Nulle part en France… L’actrice et réalisatrice Yolande Moreau pose son regard sur les camps de réfugiés de Calais et de Grande-Synthe à travers la trajectoire d’un jeune Kurde de 28 ans, qui veut comme beaucoup rejoindre l’Angleterre.
Arte rediffusait, en même temps que trois autres films, ce documentaire, qui a déjà été largement médiatisé. Il sera rediffusé, mais la chaîne vient de le mettre en partage sur le web.
Pas de discours. Prenez le temps de regarder, d’écouter, de lire. Partagez surtout, à l’usage de celles et ceux qui nous font encore des grands discours sur “toute la misère du monde”.
Nous ne cessons depuis presque deux ans de décrire les causes de cet exode. Mais en parler, les montrer, les décrire, ne suffira jamais. Ces causes sont profondes, durables. Elles se répercutent en cascade, dans tout le Moyen Orient et ailleurs. Et parler des causes ne peut justifier l’immobilisme et le refus de l’accueil, encore moins laisser la xénophobie pousser dans les têtes.
Merci pour ce partage libre. Nous n’en attendions pas moins de cette réalisatrice, qui livre là un cri contre l’indifférence, le calcul politique, la mise à l’écart de l’humain.
Compassion, diront certains esprits chagrins. Il est des messages politiques simples, sortis des tripes et magnifiés dans la boue, qui incitent à agir, plus que des quatre pages sur papier glacé.
A quoi bon se dire insoumis, rebelle, quand, nulle part en France, l’humanité crève dans la fange.
L’exode des réfugiés n’a rien à voir avec les séquences médiatiques. Il se poursuit, même sans caméra, et la mer prend sa part de cadavres chaque semaine. Nous avons même presque en direct sur les chaînes d’infos les images des guerres et des destructions qui donnent le signal du départ…
Et pour certain(e)s, le voyage se déchire sur un barbelé, nulle part en France.
Le film complet est désormais en ligne sur le site de Bretagne et Diversité, partenaire cinéma de Kedistan…