La chat­te en ques­tion s’ap­pelle Yeşinil Yeşi­lyurt. Le toit brûlant, c’est celui de la voiture de flic retournée sur laque­lle pose, le poing levé, une jeune avo­cate lors des man­i­fes­ta­tions de Gezi. Dans cette come­dia del Arte qu’est la par­o­die de Jus­tice des Etats, tien­dez-vous bien les copains, un tri­bunal turc a dû relax­er Yeşinil, actant que de garder cette pho­to en sou­venirs de Gezi et de l’avoir partagé, n’était pas acte répréhen­si­ble selon la loi turque.

Yeşinil dont le crime appar­ent avait été de pren­dre un véhicule de poulet retourné durant les man­i­fs du parc Gezi à Istan­bul en 2013, était aus­si accusée d’avoir com­mis l’extrême préju­dice la dite pho­togra­phie sur son compte de media social inter­net. Suite à cet « inci­dent » de la plus haute impor­tance pour les con­ser­va­teurs, Akit, un tor­chon con­ser­va­teur indi­geste à la lec­ture et bien trop rêche pour s’en servir comme papi­er toi­lette de qual­ité, pub­li­ait un arti­cle cri­ti­quant Yeşinil. Un procès avait été alors inten­té con­tre l’avocate sur la charge de « louer un crime et ses crim­inels » et « la dégra­da­tion de propriété ».

Retour de boomerang, Kenan Kıran, le jour­naleux ayant écrit l’article, a aus­si du faire face à un procès pour « viol de la con­fi­den­tial­ité de la com­mu­ni­ca­tion et de l’accusation ». Kenan n’a d’ailleurs pas assisté à la pre­mière audi­ence au 11ème tri­bunal de Bakırköy.

Au tri­bunal, Yeşinil, s’est défendu ain­si devant la six­ième court d’assise ce mar­di 3 février :

« Kenan Kıran m’a appelé au télé­phone et m’a demandé un inter­view sur cette ques­tion. Il a enreg­istré notre con­ver­sa­tion sans mon con­sen­te­ment et l’a pub­lié dans son jour­nal. Le jour­nal a pub­lié la même pho­to pen­dant une semaine sur sa page de garde avec un cer­cle rouge autour de ma tête me pointant ».

Yaman Akd­eniz et Kerem Altı­par­mak, deux uni­ver­si­taires et avo­cats en droits humains, ont commenté :

«… Nous croyons que cela serait inef­fi­cace de légitimer l’intervention de la lib­erté d’expression de l’inculpé pour les charges sus­citées qui risque deux ans de prison pour une pho­to sou­venir prise durant un rassem­ble­ment social auquel ont par­ticipé des mil­liers de per­son­nes. Si c’était légitime de met­tre cette per­son­ne en procès, alors nous devri­ons en faire de même pour des mil­liers de per­son­nes similaires. »

yesinil-buyukyurt

KEDISTAN on EmailKEDISTAN on FacebookKEDISTAN on TwitterKEDISTAN on Youtube
KEDISTAN
Le petit mag­a­zine qui ne se laisse pas caress­er dans le sens du poil.