les 6 décrets qui ont été pub­liés, que l’état d’urgence n’a aucune légitim­ité, que la liq­ui­da­tion des tra­vailleurs de l’enseignement ne peut être accep­tée et qu’un nou­veau régime est en train d’être instal­lé, en ajoutant que l’état d’urgence devait être immé­di­ate­ment levé.

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L’état d’urgence est une attaque à tous les droits

L’avocat Ercan Kanar, a pris parole à son tour et a pré­cisé que cette cam­pagne de sig­na­tures a un rôle his­torique à jouer. L’état d’urgence est devenu un régime de per­sé­cu­tion, les 8 droits fon­da­men­taux ne doivent pas être vio­lés. Il a exprimé que la Turquie a sus­pendu toutes les con­ven­tions dont elle est sig­nataire et que juridique­ment, l’état d’urgence ne peut pas être pro­longé car il s’est trans­for­mé en une attaque con­tre tous les droits.

Une campagne historique et large

Ümit Efe, représen­tant de la THİV à Istan­bul, a égale­ment exprimé que l’état d’urgence était une attaque fas­cisante : « Cette cam­pagne n’est pas une cam­pagne ordi­naire. C’est une ini­tia­tive qui sera menée dans plusieurs villes simul­tané­ment, afin de faire enten­dre notre voix, que nous dis­ons ‘non’. Nous n’avons jamais bais­sé la tête et nous ne la bais­serons jamais. »

Süreyya Alakoç, mem­bre de la Cham­bre des toubibs d’Istanbul, a exprimé qu’il y a des gênes du fait que les con­ven­tions soient sus­pendues, et annon­cé que des groupes de sur­veil­lance sont con­sti­tués, afin d’observer ce qui se passe lors de l’état d’urgence.

İbrahim Bilmez, avo­cat, mem­bre du ÖHD, a claire­ment pré­cisé que l’AKP a déclaré l’état d’urgence pour installer son régime et a déclaré qu’ils seront tou­jours sou­tiens à celles et ceux dont les droits sont bafoués. İbrahim a exprimé son souhait pour que cette cam­pagne soit un feu d’alerte.

« Diyarbakır transformé en prison »

L’IHD Diyarbakır a égale­ment organ­isé une con­férence de presse dans ses locaux. Raci Bili­ci, respon­s­able du bureau de Diyarbakır, a exprimé les con­stats alar­mants dans la ville, pointant les fouilles arbi­traires et les con­trôles de voitures et les caméras de sur­veil­lance instal­lées dans tous les points de Diyarbakır. « Il y a même des ten­ta­tives d’installation de caméra, jusqu’aux domi­ciles des habi­tants. Comme cela n’était pas suff­isant, la Pré­fec­ture ne donne autori­sa­tion à aucune activ­ité, qu’il s’agisse de réu­nion, spec­ta­cle, instal­la­tion de stand, lance­ment de cam­pagne de sig­na­tures, ni de con­férence de presse et il empêche même les proches des disparus/morts de sor­tir sur les places. Diyarbakır est trans­for­mé en une prison, ni les tra­vailleurs, ni les jour­nal­istes, aucun secteur ne peut utilis­er ses droits. »

Destinée aussi aux organisations internationales

Raci a de nou­veau pré­cisé les chiffres des 50 pre­miers jours de l’état d’urgence « 40 mille per­son­nes mis­es en garde-à-vue, 20 mille arresta­tions, 80 mille licen­ciements ont été effec­tués. 45 jour­naux, 24 radios, 18 chaînes de télé, 15 mag­a­zine, 29 maisons d’éditions et 3 agences d’information ont été fer­mées. 100 jour­nal­istes ont été arrêtés, 37 jour­nal­istes sont empris­on­nés, et des admin­is­tra­teurs ont été affec­tés aux 28 mairies. »

La cam­pagne dur­era 10 jours, se ter­min­era le 17 Octo­bre. Les sig­na­tures seront portées au par­lement turc, mais aus­si aux organ­i­sa­tions de droits humains inter­na­tionales. Raci : « Nous allons partager la cam­pagne avec la Com­mis­sion des droits de l’homme des Nations Unies, mais notre inter­locu­teur est le par­lement turc, qui applique l’état d’urgence. »

Même si aujour­d’hui le Par­lement turc est une cham­bre d’en­reg­istrement du régime, il sera impor­tant d’ex­am­in­er com­ment les députés de la pseu­do oppo­si­tion du CHP se com­porteront. Si l’u­nion nationale avec Erdo­gan l’emporte sur leurs déci­sions, ces organ­i­sa­tions de société civiles seront bien oblig­ées d’en tir­er les con­séquences, et de con­stater qui est avec les pop­u­la­tions pour la Paix civile, et qui ne défend que ses prében­des dans la démocrature.

Un meet­ing de sou­tien se tien­dra à Paris, le 19 octo­bre. Voir le lien et l’ap­pel ICI


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