C’est un véri­ta­ble film, mais aus­si une plongée dans un réel que l’on fuit, en zap­pant, en tour­nant le regard. Pour­tant cette soirée Thé­ma sur Arte, con­sacrée à la Syrie, qui présen­tait deux doc­u­ments et ce film  méri­tait attention.

Sur des doc­u­ments comme ceux là, on pou­vait ral­lumer la télévision.

Le film nous par­le de Syrie, mais il aurait pu par­ler de Cizre, au Kur­dis­tan Nord, ou d’un Sara­je­vo des années 1994. Une sale guerre, même mon­trée ain­si, avec un ray­on de soleil au tra­vers du feuil­lage incon­gru d’un arbre resté là dans les ruines d’un jardin, la sil­hou­ette d’un gamin qui sait où est le sniper, la vie qui se joue de la mort. Cette guerre devient humaine à en crever…

Eau argentée, Syrie autoportrait

Depuis mai 2011, le cinéaste syrien Ossama Mohammed (Étoiles de jour, Sac­ri­fices) s’est exilé en France pour avoir cri­tiqué le régime de Bachar el-Assad. À tra­vers les vidéos postées sur les réseaux soci­aux par les cinéastes ama­teurs, il suit pas à pas l’évo­lu­tion de la révo­lu­tion syri­enne. Décidé à retrac­er leur his­toire et la sienne, il com­pose peu à peu un film à par­tir de cette mosaïque d’im­ages et de sons… Jusqu’à ce Noël 2011, où un mes­sage parvient sur son ordi­na­teur : celui d’une jeune Kurde syri­enne appelée Simav (“eau argen­tée” en kurde). Com­mence alors un échange extra­or­di­naire : celui d’un exilé avec une révo­lu­tion­naire, celui d’un maître avec une élève. Le doc­u­men­taire d’Os­sama Mohammed est à la fois ter­ri­ble et beau : ter­ri­ble, en ce qu’il ren­voie à la vio­lence dans toute son absur­dité ; beau en ce qu’il porte encore l’e­spoir d’un avenir meilleur.

  • Orig­ine : ARTE (Replay) Auteur : Ossama Mohammed Com­po­si­tion : Noma Omran Inter­prète : Noma Omran  Réal­i­sa­tion : Ossama Mohammed, Wiam Simav Bedirxan
  • Année : 2013
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