Nous pub­lions la tra­duc­tion de ce bil­let, don­né par Sela­hat­tin Demir­taş, et ini­tiale­ment paru dans Newsweek, dont la rédac­tion date de fin février.

Non pas parce que nous auri­ons subite­ment décidé d’emboîter le pas du co Prési­dent du HDP, mais parce que tout sim­ple­ment nous con­sid­érons que ce texte est une analyse sim­ple, mais ô com­bi­en réal­iste, de la sit­u­a­tion actuelle, et qu’elle mérite d’être mise en archive, pour être relue dans quelques mois.

Au lende­main de l’ac­cord UE/Turquie, et bien que ce texte soit antérieur, il sonne comme un dernier avertissement.

C’est un texte à met­tre au dilemme entre “guerre et paix”, est sans doute un con­stat amer sur l’évo­lu­tion vers la guerre, les forces de paix rec­u­lant sur tous les fronts, et le gou­verne­ment Erdo­gan, de par ses offen­sives et ses mas­sacres, amenant à pass­er de l’au­to défense des pop­u­la­tions à l’attaque.

On dit tou­jours après coup “qu’un bain de sang aurait pu être évité”. Quand tous les élé­ments se met­tent en place pour y con­duire, la bas­cule vers la guerre ne doit jamais nous faire oubli­er les efforts vers la Paix qu’avaient fait les com­bat­tants avant que d’être con­traints à riposter.

Nous ne serons pas de ceux qui ren­ver­rons dos à dos gou­verne­ment AKP et forces kur­des. Nous désignerons et dénon­cerons tou­jours l’a­gresseur de la Paix… et ceux qui fer­ment les yeux et con­clu­ent des accords financiers avec le crim­inel de guerre.


11 mars 2016 — par Sela­hat­tin Demir­taş — paru dans Newsweek

Selahattin Demirtaş : 
L’enjeu est à la fois kurde et celui de la démocratie turque

A Diyarbakır, où je me trou­ve en ce doux jour d’hiv­er de Févri­er, j’ai enten­du reten­tir les bruits de tirs de l’ar­tillerie durant des heures. Je me demande com­bi­en de per­son­nes ont pu mourir aujour­d’hui. Nous sommes cen­sés être pays can­di­dat à l’U­nion européenne, mais com­ment le for­muler avec ces chars et blind­és qui bom­bar­dent nos villes, et les cou­vre-feux imposés depuis des semaines.

Nous avons de temps à autre, une délé­ga­tion inter­na­tionale qui mon­tre un intérêt pour le sort des Kur­des. Mais, de façon générale, les Européens ne veu­lent par­ler que de la crise des réfugiés, et les Améri­cains veu­lent surtout se con­cen­tr­er sur la lutte con­tre Daesh. Nous com­prenons que les deux sont de graves prob­lèmes et posent une men­ace exis­ten­tielle pour l’or­dre mon­di­al, mais il est dif­fi­cile pour nous, les Kur­des en Turquie de com­pren­dre pourquoi notre pro­pre sit­u­a­tion trag­ique, intime­ment liée à ces deux ques­tions, est ignorée de par le monde.

Le fait est qu’une véri­ta­ble guerre cou­ve dans les colonies kur­des de Turquie depuis le milieu de l’été, depuis que les pour­par­lers de paix entre le gou­verne­ment de Turquie et le Par­ti des tra­vailleurs du Kur­dis­tan (PKK) se sont soudaine­ment arrêtés. Avec ce coup d’ar­rêt, notre com­bat pour des réformes démoc­ra­tiques face au prési­dent turc Recep Tayyip Erdo­gan, au pou­voir de plus en plus despo­tique, a subi un grand revers.

Le proces­sus de négo­ci­a­tions et de paix, qui avait débuté à l’ini­tia­tive du leader kurde Abdul­lah Öcalan, actuelle­ment en isole­ment total en prison, nous avait don­né un espace de res­pi­ra­tion par­tiel. Nous avions encore beau­coup à faire, mais nous étions sur la bonne voie pour attein­dre une paix durable turco-kurde.

demirtas

L’im­pos­si­ble équation ?

Mon par­ti, le Par­ti démoc­ra­tique pop­u­laire (HDP), fondée en 2012, est un pro­duit de cette Paix. Bien que porté par le mou­ve­ment kurde en 2012, le HDP n’a jamais été conçu pour servir unique­ment les Kur­des ; et seuls les Turcs et les Kur­des tra­vail­lant ensem­ble, auraient pu sauver la démoc­ra­tie défig­urée en Turquie.

Arpen­tant le Moyen — Ori­ent, avec des pop­u­la­tions oblig­ées de choisir entre Daesh et des despotes, nous savions ce que serait le remède. Dans un régime de plus en plus sclérosé, il était clair qu’aucune sor­tie en solo ne pou­vait exis­ter. Le seul salut résidait et réside dans un mod­èle démoc­ra­tique plu­ral­iste avec des pou­voirs laïcs, des gou­verne­ments locaux et autonomes plus forts pour faire respecter l’ac­qui­si­tion des droits indi­vidu­els et collectifs.

Avec cette hori­zon, et avec un agen­da pro­gres­siste, qui non seule­ment souligne, mais reflète notre engage­ment envers la diver­sité, l’ égal­ité des sex­es, et la lutte des class­es, au sein de la struc­ture même de notre par­ti, à tous les niveaux, nous avions rem­porté une vic­toire sans précé­dent avec 13% des voix.

Notre appel était si large que nous ne dis­po­sions pas seule­ment d’un quo­ta de femmes ; nous avons eu les Arméniens, les Yézidis, les Arabes, les Assyriens, les tra­vailleurs, les uni­ver­si­taires, les jeunes, les enseignants et les mil­i­tants des droits de l’ homme sur nos listes.

Dans nos clips de cam­pagne, nous avons dan­sé bras dessus bras dessous, les hommes et les femmes, les Turcs et les Kur­des, et chan­té des chan­sons pour la Paix. Nos 6 mil­lions de conci­toyens sont sor­tis et ont voté pour cette vision là.

Nous avions con­science que nous étions l’avenir pour la Turquie. Mais ce que nous ne savions pas, c’é­tait com­bi­en cer­tains aspi­raient au passé.
Notre vic­toire aux élec­tions de juin a été niée par le nation­al­iste au pou­voir, par un par­ti sec­taire, rég­nant en par­ti unique depuis 13 ans.

A par­tir de là, nous sommes devenus l’en­ne­mi à vain­cre à tout prix. Le prési­dent Erdo­gan a blo­qué la for­ma­tion d’un gou­verne­ment de coali­tion, a déclaré que nous étions des “ter­ror­istes” immé­di­ate­ment après les élec­tions, a clos le proces­sus de paix et a ramené le peu­ple vers les hor­reurs de la guerre civile des années 90.

Nos bureaux de Mersin ont été bom­bardés, et nous avons per­du 133 per­son­nes dans les atten­tats — sui­cides d’Ankara et de Suruc. Mais nous avons été traités comme étant les ter­ror­istes. La Turquie, sous cou­vert de se join­dre à la coali­tion anti-daesh, a com­mencé à bom­barder des cibles du PKK. Le véri­ta­ble objec­tif était bien sûr de con­solid­er le vote nation­al­iste pour les élec­tions anticipées de novem­bre. Tout cela a marché.

Bien sûr, Erdo­gan avait des raisons de pani­quer. En tant que nou­veau par­ti, nous étions entrés au Par­lement en Juin avec 80 par­lemen­taires et étions déter­minés à con­tester son autori­tarisme et l’ util­i­sa­tion incon­sti­tu­tion­nelle du pou­voir présidentiel.
Notre engage­ment envers la diver­sité eth­nique et le fémin­isme était idéologique­ment en antag­o­nisme avec le style sec­taire, dom­iné par les hommes, de l’ AKP.

Au cours des pour­par­lers de paix avec le leader kurde empris­on­né, Abdul­lah Öcalan, les respon­s­ables turcs lui avaient demandé: “Qu’est-ce que la ques­tion des femmes a à voir avec le proces­sus de paix kurde ?” Par où com­mencer ? Nous sommes si éloignés de la men­tal­ité de l’ AKP. Ils ne com­pre­naient pas que notre lutte exige l’ égal­ité pour tous et non seule­ment celle des Kur­des, mais celle de tous.

diyarbakir demirtas

La guerre coû­teuse déchire les villes kur­des et a détru­it le con­cept même de notre unité. Près de 400 civils, des cen­taines de forces de sécu­rité turques et un nom­bre indéter­miné de mil­i­tants kur­des ont per­du la vie. Erdo­gan a réus­si à obtenir le vote de son par­ti pas­sant de 40 à 50 % en quelques mois, mais au prix de rav­ager le pays.

Le prési­dent de la Turquie ne veut pas revenir à la table des négo­ci­a­tions et il a main­tenant tourné son regard vers les Kur­des syriens.

Nos sœurs et frères de l’autre côté de la fron­tière mènent une lutte héroïque con­tre un “culte apoc­a­lyp­tique et noir” et ont rem­porté des vic­toires impor­tantes avec l’aide de la com­mu­nauté internationale.
On pour­rait penser que la Turquie voudrait avoir une zone tam­pon kurde à ses fron­tières mérid­ionales afin de con­jur­er le ter­ror­isme et les dji­hadistes, mais c’est tout le contraire.

Les vic­toires du PYD en Syrie ont créé un sen­ti­ment de panique à Ankara. La Turquie a sup­primé tous les postes frontal­iers avec le PYD. Erdo­gan l’a déclaré comme groupe «ter­ror­iste» ‑alors que pas une seule balle n’a été tirée depuis le côté Kurde syrien.

Au cours des dernières semaines, Ankara a bom­bardé des posi­tions kur­des en Syrie pen­dant que l’ artillerie  détru­i­sait nos villes à l’ intérieur de la Turquie. Nous voulons que les cou­vre-feux de 24 heures et la vio­lence à l’ intérieur la Turquie s’arrêtent avant que les choses n’échappe à tous con­trôle. Nous avons à plusieurs repris­es appelé les deux par­ties à cess­er les combats.

L’e­space pour l’ex­pres­sion de l’ oppo­si­tion poli­tique démoc­ra­tique pour les Kur­des se rétréc­it et cela est exacte­ment ce que le gou­verne­ment veut.
Mal­gré les efforts déployés pour pour­suiv­re nos par­lemen­taires, y com­pris moi-même, mal­gré l’ar­resta­tion ou la révo­ca­tion de nos élus, mal­gré le black-out médi­a­tique turque sur notre par­ti, imposé depuis juil­let, de nom­breux démoc­rates en Turquie con­tin­u­ent à se join­dre à nous dans notre lutte pour la Paix.

Mais le monde ne parvient pas à le remarquer.


11 mart 2016 — Newsweek ‑Sela­hat­tin Demirtaş

Selahattin Demirtaş :
Mesele hem Kürtler hem de Türkiye’nin demokrasisi

Diyarbakır’ın bu ılı­man Şubat kış gününde bulun­duğum yer­den saatlerdir süren silah ve top atışı ses­leri­ni duyuy­or ve bugün kim bilir kaç kişinin yaşamını yitirdiği­ni düşünüy­o­rum. Güya Avru­pa Bir­liği üyeliğine aday bir ülkey­iz ama şehirler­im­izin içinde atış yapan tan­klara ve haf­ta­lar­ca süren kesin­ti­siz sokağa çık­ma yasak­ları­na bakarak bunu söyle­mek imkansız.

Ara­da sıra­da Kürt­lerin duru­muy­la ilgile­nen ulus­lararası heyetler ülkeyi ziyaret ediy­or. Ancak genel olarak Avru­palıların konuş­mak iste­diği tek husus sığın­macı krizi, Amerikalıların­ki de IŞİD’e karşı savaş. Her ikisinin de cid­di sorun­lar olduğu ve dünyanın düze­nine varoluşsal tehditler oluş­tur­duk­larını anla­mak­la bir­lik­te, biz Türkiye’deki Kürtler için bu her iki mese­leyle de çetre­filli biçimde alakalı sıkın­tılı duru­mu­muzun dünya tarafın­dan göz ardı edilmesi­ni anla­mak zor.

Aslın­da, yazın ortasın­dan bu yana ve Türkiye Hükümeti ile PKK arasın­da­ki barış görüşmelerinin kesin­tiye uğra­masının ardın­dan, Türkiye’nin Kürt böl­gelerinde gerçek bir savaş yaşanıy­or. Bunun­la bir­lik­te, Türkiye Cumhur­başkanı Recep Tayyip Erdoğan’ın giderek despot­laşan idare­si karşısın­da demokratik reform mücadelem­iz cid­di şek­ilde sek­t­eye uğradı…

Hapiste tecritte tutu­lan Kürt lid­er Abdul­lah Öcalan’ın inisiy­at­i­fiyle başlatılan çözüm ve barış süre­ci hep­imize kıs­mi bir nefes alma ortamı sağlamıştı. Daha yapacak çok şey olsa da kalıcı bir Türk-Kürt barışı sağla­ma yol­un­da ilerliyorduk.

Par­tim Halk­ların Demokratik Par­tisi (HDP) 2012 yılın­da, bu barışın bir ürünü olarak kurul­du. Her ne kadar HDP 2012’de Kürt hareketinden doğ­muş olsa da sadece Kürt­lerin par­tisi olarak kur­gu­lan­madı ve ancak Türkiye’nin arıza­lı demokra­sisi­ni Türkler ve Kürt­lerin bir­lik­te, kol kola gir­erek kur­tara­bile­cek­ler­ine inandı. Halk­ların IŞİD ve despot­lar arasın­da seçim yap­maya zor­landığı Ortadoğu’yu inceledik ve bunun ilacının ne olduğunu biliy­or­duk. Giderek boğu­cu hale gelen bir rejimde tek başı­na bir çıkış olmadığı açık­tı. Tek kur­tu­luş, seküler güvenceleri olan çoğul­cu demokratik bir mod­el, daha güçlü yer­el ve otonom yöne­tim­ler ile kolek­tif ve birey­sel hak­ların genişletilmesindeydi.

Bu vizy­on­la ve fark­lılık­ları, cin­siyet eşitliği­ni ve sınıf mücade­lesi­ni sadece vur­gu­la­mayan, aynı zaman­da yan­sı­tan ileri­ci bir pro­gram­la yüzde 13’lük ben­z­er­siz bir gal­i­biyet aldık. Sadece bir kadın kotamız yok­tu aslın­da: Gerçek­te bir kadın-bir erkek­ten oluşan aday lis­teler­im­iz vardı. Lis­tem­izde Erme­nil­er, Êzidîler, Ara­plar, Süryanil­er, işçil­er, akademisyen­ler, gençler, öğret­men­ler ve insan hak­ları aktivist­leri vardı. Reklam film­ler­im­izde kadın-erkek, Türk-Kürt kol kola dans ederek barış şarkıları söyledik. 6 mily­on vatan­daşımız gelip bu vizy­ona oy verdi.

Bildiğimiz, Türkiye’nin gele­ceği olduğu­muz­du. Ancak tam bilmediğimiz şey ise geçmişin bir­i­ler­ince ne kadar çok özlendiğiydi.

Hazi­ran seçim­lerinde­ki zafer­im­iz milliyetçi/mezhepçi par­tiyi 13 yıldır sürdürdüğü tek par­ti yöne­ti­min­den mahrum etm­eye yet­ti. O andan itibaren her ne pahası­na olur­sa olsun yenilme­si gereken bir düş­man haline geldik. Cumhur­başkanı Erdoğan bir koal­isy­on hükümeti kurul­masını engelleme becerisi­ni gös­ter­di, seçim­lerin hemen ardın­dan bizi “terörist” ilan etti, barış süreci­ni tama­men son­landırdı ve halkı 90lardaki iç savaşın korku dolu gün­ler­ine geri götürdü. IŞİD terörizminin mağ­du­ru olmamıza rağ­men (Ankara ve Suruç inti­har saldırıların­da toplam 133 insanımızı kay­bet­tik) terörist muame­le­si gördük. Türkiye IŞİD karşıtı koal­isy­ona katıl­ma görün­tüsü altın­da gerçek­te PKK hede­fleri­ni vur­maya başladı. Asıl hedef tabii ki Kasım’daki tekrar seçim­ler önce­si mil­liyetçi oyları kon­solide etmek­ti. İşe yaradı.

Tabii ki Erdoğan’ın paniğe kapıl­mak için gerekçeleri vardı. Haziran’da yeni bir par­ti olarak meclise 80 mil­letvek­iliyle girdik ve Erdoğan’ın otori­ter­izmine ve Cumhur­başkan­lığı yetk­i­leri­ni Anayasaya aykırı biçimde kul­lan­ması­na karşı gelm­eye kararlıydık.

Sadece bu da değil; etnik çeşitlilik ve fem­i­nizme olan bağlılığımız ide­olo­jik olarak AKP’nin mezhep­çi, erkek-ege­men tarzıy­la taban tabana zıt­tı. Ceza­evin­de­ki Kürt lid­er Abdul­lah Öcalan ile barış görüşmeleri boyun­ca Türk yetk­ilil­er ken­di­sine “Kadın mese­lesinin Kürt barış süre­ciyle ne alakası var?” diye sor­muşlardı. Nere­den başla­malı? AKP ile zih­niyet dünyalarımız apayrı. Mücadelem­izin sadece Kürtler için değil ama herkes için eşit­lik talep ettiği­ni hiç anlayamadılar.

Ağır bedel­leri olan bir savaş Kürt şehirleri­ni kasıp kavu­ruy­or ve tam da “bir­liğimiz” kavramını yok ediy­or. Yak­laşık 400 siv­il, Türk güven­lik güç­lerinin yüzlerce üye­si ve bil­in­meyen sayı­da Kürt mil­i­tan yaşamını yitir­di. Erdoğan ülkeyi yıkı­ma sürük­leme pahası­na birkaç ay içinde par­tisinin oyunu yüzde 40’tan 50’ye çıkar­mayı başardı.

Cumhur­başkanı müza­kere masası­na dön­mek­te istek­siz olduğu gibi şim­di de gözünü Suriye Kürt­ler­ine dik­ti. Sınır boyun­ca yaşayan kardeş­ler­im­iz, karan­lık bir kıyamet tarikatı­na karşı kahra­man­ca bir mücadele sürdürüy­or ve ulus­lararası toplu­luğun destek­leriyle önem­li kazanım­lar elde ettiler.

Türkiye’nin, güney sınır­ların­da terörist ve Cihatçıları uzak tuta­cak bir Kürt tam­pon böl­ge­si isteye­ceği­ni düşünürdünüz ancak bunun tam ter­si geçer­li. PYD’nin Suriye’deki kazanım­ları Ankara’da önce­ki IŞİD yayıl­masının yarat­madığı bir panik duy­gusuna neden oldu. Türkiye PYD ile bütün sınır geçiş­leri­ni kap­atırken Suriye Kürt­leri tarafın­dan Türkiye’ye tek bir kurşun atıl­ma­ması­na karşın Erdoğan grubu terörist ilan etti.

Birkaç haf­tadır Ankara bir yan­dan Suriye’deki Kürt mevzi­leri­ni vururken bir yan­dan da topçu atışları Türkiye’deki kasa­balarımızı yok ediy­or. Sürek­li hale gelmiş sokağa çık­ma yasak­larının ve Türkiye için­de­ki şid­detin her şey kon­trold­en çık­madan dur­masını istiy­oruz. İki tarafa da defalar­ca savaşı dur­dur­maları çağrısı yap­tık. Kürtler için demokratik siyasi muhale­fet alan­ları dar­alıy­or ve bu tam da Hükümetin görmek iste­diği şey.

Ben dahil mil­letvekil­ler­im­izi yargıla­ma çabaları­na, seçilmiş görevliler­im­izin tutuk­lan­maları ve görevden alın­maları­na ve Türk basınının par­timize yöne­lik Kasım­dan bu yana süren ambar­go­suna rağ­men Türkiye’deki çoğu demokrat barış mücadelem­izde biz­im­le dur­mayı sürdürüyor.

Ancak dünya da bunu fark edemiyor…


2016 march 11 — Newsweek — by Sela­hat­tin Demirtaş

Selahattin Demirtaş :
It is the Kurds, and Turkey’s democracy, at stake

In Diyarbakır, where I am on this mild Feb­ru­ary win­ter day, I have been hear­ing the sounds of gun­fire and artillery for hours.  I won­der how many peo­ple could have died today. We are sup­pos­ed­ly a can­di­date coun­try for the Euro­pean Union but it is impos­si­ble to tell that from the tanks that are fir­ing inside our cities and round-the-clock cur­fews last­ing weeks at a time.

We occa­sion­al­ly have an inter­na­tion­al del­e­ga­tion that takes an inter­est in the plight of the Kurds. But gen­er­al­ly speak­ing, all that Euro­peans want to talk about is the refugee cri­sis and all that Amer­i­cans want to focus on is the fight against ISIS. Under­stand­ing that both are seri­ous prob­lems and pose an exis­ten­tial threat for the world order, it is dif­fi­cult for us Kurds in Turkey to under­stand why our own trag­ic predica­ment, intri­cate­ly relat­ed to both issues, is ignored by the world.

The fact is, a real war has been sim­mer­ing in the Kur­dish set­tle­ments of Turkey since the mid­dle of the sum­mer, when peace talks between the gov­ern­ment of Turkey and the Kur­dis­tan Work­ers Par­ty (PKK) sud­den­ly broke down. With that, our push for demo­c­ra­t­ic reforms in the face of the increas­ing­ly despot­ic rule of Turk­ish pres­i­dent Recep Tayyip Erdo­gan suf­fered a large setback.

My par­ty, the People’s Demo­c­ra­t­ic Par­ty (HDP), found­ed in 2012, is a prod­uct of this peace. Although borne out of the Kur­dish move­ment in 2012, HDP was nev­er designed to only serve Kurds, instead believ­ing that only Turks and Kurds work­ing togeth­er, arm in arm, could sal­vage Turkey’s crip­pled democracy.The solu­tion and peace process, which began with the ini­tia­tive of the Kur­dish leader Abdul­lah Öcalan, now under severe iso­la­tion in prison, gave us all par­tial breath­ing space. We still had a lot to do, but we were well on our way to achiev­ing last­ing Turk­ish-Kur­dish peace.

Sur­vey­ing the Mid­dle East, with pop­u­la­tions forced to choose between ISIS and despots, and we knew what the panacea would be. In an increas­ing­ly suf­fo­cat­ing regime, it was clear no solo exit exist­ed. The only sal­va­tion lay in a plu­ral­ist demo­c­ra­t­ic mod­el with sec­u­lar cre­den­tials, stronger local and autonomous gov­ern­ments enforc­ing the expan­sion of indi­vid­ual and col­lec­tive rights.

With that vision, and with a pro­gres­sive agen­da that not only empha­sized but reflect­ed our com­mit­ment to diver­si­ty, gen­der-equal­i­ty, and class strug­gle with­in all lev­els of the par­ty struc­ture, we gained unprece­dent­ed 13 per­cent win. Our appeal was so broad we didn’t only have a women’s quo­ta: indeed we had tick­ets made up of one man-one woman lists. We had Arme­ni­ans, Yezidis, Arabs, Assyr­i­ans, work­ers, aca­d­e­mics, young peo­ple, teach­ers and human rights activists on our tick­et. On our cam­paign films, we danced arm in arm, men and women, Turks and Kurds, and sang songs for peace. Our 6 mil­lion cit­i­zens came out and vot­ed for that vision.

We knew we were the future of Turkey. But what we did not know was how much they yearned for the past.

Our vic­to­ry in June elec­tions alone denied the rul­ing nationalist/sectarian par­ty its 13-year sin­gle par­ty reign. From there we became the ene­my to be defeat­ed at all costs. Pres­i­dent Erdo­gan crafti­ly blocked the for­ma­tion of a coali­tion gov­ern­ment, declared us “ter­ror­ists” imme­di­ate­ly after the elec­tions, end­ed the peace process entire­ly and took the peo­ple back to the hor­rors of civ­il war from the 90s.

We were on the receiv­ing end of ISIS ter­ror­ism (our Mersin offices were bombed, and we lost 133 peo­ple in the Ankara and Suruç sui­cide bomb attacks) yet we were treat­ed as ter­ror­ists. Turkey, under the cov­er of join­ing the anti-ISIS coali­tion, start­ed bomb­ing PKK tar­gets. The real aim of course was to con­sol­i­date the nation­al­ist vote for the Novem­ber snap elec­tions. It worked.

Of course Erdo­gan had rea­sons to pan­ic. As a new par­ty, we had entered the par­lia­ment in June with 80 par­lia­men­tar­i­ans and were deter­mined to chal­lenge his author­i­tar­i­an­ism and uncon­sti­tu­tion­al use of pres­i­den­tial powers.

Not only that, our com­mit­ment to eth­nic diver­si­ty and fem­i­nism was ide­o­log­i­cal­ly at odds with AKP’s sec­tar­i­an, male-dom­i­nat­ed style. Dur­ing peace talks with impris­oned Kur­dish leader Abdul­lah Öcalan, Turk­ish offi­cials asked him: “What does the women’s issue have to do with the Kur­dish peace process?” Where to begin? We are so far apart from AKP’s men­tal­i­ty. They had no under­stand­ing that our strug­gle demands equal­i­ty for all—not just Kurds, but all.

The cost­ly war has been rip­ping through Kur­dish cities and destroy­ing the very con­cept of our uni­ty. Near­ly 400 civil­ians, hun­dreds of Turk­ish secu­ri­ty forces and an unknown num­ber of Kur­dish mil­i­tants have lost their lives. Erdo­gan man­aged to get his party’s vote from 40 to 50 per­cent with­in months, but at the cost of rav­aging the country.

Turkey’s pres­i­dent is unwill­ing to return to the nego­ti­at­ing table and he has now turned his gaze to the Syr­i­an Kurds.

Our sis­ters and broth­ers across the bor­der wage a hero­ic strug­gle against a dark apoc­a­lyp­tic cult and have made major gains with the help of the inter­na­tion­al community.

You would think that Turkey would want to have a Kur­dish buffer zone on its south­ern bor­ders to stave off ter­ror­ists and jihadists—but quite the oppo­site. The PYD’s gains in Syr­ia have cre­at­ed a sense of pan­ic in Ankara that the pre­vi­ous ISIS takeover of that region had not. As Turkey shot down all the bor­der cross­ings with PYD, Erdo­gan declared the group “terrorists”—although not a sin­gle bul­let had been fired from the Syr­i­an Kurds side.

For the past few weeks, Ankara shelled Kur­dish posi­tions in Syr­ia while artillery was destroy­ing our towns inside Turkey. We want the 24-hour cur­fews and the vio­lence inside Turkey to stop before things get out of con­trol. We have repeat­ed­ly been call­ing on both sides to stop the fight­ing. The space for demo­c­ra­t­ic polit­i­cal oppo­si­tion for Kurds is nar­row­ing and this is exact­ly what the gov­ern­ment wants to see.

Despite efforts to pros­e­cute our par­lia­men­tar­i­ans, includ­ing myself; despite the arrest or dis­missal of our elect­ed offi­cials; despite the Turk­ish media black­out on our par­ty imposed since July, many democ­rats in Turkey con­tin­ue to stand with us in our strug­gle for peace. But the world fails to notice.

Sela­hat­tin Demir­tas is the co-chair of Turkey’s third-largest polit­i­cal par­ty, the pro-Kur­dish People’s Demo­c­ra­t­ic Par­ty (HDP).


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