Le ministre de l’intérieur Efkan Ala déclarait suite à l’attentat à Ankara que les opérations allaient continuer dans les ville kurdes. Des villes comme Hakkari, Diyarbakır, Mardin et Şırnak sont actuellement sous couvre-feu et les inquiétudes sur le fait que de nouveaux massacres soient commis dans ces villes, comme cela été le cas de Cizre, Sur… sont justifiées.
Hakkari
Plusieurs bombardements dans la commune de Yüksekova, sous couvre-feu depuis 22h le 13 mars. Les premières explosions avaient fait 4 blessés, déjà avant le début du couvre-feu. Le village de Şitazin, a été bombardé depuis le commissariat. Les paysans dont les maisons ont été endommagées ont passé la nuit dans les montagnes, dans le froid de l’hiver.
L’hôpital de Yüksekova a été transformé presque en quartier général, comme certaines écoles sur la route Ipek. Les patients en cours de traitement ont été sortis de l’hôpital en vitesse, il y a deux jours, afin de libérer les lieux. Dans le jardin de l’hôpital plusieurs véhicules blindés sont positionnés. De nombreuses ambulances et des équipes d’intervention d’urgence ont été transférés depuis les villes alentours, comme Van, Ağrı, Bitlis, Bingöl. On peut se demander pourquoi, puisqu’elles sont en général empêchées. Craignent-ils une résistance inhabituelle ?
Quatre médecins spécialistes on été emmenés à l’hôpital, depuis Ankara. Le personnel résident informe que les militaires armés circulent dans l’hôpital en distribuant ordres et menaces. Une partie de l’hôpital est réservé comme arsenal et le plein est fait en munitions diverses.
Şırnak
La ville sera sous couvre-feu à partir de 23h ce soir. Dans la région de « Şehit Kendal » qui se trouve à la frontière de Roboski, des tirs de canon ont été constatés depuis la soirée d’hier 13 mars.
Mardin
Nusaybin est sous couvre-feu également depuis la nuit du 13 mars.
Avant le début du couvre-feu, dans le centre, trois blindés avaient ouvert le feu sur la population, faisant 3 blessés graves.
Les quartiers sont sous des rafales des blindés positionnés aux alentours de l’ancien hôpital. Un immeuble a été mis en feu par les policiers des forces spéciales. YPS (Unités de protection civile) et YPS JIN (YPS femmes) ont riposté aux attaques.
Diyarbakır
Les dépouilles de 15 personnes massacrées à Diyarbakir ont été transférées aux morgues de Malatya et d’Elazığ. Les 15 corps appartiendraient aux 8 personnes exécutées mais annoncées comme « morts lors des d’affrontements » et aux 7 personnes qui étaient restées coincées dans la chambre d’une maison.
Ces morts datent de la période d’après la levée du couvre-feu. Après l’annonce du gouvernement « les opérations à Sur sont terminées », 23 morts ont pourtantété recensés.
Quant à l’accès à Sur. Les routes sont fermées petit à petit par des blocks en béton. Désormais, seules trois entrées seront autorisées : Çiftkapı, Urfakapı et Tekkapı. Varsovie, ça vous dit quelque chose ?
Ajout : 23h25 (heure France)
Info correspondant direct : “Ca fait plus d’une heure que des combats ont lieu dans Diyarbakır dans le coin de Bağlar et Kosuyolu parc, échanges de tirs d’arme automatique et de nombreuses explosions, les dernière y’a pas 5mn.”
Relayé aussi sur les résaux sociaux et la presse : Les blindés tirent au hasard dans les rues.
… A suivre
Dans d’autres villes
Par ailleurs une large opération simultanée sur trois villes, Istanbul, Eskisehir et Adana est, en cours. Des quartiers sont mis entièrement sous encerclement et des descentes ont été effectuées dans plusieurs habitations.
Au moins 50 personnes ont été mises en garde à vue.
A Qandil
Le gouvernement turc continue sa « lutte contre les terroristes » en dehors du pays aussi. Les avions militaires turcs ont bombardé le 13 et 14 mars. Les villages de Levcê, Bukruska, Kalatuka et Sûrede ont été bombardés. Les bombardements n’ont pas fait de mort, mais les maraîchages, potagers et terrains des habitants ont été endommagés.
Voilà ce qu’Erdogan fait du soutien qui lui est apporté par les dirigeants européens, et sans doute des euros qui l’accompagnent.
Il ne se cache pas, joue la transparence anti-terroriste, et les gouvernants européens en sont informés. Un étiquetage de traçabilité européenne en bonne et due forme, comme pour la viande d’abattoir.