La visite de Tayyip Erdoğan le bigot néo libéral en Alsace et à Bruxelles, au milieu des choux et des cigognes, ses visites à la belle Europe qui le soutient, n’ont guère fait de vagues dans le landerneau politicien.
Si un peu moins de 1500 manifestants n’avaient fait le trajet jusqu’à Strasbourg, à l’appel d’associations Alevis et Kurdes, si d’autres à Paris, ne s’étaient pas mobilisés aussi, on aurait presque pu penser que la France elle aussi était tombée sous le charme du calife.
Personne ou presque n’a relevé, hors un récit dans Le Monde, recopié en brèves ici ou là, le côté peu Charlie des paroles du président turc, lorsqu’il s’est adressé à ses “fidèles” réunis à l’occasion à Strasbourg. Voilà un homme qui lutte contre le terrorisme, et pour l’unité nationale (le Charlie classique). Mais sa volonté de disposer son meeting de façon
séparée hommes et femmes, sa prière collective sous salle de concert, et ses vociférations ponctuées de “Dieu est grand” sur fond de nostalgie ottomane (le contraire des Charlies) aurait pu susciter au moins quelques interrogations. Les meurtres qu’il commandite au Kurdistan turc via les forces de répression d’Etat auraient pu soulever une indignation digne de celle qui se leva contre des frères assassins en janvier.
Que nenni, même les laïcards endurcis ou les politiciens verbeux ont vaqué à leurs petites vaticinations habituelles. Pensez, un calife à Strasbourg qui va nous protéger des flots de réfugiés, ça ne se critique pas.
Et puis la Turquie, Istanbul, tout ça tout ça, c’est pour les vacances. Là on est dans le dur des élections à venir, le piège à con avant le passage du Père Noël, y a du boulot !
Un nostalgique ottoman se décore même, comme le fit le roi des Belges. Même cette histoire belge là ne réveilla que quelques rédactions, sans doute pour le côté “people”.
Bref, pralines contre loukoums.