La propo­si­tion d’in­ter­dire les com­bats de chameaux en Turquie a con­duit à une con­fronta­tion entre les mil­i­tants des Droits des Ani­maux et les organ­isa­teurs de tournois de lutte de chameaux. Les mem­bres de la com­mis­sion de l‘association Bar dans la province d’Izmir, défenseurs des droits des ani­maux, ont lancé un appel pour l’in­ter­dic­tion des com­bats de chameaux déclarant “que les lois et les droits des ani­maux» ont été violés.

«C’est une cul­ture. S’ils inter­dis­ent les droits des chameaux, tous ces chameaux seront trans­for­més en saucisse » explique Muam­mer Kale de la Fédéra­tion de la Cul­ture de la Lutte de Chameaux indique l’a­gence Anatolie.

Les chameaux sont bat­tus s’ils ne se bat­tent pas”

Şule Bay­lan, porte-parole de la Fédéra­tion des Ani­maux de la Turquie (HAYTAP) explique que le com­bat de chameaux n’est pas une cul­ture. “C’est juste un com­bat qui tor­ture les ani­maux et vio­le les traités inter­na­tionaux et le droit de pro­téger les ani­maux. Les Nomades utilisent des chameaux pour trans­porter des marchan­dis­es. Les chameaux mâles se bat­tent seule­ment quand ils sont à la recherche d’une parte­naire. Cer­taines per­son­nes ont observé cela et en ont fait un diver­tisse­ment. Ils for­cent les chameaux à lut­ter con­tre leur nature. C’est totale­ment illé­gal. Ils for­cent les ani­maux à se bat­tre. S’ils refusent, ils don­nent des coups de bâtons sur leurs pattes. Ils les bat­tent égale­ment jusqu’à ce qu’ils crachent du sang de leur bouche ».

Pas une cul­ture mais un jeu de la mafia

Cette pra­tique n’est pas dans la cul­ture turque ou islamique. À notre demande, le Min­istère de la Cul­ture a déjà retiré de ses pages Web ces activ­ités liées à des « sports pop­u­laires». Nous avons égale­ment reçu une fat­wa de la Direc­tion des affaires religieuses (Diyanet) qui dit que de telles activ­ités ne sont pas appré­ciées par l’Is­lam. Ceux qui ont trans­for­mé ces activ­ités en diver­tisse­ment font des paris en cachette. Nous savons que cer­taines per­son­nes gag­nent de l’ar­gent avec des com­bats de chien ou de coq. Il y a une mafia ici. Nous avons déjà reçu des menaces”.

Con­tre les lois

Şule Bay­lan a égale­ment ajouté que ces com­bats se déroulent aus­si lors d’événe­ments munic­i­paux et lors de fes­tiv­ités même si ils sont illé­gaux. “Con­for­mé­ment à la déc­la­ra­tion uni­verselle des droits de l’homme à laque­lle la Turquie a adhéré, aucun ani­mal ne peut être util­isé dans le cadre de diver­tisse­ment. Selon le Code pénal turc 5199, des restric­tions sim­i­laires s’appliquent. Ces deux lois sont évi­dentes. Toute­fois, les munic­i­pal­ités organ­isent ces événe­ments au lieu de pro­téger ces ani­maux ” dit-elle.

” des chameaux pour les nomades ou les paysans”

Suite aux affir­ma­tions selon lesquelles le chameau util­isé pour­rait être tué pour en faire des sauciss­es, Şule Balyan répond : “ils vendent déjà des chameaux qui refusent de lut­ter. Ils peu­vent faire don de leurs chameaux à des nomades ou à des paysans. Ils n’ont pas néces­saire­ment besoin de les envoy­er à l’abattoir “.

Une tra­di­tion qui remon­terait à des tribus turques

Le com­bat de chameaux [DEVE güreşi] est un sport où deux chameaux mâles lut­tent générale­ment en réponse à une chamelle en chaleur amenée devant eux.C’est une pra­tique très fréquente dans la région égéenne de la Turquie mais aus­si égale­ment dans d’autres par­ties du Moyen-Ori­ent et en Asie du Sud.

Le com­bat de chameaux a [pré­ten­du­ment] com­mencé dans les anci­ennes tribus turques il y a plus de 2400 ans. Les chameaux lut­tent égale­ment dans la nature si bien cette pra­tique est apparue avant sa pre­mière organ­i­sa­tion par les nomades. Dans les années 1920 la ligue nationale de l’avi­a­tion turque a organ­isé des com­bats de chameaux afin de col­lecter des fonds pour acheter des avions pour le gou­verne­ment de Turquie. Puis, dans les années 20, le gou­verne­ment a com­mencé à dénon­cer cette pra­tique la car­ac­térisant de retour en arrière. Dans les années 1980, le nou­veau gou­verne­ment de Turquie a com­mencé, au con­traire, à encour­ager les com­péti­tions dans le cadre de la cul­ture his­torique de la Turquie

Source Bianet — Ani­mal Rights Activists Urge Ban­ning of Camel Fights – 30 Déc 2014

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