Les avo­cats du ÖHD (Asso­ci­a­tion des Juristes Libres) Ayşe Acinikli et Ramazan Demir ont été libérés après qua­tre mois d’incarcération.

 Petit historique

  • Le 16 mars 2016, à l’aube, neuf avo­cats, Ramazan Demir et Ayşe Acınık­lı, İrf­an Arasan, Hüseyin Boğatekin, Şefik Çelik, Adem Çalışçı, Tamer Doğan, Mustafa Rüz­gar et Ayşe Gös­ter­işlioğlu, avo­cats au bar­reau d’Istanbul, mem­bres de l’ÖHD, ain­si que 17 autres per­son­nes, avaient été arrêtés.
  • Ils avaient été placés en garde à vue par la police, qui avait perqui­si­tion­né leurs domi­ciles ou leurs bureaux. Ils étaient tous mem­bres de l’équipe de Défense de 46 autres avo­cats turcs, pour­suiv­is depuis 2012 dans le cadre d’un procès dit du KCK et plaidaient pour leur confrères.
  • A l’issue du délai de garde à vue, et après 13 heures d’interrogatoires et de plaidoiries, ilsavaient été tous été relâchés le 19 mars, con­tre les réqui­si­tions du Pro­cureur, par déci­sion du tri­bunal. Leur main­tien en garde à vue avait cepen­dant eu pour effet de les empêch­er de rem­plir leur mis­sion de défense et le procès KCK avait dû être ren­voyé au 28 juin 2016.
  • Mais, sur appel du par­quet, le 23 mars, une autre juri­dic­tion, le Tri­bunal pénal n°2 d’Istanbul avait jugé l’appel fondé en ce qui con­cerne qua­tre avo­cats et décerné un man­dat d’arrêt con­tre : Ramazan Demir et Ayşe Acınık­lı, Hüseyin Boğatekin, Ayşe Başar.
  • Le jour même, deux d’entre eux, Hüseyin Boğatekin et Ayşe Başar avaient été inter­pel­lés et mis en déten­tion. Sept jours plus tard, le 1er avril, ils avaient été de nou­veau libérés par la Cour d’Appel.
  • Cinq jours plus tard, le 6 avril, les deux autres avo­cats, sous man­dat d’arrêt, Ramazan Demir et Ayşe Acınık­lı étaient inter­pel­lés à leur tour et mis en déten­tion. Ils avaient égale­ment for­mulé un appel, mais celui-ci avait été rejeté, les lais­sant der­rière les barreaux.
  • Selon le réquisi­toire présen­té le 28 avril, les avo­cats du ÖHD, İrf­an Arasan, Ayşe Acınık­lı, Hüseyin Boğatekin, Şefik Çelik, Adem Çalışcı, Ayşe Başar, Tamer Doğan, Ramazan Demir et Mustafa Rüz­gar étaient accusés d’être « les cour­ri­ers de l’organisation du PKK en prison » et pour « utilis­er les avan­tages de leur statut d’avocat, afin de réalis­er les activ­ités de com­mu­ni­ca­tion dans les prisons ».
  • Pen­dant que la lutte juridique con­tin­u­ait, la sol­i­dar­ité se ren­forçait aus­si bien en com­mu­ni­quant les infor­ma­tions sur la sit­u­a­tion des avo­cats à l’ex­térieur qu’en les sou­tenant der­rière les barreaux.
  • Suite à une cam­pagne de sol­i­dar­ité, lancée par le Bar­reau de Paris, Ayşe et Ramazan avaient reçu des cartes-postales de sou­tien des qua­tre coins du monde. Et en juin, ils avaient été déclarés par le Bar­reau de Paris, mem­bres d’honneur.

 

L’audience du 8 sep­tem­bre du procès con­cer­nant les avo­cats du ÖHD et les mem­bres et respon­s­ables du TUAD (Asso­ci­a­tion de sol­i­dar­ité avec les familles des détenus) a été suiv­ie par les députés Fil­iz Ker­este­cioğlu, Garo Pay­lan, la chargée de Droits Humains et du Droit du HDP Aysel Tuğluk, ain­si que de nom­breux avo­cats du Bar­reau de Paris, et d’autres bar­reaux européens.

Le Tri­bunal d’Istanbul a décidé la libéra­tion des accusés et la prochaine audi­ence est annon­cée pour le 22 novem­bre. Ayşe Acinikli et Ramazan Demir sont cepen­dant inter­dits de sor­tie du territoire.

Après l’audience les deux avo­cats, heureux d’avoir retrou­vé leur lib­erté physique, mais déter­minés à pour­suiv­re leur com­bat, ont fait des déclarations.

Ayşe Acinikli

C’est bien d’être libre, mais nous avons des amis qui sont restés dans des geôles et l’oppression aug­mente de jour en jour. Aujourd’hui, nous nous sommes dit au revoir, avec des larmes. Nous ne devons pas cess­er de lut­ter. Etre en prison ou à l’extérieur est très dif­férent. On pense com­pren­dre ceux qui sont empris­on­nés mais, ce n’est pas possible…

Ramazan Demir

Il n’y a pas d’autre endroit qu’on quitte à la fois avec bon­heur et avec amer­tume. Nous avons retrou­vé notre lib­erté, mais des dizaines, des cen­taines de nos cama­rades sont encore là-bas. Nous sommes libérés, nous sommes revenus, nous allons con­tin­uer nos tâch­es, notre com­bat, de là où on les avait lais­sé. Nous allons con­stru­ire le futur libre dont les gens rêvent, ensemble.

ÖHD — Özgür­lükçü Hukukçu­lar Derneği
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