Les combattants kurdes ont chassé l’Etat Islamique après plus de 4 mois de combats incessants. Les YPG/YPJ conrôlent la quasi totalité de la ville à l’heure actuelle, selon l’observatoire syrien des droits de l’homme. Les djihadistes se seraient repliés dans les environs et derrière la frontière turque, selon les habitants du village Swêdê et Sıftek, le long de la bande frontière. La coalition internationale avait procédé à une trentaine de frappes aériennes ces dernières 24 heures, et de violents combats ont éclaté entre les peshmergas et les djihadistes au poste-frontière, entre la Syrie et la Turquie.
Le centre de presse des YPG indique que les opérations de libération sont toujours en cours, sur le front est de la ville. De nombreuses pertes ont été constatées du côté de l’Etat Islamique et des munitions ont été saisies. Les forces kurdes ont aussi libéré des villages à l’est et au sud est de Kobané, barrant la route à l’aprovisionnement de l’EI.
Il y a quelques mois, un capitaine des milices demandait de l’aide aux puissances européennes, car disait-il “l’EI sera bientôt chez vous si vous ne nous aidez pas”. Il ne devinait pas, à ce moment là, à quel point ses paroles étaient vraies. Kobane, qui en plus d’être un poste stratégique permettant a l’EI de contrôler le Rojava (Kurdistan syrien), est un symbole de la lutte armée kurde contre les islamistes. C’est aussi le symbole de la liberté d’un peuple, qui, fragmenté entre quatre états, ne doit sa survie qu’à une lutte populaire acharnée. Les milices, composées de presque autant de femmes que d’hommes, de toute religions et origines, sont formées au combat, mais aussi à la résolution non violente de conflits et à la “jineoloji” (“la science des femmes” traduit littéralement, ce sont des cours de féminisme). Leurs principes de base sont la protection de la population civile, et l’égalité entre les femmes et les hommes au sein de leurs unités. Malgré l’aide bienvenue des puissances étrangères, les miliciens ont refusé l’ingérance de la communauté internationale dans la déroulement des combats, et surtout, ils ont refusé l’occupation par des forces armées étrangères, leur seul soutien au sol venant des peshmergas d’Irak.
Ce qu’on peut retenir de cette libération est que, oui, une réelle révolution se met en place au Rojava. A l’instar du confédéralisme démocratique qui se développe, cette libération marque une volonté d’antonomie et d’indépendance de la part du peuple kurde, au combat comme au quotidien. Nous libertaires, ne pouvons qu’encourager un peuple qui aspire à sa liberté, et souhaite se baser sur des principes d’auto-gestion et d’égalité entre les êtres. Souhaitons leur le meilleur pour la suite !
Sources : ımage ANF