Nous publions la traduction de ce billet, donné par Selahattin Demirtaş, et initialement paru dans Newsweek, dont la rédaction date de fin février.
Non pas parce que nous aurions subitement décidé d’emboîter le pas du co Président du HDP, mais parce que tout simplement nous considérons que ce texte est une analyse simple, mais ô combien réaliste, de la situation actuelle, et qu’elle mérite d’être mise en archive, pour être relue dans quelques mois.
Au lendemain de l’accord UE/Turquie, et bien que ce texte soit antérieur, il sonne comme un dernier avertissement.
C’est un texte à mettre au dilemme entre “guerre et paix”, est sans doute un constat amer sur l’évolution vers la guerre, les forces de paix reculant sur tous les fronts, et le gouvernement Erdogan, de par ses offensives et ses massacres, amenant à passer de l’auto défense des populations à l’attaque.
On dit toujours après coup “qu’un bain de sang aurait pu être évité”. Quand tous les éléments se mettent en place pour y conduire, la bascule vers la guerre ne doit jamais nous faire oublier les efforts vers la Paix qu’avaient fait les combattants avant que d’être contraints à riposter.
Nous ne serons pas de ceux qui renverrons dos à dos gouvernement AKP et forces kurdes. Nous désignerons et dénoncerons toujours l’agresseur de la Paix… et ceux qui ferment les yeux et concluent des accords financiers avec le criminel de guerre.
11 mars 2016 — par Selahattin Demirtaş — paru dans Newsweek
Selahattin Demirtaş :
L’enjeu est à la fois kurde et celui de la démocratie turque
A Diyarbakır, où je me trouve en ce doux jour d’hiver de Février, j’ai entendu retentir les bruits de tirs de l’artillerie durant des heures. Je me demande combien de personnes ont pu mourir aujourd’hui. Nous sommes censés être pays candidat à l’Union européenne, mais comment le formuler avec ces chars et blindés qui bombardent nos villes, et les couvre-feux imposés depuis des semaines.
Nous avons de temps à autre, une délégation internationale qui montre un intérêt pour le sort des Kurdes. Mais, de façon générale, les Européens ne veulent parler que de la crise des réfugiés, et les Américains veulent surtout se concentrer sur la lutte contre Daesh. Nous comprenons que les deux sont de graves problèmes et posent une menace existentielle pour l’ordre mondial, mais il est difficile pour nous, les Kurdes en Turquie de comprendre pourquoi notre propre situation tragique, intimement liée à ces deux questions, est ignorée de par le monde.
Le fait est qu’une véritable guerre couve dans les colonies kurdes de Turquie depuis le milieu de l’été, depuis que les pourparlers de paix entre le gouvernement de Turquie et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) se sont soudainement arrêtés. Avec ce coup d’arrêt, notre combat pour des réformes démocratiques face au président turc Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir de plus en plus despotique, a subi un grand revers.
Le processus de négociations et de paix, qui avait débuté à l’initiative du leader kurde Abdullah Öcalan, actuellement en isolement total en prison, nous avait donné un espace de respiration partiel. Nous avions encore beaucoup à faire, mais nous étions sur la bonne voie pour atteindre une paix durable turco-kurde.
Mon parti, le Parti démocratique populaire (HDP), fondée en 2012, est un produit de cette Paix. Bien que porté par le mouvement kurde en 2012, le HDP n’a jamais été conçu pour servir uniquement les Kurdes ; et seuls les Turcs et les Kurdes travaillant ensemble, auraient pu sauver la démocratie défigurée en Turquie.
Arpentant le Moyen — Orient, avec des populations obligées de choisir entre Daesh et des despotes, nous savions ce que serait le remède. Dans un régime de plus en plus sclérosé, il était clair qu’aucune sortie en solo ne pouvait exister. Le seul salut résidait et réside dans un modèle démocratique pluraliste avec des pouvoirs laïcs, des gouvernements locaux et autonomes plus forts pour faire respecter l’acquisition des droits individuels et collectifs.
Avec cette horizon, et avec un agenda progressiste, qui non seulement souligne, mais reflète notre engagement envers la diversité, l’ égalité des sexes, et la lutte des classes, au sein de la structure même de notre parti, à tous les niveaux, nous avions remporté une victoire sans précédent avec 13% des voix.
Notre appel était si large que nous ne disposions pas seulement d’un quota de femmes ; nous avons eu les Arméniens, les Yézidis, les Arabes, les Assyriens, les travailleurs, les universitaires, les jeunes, les enseignants et les militants des droits de l’ homme sur nos listes.
Dans nos clips de campagne, nous avons dansé bras dessus bras dessous, les hommes et les femmes, les Turcs et les Kurdes, et chanté des chansons pour la Paix. Nos 6 millions de concitoyens sont sortis et ont voté pour cette vision là.
Nous avions conscience que nous étions l’avenir pour la Turquie. Mais ce que nous ne savions pas, c’était combien certains aspiraient au passé.
Notre victoire aux élections de juin a été niée par le nationaliste au pouvoir, par un parti sectaire, régnant en parti unique depuis 13 ans.
A partir de là, nous sommes devenus l’ennemi à vaincre à tout prix. Le président Erdogan a bloqué la formation d’un gouvernement de coalition, a déclaré que nous étions des “terroristes” immédiatement après les élections, a clos le processus de paix et a ramené le peuple vers les horreurs de la guerre civile des années 90.
Nos bureaux de Mersin ont été bombardés, et nous avons perdu 133 personnes dans les attentats — suicides d’Ankara et de Suruc. Mais nous avons été traités comme étant les terroristes. La Turquie, sous couvert de se joindre à la coalition anti-daesh, a commencé à bombarder des cibles du PKK. Le véritable objectif était bien sûr de consolider le vote nationaliste pour les élections anticipées de novembre. Tout cela a marché.
Bien sûr, Erdogan avait des raisons de paniquer. En tant que nouveau parti, nous étions entrés au Parlement en Juin avec 80 parlementaires et étions déterminés à contester son autoritarisme et l’ utilisation inconstitutionnelle du pouvoir présidentiel.
Notre engagement envers la diversité ethnique et le féminisme était idéologiquement en antagonisme avec le style sectaire, dominé par les hommes, de l’ AKP.
Au cours des pourparlers de paix avec le leader kurde emprisonné, Abdullah Öcalan, les responsables turcs lui avaient demandé: “Qu’est-ce que la question des femmes a à voir avec le processus de paix kurde ?” Par où commencer ? Nous sommes si éloignés de la mentalité de l’ AKP. Ils ne comprenaient pas que notre lutte exige l’ égalité pour tous et non seulement celle des Kurdes, mais celle de tous.
La guerre coûteuse déchire les villes kurdes et a détruit le concept même de notre unité. Près de 400 civils, des centaines de forces de sécurité turques et un nombre indéterminé de militants kurdes ont perdu la vie. Erdogan a réussi à obtenir le vote de son parti passant de 40 à 50 % en quelques mois, mais au prix de ravager le pays.
Le président de la Turquie ne veut pas revenir à la table des négociations et il a maintenant tourné son regard vers les Kurdes syriens.
Nos sœurs et frères de l’autre côté de la frontière mènent une lutte héroïque contre un “culte apocalyptique et noir” et ont remporté des victoires importantes avec l’aide de la communauté internationale.
On pourrait penser que la Turquie voudrait avoir une zone tampon kurde à ses frontières méridionales afin de conjurer le terrorisme et les djihadistes, mais c’est tout le contraire.
Les victoires du PYD en Syrie ont créé un sentiment de panique à Ankara. La Turquie a supprimé tous les postes frontaliers avec le PYD. Erdogan l’a déclaré comme groupe «terroriste» ‑alors que pas une seule balle n’a été tirée depuis le côté Kurde syrien.
Au cours des dernières semaines, Ankara a bombardé des positions kurdes en Syrie pendant que l’ artillerie détruisait nos villes à l’ intérieur de la Turquie. Nous voulons que les couvre-feux de 24 heures et la violence à l’ intérieur la Turquie s’arrêtent avant que les choses n’échappe à tous contrôle. Nous avons à plusieurs reprises appelé les deux parties à cesser les combats.
L’espace pour l’expression de l’ opposition politique démocratique pour les Kurdes se rétrécit et cela est exactement ce que le gouvernement veut.
Malgré les efforts déployés pour poursuivre nos parlementaires, y compris moi-même, malgré l’arrestation ou la révocation de nos élus, malgré le black-out médiatique turque sur notre parti, imposé depuis juillet, de nombreux démocrates en Turquie continuent à se joindre à nous dans notre lutte pour la Paix.
Mais le monde ne parvient pas à le remarquer.
11 mart 2016 — Newsweek ‑Selahattin Demirtaş
Selahattin Demirtaş :
Mesele hem Kürtler hem de Türkiye’nin demokrasisi
Diyarbakır’ın bu ılıman Şubat kış gününde bulunduğum yerden saatlerdir süren silah ve top atışı seslerini duyuyor ve bugün kim bilir kaç kişinin yaşamını yitirdiğini düşünüyorum. Güya Avrupa Birliği üyeliğine aday bir ülkeyiz ama şehirlerimizin içinde atış yapan tanklara ve haftalarca süren kesintisiz sokağa çıkma yasaklarına bakarak bunu söylemek imkansız.
Arada sırada Kürtlerin durumuyla ilgilenen uluslararası heyetler ülkeyi ziyaret ediyor. Ancak genel olarak Avrupalıların konuşmak istediği tek husus sığınmacı krizi, Amerikalılarınki de IŞİD’e karşı savaş. Her ikisinin de ciddi sorunlar olduğu ve dünyanın düzenine varoluşsal tehditler oluşturduklarını anlamakla birlikte, biz Türkiye’deki Kürtler için bu her iki meseleyle de çetrefilli biçimde alakalı sıkıntılı durumumuzun dünya tarafından göz ardı edilmesini anlamak zor.
Aslında, yazın ortasından bu yana ve Türkiye Hükümeti ile PKK arasındaki barış görüşmelerinin kesintiye uğramasının ardından, Türkiye’nin Kürt bölgelerinde gerçek bir savaş yaşanıyor. Bununla birlikte, Türkiye Cumhurbaşkanı Recep Tayyip Erdoğan’ın giderek despotlaşan idaresi karşısında demokratik reform mücadelemiz ciddi şekilde sekteye uğradı…
Hapiste tecritte tutulan Kürt lider Abdullah Öcalan’ın inisiyatifiyle başlatılan çözüm ve barış süreci hepimize kısmi bir nefes alma ortamı sağlamıştı. Daha yapacak çok şey olsa da kalıcı bir Türk-Kürt barışı sağlama yolunda ilerliyorduk.
Partim Halkların Demokratik Partisi (HDP) 2012 yılında, bu barışın bir ürünü olarak kuruldu. Her ne kadar HDP 2012’de Kürt hareketinden doğmuş olsa da sadece Kürtlerin partisi olarak kurgulanmadı ve ancak Türkiye’nin arızalı demokrasisini Türkler ve Kürtlerin birlikte, kol kola girerek kurtarabileceklerine inandı. Halkların IŞİD ve despotlar arasında seçim yapmaya zorlandığı Ortadoğu’yu inceledik ve bunun ilacının ne olduğunu biliyorduk. Giderek boğucu hale gelen bir rejimde tek başına bir çıkış olmadığı açıktı. Tek kurtuluş, seküler güvenceleri olan çoğulcu demokratik bir model, daha güçlü yerel ve otonom yönetimler ile kolektif ve bireysel hakların genişletilmesindeydi.
Bu vizyonla ve farklılıkları, cinsiyet eşitliğini ve sınıf mücadelesini sadece vurgulamayan, aynı zamanda yansıtan ilerici bir programla yüzde 13’lük benzersiz bir galibiyet aldık. Sadece bir kadın kotamız yoktu aslında: Gerçekte bir kadın-bir erkekten oluşan aday listelerimiz vardı. Listemizde Ermeniler, Êzidîler, Araplar, Süryaniler, işçiler, akademisyenler, gençler, öğretmenler ve insan hakları aktivistleri vardı. Reklam filmlerimizde kadın-erkek, Türk-Kürt kol kola dans ederek barış şarkıları söyledik. 6 milyon vatandaşımız gelip bu vizyona oy verdi.
Bildiğimiz, Türkiye’nin geleceği olduğumuzdu. Ancak tam bilmediğimiz şey ise geçmişin birilerince ne kadar çok özlendiğiydi.
Haziran seçimlerindeki zaferimiz milliyetçi/mezhepçi partiyi 13 yıldır sürdürdüğü tek parti yönetiminden mahrum etmeye yetti. O andan itibaren her ne pahasına olursa olsun yenilmesi gereken bir düşman haline geldik. Cumhurbaşkanı Erdoğan bir koalisyon hükümeti kurulmasını engelleme becerisini gösterdi, seçimlerin hemen ardından bizi “terörist” ilan etti, barış sürecini tamamen sonlandırdı ve halkı 90lardaki iç savaşın korku dolu günlerine geri götürdü. IŞİD terörizminin mağduru olmamıza rağmen (Ankara ve Suruç intihar saldırılarında toplam 133 insanımızı kaybettik) terörist muamelesi gördük. Türkiye IŞİD karşıtı koalisyona katılma görüntüsü altında gerçekte PKK hedeflerini vurmaya başladı. Asıl hedef tabii ki Kasım’daki tekrar seçimler öncesi milliyetçi oyları konsolide etmekti. İşe yaradı.
Tabii ki Erdoğan’ın paniğe kapılmak için gerekçeleri vardı. Haziran’da yeni bir parti olarak meclise 80 milletvekiliyle girdik ve Erdoğan’ın otoriterizmine ve Cumhurbaşkanlığı yetkilerini Anayasaya aykırı biçimde kullanmasına karşı gelmeye kararlıydık.
Sadece bu da değil; etnik çeşitlilik ve feminizme olan bağlılığımız ideolojik olarak AKP’nin mezhepçi, erkek-egemen tarzıyla taban tabana zıttı. Cezaevindeki Kürt lider Abdullah Öcalan ile barış görüşmeleri boyunca Türk yetkililer kendisine “Kadın meselesinin Kürt barış süreciyle ne alakası var?” diye sormuşlardı. Nereden başlamalı? AKP ile zihniyet dünyalarımız apayrı. Mücadelemizin sadece Kürtler için değil ama herkes için eşitlik talep ettiğini hiç anlayamadılar.
Ağır bedelleri olan bir savaş Kürt şehirlerini kasıp kavuruyor ve tam da “birliğimiz” kavramını yok ediyor. Yaklaşık 400 sivil, Türk güvenlik güçlerinin yüzlerce üyesi ve bilinmeyen sayıda Kürt militan yaşamını yitirdi. Erdoğan ülkeyi yıkıma sürükleme pahasına birkaç ay içinde partisinin oyunu yüzde 40’tan 50’ye çıkarmayı başardı.
Cumhurbaşkanı müzakere masasına dönmekte isteksiz olduğu gibi şimdi de gözünü Suriye Kürtlerine dikti. Sınır boyunca yaşayan kardeşlerimiz, karanlık bir kıyamet tarikatına karşı kahramanca bir mücadele sürdürüyor ve uluslararası topluluğun destekleriyle önemli kazanımlar elde ettiler.
Türkiye’nin, güney sınırlarında terörist ve Cihatçıları uzak tutacak bir Kürt tampon bölgesi isteyeceğini düşünürdünüz ancak bunun tam tersi geçerli. PYD’nin Suriye’deki kazanımları Ankara’da önceki IŞİD yayılmasının yaratmadığı bir panik duygusuna neden oldu. Türkiye PYD ile bütün sınır geçişlerini kapatırken Suriye Kürtleri tarafından Türkiye’ye tek bir kurşun atılmamasına karşın Erdoğan grubu terörist ilan etti.
Birkaç haftadır Ankara bir yandan Suriye’deki Kürt mevzilerini vururken bir yandan da topçu atışları Türkiye’deki kasabalarımızı yok ediyor. Sürekli hale gelmiş sokağa çıkma yasaklarının ve Türkiye içindeki şiddetin her şey kontrolden çıkmadan durmasını istiyoruz. İki tarafa da defalarca savaşı durdurmaları çağrısı yaptık. Kürtler için demokratik siyasi muhalefet alanları daralıyor ve bu tam da Hükümetin görmek istediği şey.
Ben dahil milletvekillerimizi yargılama çabalarına, seçilmiş görevlilerimizin tutuklanmaları ve görevden alınmalarına ve Türk basınının partimize yönelik Kasımdan bu yana süren ambargosuna rağmen Türkiye’deki çoğu demokrat barış mücadelemizde bizimle durmayı sürdürüyor.
Ancak dünya da bunu fark edemiyor…
2016 march 11 — Newsweek — by Selahattin Demirtaş
Selahattin Demirtaş :
It is the Kurds, and Turkey’s democracy, at stake
In Diyarbakır, where I am on this mild February winter day, I have been hearing the sounds of gunfire and artillery for hours. I wonder how many people could have died today. We are supposedly a candidate country for the European Union but it is impossible to tell that from the tanks that are firing inside our cities and round-the-clock curfews lasting weeks at a time.
We occasionally have an international delegation that takes an interest in the plight of the Kurds. But generally speaking, all that Europeans want to talk about is the refugee crisis and all that Americans want to focus on is the fight against ISIS. Understanding that both are serious problems and pose an existential threat for the world order, it is difficult for us Kurds in Turkey to understand why our own tragic predicament, intricately related to both issues, is ignored by the world.
The fact is, a real war has been simmering in the Kurdish settlements of Turkey since the middle of the summer, when peace talks between the government of Turkey and the Kurdistan Workers Party (PKK) suddenly broke down. With that, our push for democratic reforms in the face of the increasingly despotic rule of Turkish president Recep Tayyip Erdogan suffered a large setback.
My party, the People’s Democratic Party (HDP), founded in 2012, is a product of this peace. Although borne out of the Kurdish movement in 2012, HDP was never designed to only serve Kurds, instead believing that only Turks and Kurds working together, arm in arm, could salvage Turkey’s crippled democracy.The solution and peace process, which began with the initiative of the Kurdish leader Abdullah Öcalan, now under severe isolation in prison, gave us all partial breathing space. We still had a lot to do, but we were well on our way to achieving lasting Turkish-Kurdish peace.
Surveying the Middle East, with populations forced to choose between ISIS and despots, and we knew what the panacea would be. In an increasingly suffocating regime, it was clear no solo exit existed. The only salvation lay in a pluralist democratic model with secular credentials, stronger local and autonomous governments enforcing the expansion of individual and collective rights.
With that vision, and with a progressive agenda that not only emphasized but reflected our commitment to diversity, gender-equality, and class struggle within all levels of the party structure, we gained unprecedented 13 percent win. Our appeal was so broad we didn’t only have a women’s quota: indeed we had tickets made up of one man-one woman lists. We had Armenians, Yezidis, Arabs, Assyrians, workers, academics, young people, teachers and human rights activists on our ticket. On our campaign films, we danced arm in arm, men and women, Turks and Kurds, and sang songs for peace. Our 6 million citizens came out and voted for that vision.
We knew we were the future of Turkey. But what we did not know was how much they yearned for the past.
Our victory in June elections alone denied the ruling nationalist/sectarian party its 13-year single party reign. From there we became the enemy to be defeated at all costs. President Erdogan craftily blocked the formation of a coalition government, declared us “terrorists” immediately after the elections, ended the peace process entirely and took the people back to the horrors of civil war from the 90s.
We were on the receiving end of ISIS terrorism (our Mersin offices were bombed, and we lost 133 people in the Ankara and Suruç suicide bomb attacks) yet we were treated as terrorists. Turkey, under the cover of joining the anti-ISIS coalition, started bombing PKK targets. The real aim of course was to consolidate the nationalist vote for the November snap elections. It worked.
Of course Erdogan had reasons to panic. As a new party, we had entered the parliament in June with 80 parliamentarians and were determined to challenge his authoritarianism and unconstitutional use of presidential powers.
Not only that, our commitment to ethnic diversity and feminism was ideologically at odds with AKP’s sectarian, male-dominated style. During peace talks with imprisoned Kurdish leader Abdullah Öcalan, Turkish officials asked him: “What does the women’s issue have to do with the Kurdish peace process?” Where to begin? We are so far apart from AKP’s mentality. They had no understanding that our struggle demands equality for all—not just Kurds, but all.
The costly war has been ripping through Kurdish cities and destroying the very concept of our unity. Nearly 400 civilians, hundreds of Turkish security forces and an unknown number of Kurdish militants have lost their lives. Erdogan managed to get his party’s vote from 40 to 50 percent within months, but at the cost of ravaging the country.
Turkey’s president is unwilling to return to the negotiating table and he has now turned his gaze to the Syrian Kurds.
Our sisters and brothers across the border wage a heroic struggle against a dark apocalyptic cult and have made major gains with the help of the international community.
You would think that Turkey would want to have a Kurdish buffer zone on its southern borders to stave off terrorists and jihadists—but quite the opposite. The PYD’s gains in Syria have created a sense of panic in Ankara that the previous ISIS takeover of that region had not. As Turkey shot down all the border crossings with PYD, Erdogan declared the group “terrorists”—although not a single bullet had been fired from the Syrian Kurds side.
For the past few weeks, Ankara shelled Kurdish positions in Syria while artillery was destroying our towns inside Turkey. We want the 24-hour curfews and the violence inside Turkey to stop before things get out of control. We have repeatedly been calling on both sides to stop the fighting. The space for democratic political opposition for Kurds is narrowing and this is exactly what the government wants to see.
Despite efforts to prosecute our parliamentarians, including myself; despite the arrest or dismissal of our elected officials; despite the Turkish media blackout on our party imposed since July, many democrats in Turkey continue to stand with us in our struggle for peace. But the world fails to notice.
Selahattin Demirtas is the co-chair of Turkey’s third-largest political party, the pro-Kurdish People’s Democratic Party (HDP).