Le 23 mars, à l’Assemblée Nationale turque la propo­si­tion de la fon­da­tion d’une com­mis­sion qui se charg­erait des enquêtes sur les agres­sions sex­uelles sur les enfants et des pré­cau­tions pour leur empêche­ment a été rejetée par les votes de l’AKP.

Cette déci­sion a provo­qué une vague de colère dans une par­tie de l’opinion publique.

Des réac­tions sur les réseaux soci­aux ont mis les hash­tags #Çocuk­İstismarc­ısıAKP et #Child­Abuser­sPro­tecte­d­In­Turkey au top des partages.

Aujourd’hui, l’AKP fait un pas en arrière… Le Vice-Prési­dent du groupe de AKP, Naci Bostancı déclare enfin, que les entre­tiens seront fait avec les groupes des autres par­tis et qu’une propo­si­tion com­mune sera présen­tée demain, afin de fonder une commission.

Des cas d’agressions sex­uelles sur les mineurs qui restent impu­nis occu­pent régulière­ment l’actualité turque. La sou­p­lesse de la jus­tice, allant par exem­ple jusqu’à déclar­er qu’une fille de 15 ans vio­lée par huit adultes serait con­sen­tante, éveille la colère.

carte turquie karamanIl y a quelques jours, le sujet était encore dans les manchettes, après la révéla­tion d’un cas impli­quant Ensar Vak­fı, une fon­da­tion de char­ité proche de l’AKP. A Kara­man, en 2013, dix enfants dont cer­tains ayant 9, 10 ans, avaient été vic­times d’agressions de la part d’un enseignant de la fon­da­tion, dans les locaux où la fon­da­tion hébergeait les enfants. C’est seule­ment quand un des enfants com­mence à voir un psy­cho­logue et se con­fie à lui, que 9 cas de plus sont iden­ti­fiés et que l’affaire est mise à la lumière de jour.

Les enfants ont déclaré qu’ils ont été vio­lés, que l’enseignant venait dans leur cham­bre, dor­mait avec eux la nuit. Un des enfants a révélé égale­ment que l’adulte avait pro­jeté des films porno avant de le violer.

L’agresseur Muhar­rem Büyük­türk, un enseignant dans une fon­da­tion religieuse musul­mane âgé de 54 ans, a été recon­nu coupable d’avoir com­mis entre 2012 et 2015 des abus sex­uels sur dix garçons âgés de 12 à 14 ans aux­quels il don­nait des cours par­ti­c­uliers. Egale­ment accusé d’avoir mon­tré des images pornographiques à ses vic­times, il avait nié en bloc devant le tri­bunal de Kara­man (sud de la Turquie), quadrillé par un impor­tant dis­posi­tif polici­er, qui l’a con­damné à 508 ans et trois mois de prison. est actuelle­ment en juge­ment, et une peine de prison de “600 ans” est demandée à son encon­tre. La pre­mière audi­ence est prévu pour le 20 avril.

Quant à Ensar Vak­fı, la fon­da­tion a d’abord déclaré que l’or­gan­i­sa­tion n’avait rien à voir avec l’affaire, mais a fini par recon­naitre qu’il s’agissait d’un de ses enseignants bénév­oles et a porté plainte à son tour.

Ensar Vak­fı est une organ­i­sa­tion de la société civile, fondée en 1979 à Istan­bul. Elle pos­sède actuelle­ment plus de 30 suc­cur­sales dans divers­es villes. La fon­da­tion dont la devise est « La valeur la plus sub­lime est le savoir, le plus grand ser­vice est celui don­né à l’humain » a pour objec­tifs, d’aider pour que cha­cun puisse béné­fici­er de son droit à l’en­seigne­ment selon sa reli­gion et sa philoso­phie, faire la pro­mo­tion, sen­si­bilis­er l’opinion publique, soutenir les insti­tu­tions d’éducation privées. La fon­da­tion est très active, organ­ise des sémi­naires, réu­nions ‘sci­en­tifiques’, pro­jets d’Internet, pro­jets européens, travaux de groupe, bours­es, camps d’été, édite des livres, accueille et héberge les enfants et jeunes, leur enseigne, four­nit les repas, entre autres des écoles religieuses Imam Hatip.

Actuelle­ment le site inter­net d’Ensar Vak­fı et ses comptes sur les réseaux soci­aux sont injoignables.

Mar­di 22 mars, la Min­istre de la Famille et des Poli­tiques sociales, Sema Ramazanoğlu, a réamor­cé les réac­tions, en affir­mant dans une déc­la­ra­tion que “le fait d’observer cela juste une fois, n’était pas suff­isant pour calom­nier une fon­da­tion que nous con­nais­sons et apprécions.”

sema-ramazanoglu

Une péti­tion lancée pour deman­der le retrait de la Min­istre de ses fonc­tions, a recueil­li près de 100 mille sig­na­tures en 24 heures. Jeu­di soir, elle est près d’at­tein­dre les 150 milles.

Ajout du 20 avril :

Le verdict

Muhar­rem Büyük­türk, l’en­seignant de l’En­sar a été recon­nu coupable d’avoir com­mis entre 2012 et 2015 des abus sex­uels sur dix garçons âgés de 12 à 14 ans aux­quels il don­nait des cours par­ti­c­uliers. Il avait nié toutes les accu­sa­tions devant le tri­bunal de Kara­man. Il a été con­damné aujour­d’hui, à 508 ans et trois mois de prison.


Vous pouvez utiliser, partager les articles et les traductions de Kedistan en précisant la source et ajoutant un lien afin de respecter le travail des auteur(e)s et traductrices/teurs. Merci.
Kedistan’ın tüm yayınlarını, yazar ve çevirmenlerin emeğine saygı göstererek, kaynak ve link vererek paylaşabilirisiniz. Teşekkürler.
KEDISTAN on EmailKEDISTAN on FacebookKEDISTAN on TwitterKEDISTAN on Youtube
KEDISTAN
Le petit mag­a­zine qui ne se laisse pas caress­er dans le sens du poil.