La décision d’une expulsion pour Chris Stephenson, enseignant à l’Université Bilgi a été décidée. Il l’a devancée, par sécurité.
Chris, britannique, vivait en Turquie depuis 25 ans. Il avait un permis de séjour sans limite. Son épouse est de nationalité turque. Le couple a une fille.
Le 15 mars, Chris s’est rendu au Palais de Justice, pour soutenir ses trois collègues en interrogatoire suite à leur garde à vue. Ses collègues faisaient partie des universitaires signataires de l’appel pour la Paix. Ils sont arrêtés depuis.
Lors de la fouille des sacs habituelle à l’entrée du Palais Justice, la police a trouvé dans le sac de Chris, le programme de newroz du HDP.
Chris a été mis en garde à vue, interrogé et ensuite son expulsion a été demandée. Il devait se rendre accompagné des policiers au centre de refoulements et y attendre la décision. Il a donc décidé de ne pas attendre et de quitter la Turquie, par mesure de sécurité.
Chris est donc parti le 16 mars avec son épouse et sa fille, suivis de près par les policiers en civil. S’il n’était pas anglais, il serait sans doute emprisonné.
En ce qui concerne les documents “suspects” trouvés dans le sac de Chris… Il s’agit de flyers du programme des célébrations de newroz, édités et tirés par le HDP. Le HDP est le 3ème parti du pays, dont les députés siègent à l’Assemblée Nationale. En aucun cas la possession de ces documents ne constitue un quelconque délit. Pourtant, quelques policiers zélés les ont bien considérés comme “preuves” pour mettre Chris en garde à vue, une certaine justice l’a accusé de « propagande terroriste », a fait le reste, et l’a condamné à l’expulsion…
La Turquie est devenue une vraie terre d’asile… Les réfugiés du monde entier devraient en profiter.
Ajout du 18 mars :
Suite à une grande vague de solidarité, Chris n’est plus “banni”, il va pouvoir rentrer en Turquie. Il dit qu’il n’en croyait pas à ses oreilles quand il a entendu la nouvelle.
Si vous avez envoyé un message de protestation, si vous avez partagé mon histoire sur les médias sociaux et surtout si vous avez protesté en Turquie, vous avez montré comment la solidarité peut fonctionner.
Maintenant, nous devons continuer, plus particulièrement pour les trois universitaires poursuivis. Ils sont toujours en prison. Et nous devons continuer aussi la campagne pour la paix.