Oh là là… Deux bonnes nouvelles l’une après l’autre. On en n’avait plus l’habitude.
Mon article précédent sur Finike dans le Sud de la Turquie, publié dans le rubrique « ZAD » annonçait une victoire juridique qui fera jurisprudence pour des luttes semblables.
Là, nous retournons nos regards vers Tuzla, sur Camp Armen où une lutte acharnée, et pas que juridique se menait depuis 175 jours.
Camp Armen un des lieux de mémoire du peuple arménien a été rendu à la Fondation de l’Eglise Protestante Arménienne de Gedikpaşa, à Istanbul !
Le responsable de la fondation, Sebu Aslangil, a confirmé à Agos, que les formalités étaient complétées et que la restitution des lieux était désormais officielle.
Le 6 mai 2015, une décision prévoyait la destruction de ce “camp” où les enfants arméniens d’Anatolie étaient hébergés et scolarisés. Le journaliste arménien Hrant Dink, assassiné en 2007 et son épouse Rakel faisaient partie des enfants élevés dans ce camp. La destruction a été empêchée par des centaines de personnes venues contester la décision et protéger les lieux en se relayant pour l’occuper. Des démarches administratives et juridiques ont été entamées parallèlement à la résistance sur place. Considérant qu’il s’agissait de facto d’une ZAD, cette fois plutôt pour défendre un lieu de mémoire, Kedistan avait déjà publié un article détaillé sur le sujet au début de la résistance.
C’est donc une excellente nouvelle, l’aboutissement d’une lutte acharnée de 175 jours , avec des moments forts comme le blocage des machines, l’occupation, des attaques racistes sur les occupants, et de multiples manifestations.
Le peuple arménien a retrouvé une des pierres de repère de sa mémoire.
*Image d’entête : “Nous faisions partie de ces gens partants pour transformer en paradis, l’enfer dans lequel ils vivent.” Hrant Dink