Sedef Kabaş, jour­nal­iste et spé­cial­iste de la com­mu­ni­ca­tion est en garde à vue pour son twitt con­cer­nant la corruption :

N’ou­bliez pas le nom du juge qui a décidé le non lieu con­cer­nant l’en­quête du 17 novembre.”

Il s’ag­it de Hadi Sal­i­hoğlu et de l’opéra­tion effec­tuée Le 17 décem­bre 2013 lors de laque­lle 4,5 mil­lions de dol­lars ont été trou­vés dans des boites à chaus­sures, chez 3 fils de min­istres, 50 hommes d’affaires, et un directeur de banque, tous proches d’Erdogan.

Le compte Twit­ter de la jour­nal­iste a été sus­pendu aus­sitôt après la pub­li­ca­tion de ce twitt, à 14h45. La police a fait une descente au loge­ment de Sedef Kabaş dans la mat­inée du 30 décem­bre. Le Twit­ter ayant le principe de refuser de fournir les IP de ses util­isa­teurs, le matériel de la jour­nal­iste, son télé­phone portable, sa tablette et son ordi­na­teur ont été con­fisqués par la police.

Les réac­tions sur les réseaux soci­aux se multiplient :

La mise en garde à vue de Sedef Kabaş est une punition gratuite, une tentative de menace pour elle et tous les membres des médias mondiales

La mise en garde à vue de Sedef Kabaş est une puni­tion gra­tu­ite, une ten­ta­tive de men­ace pour elle et tous les mem­bres des médias mondiales

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Les ouvri­ers sont coincés sous l’écroulement sur­venu sur le chantier des canaux de drainage de DSI à Maraş… La sécu­rité de tra­vaille est fan­tas­tique, comme la lib­erté de parole. #Sede­fKarabas

La maison de Sedef Kabaş est fouillée par la police à cause d’un twitt qu’elle a publié. Voilà la Turquie démocratique, voilà la presse libre !

La mai­son de Sedef Kabaş est fouil­lée par la police à cause d’un twitt qu’elle a pub­lié. Voilà la Turquie démoc­ra­tique, voilà la presse libre !

Le processus mis en route contre Sedef Kabaş est une menace. Aucune tolérance pour une seule opinion différente… Son interrogation est commencé, en ce moment.

Le proces­sus mis en route con­tre Sedef Kabaş est une men­ace. Aucune tolérance pour une seule opin­ion dif­férente… Son inter­ro­ga­tion est com­mencé, en ce moment.

Ironique­ment, au même moment, Le Con­seil de la Presse partageait avec le pub­lic son rap­port de 2014 sur les vio­ls des droits de la lib­erté de la presse et de l’ex­pres­sion. Le rap­port est inti­t­ulé “2014, l’an­née difficile”

La Prési­dente du Con­seil, Pınar Türenç, Le Vice-Prési­dent Dr. Murat Önok, Juriste Turgut Kazan, Sec­re­taire général Namık Koçak ont pris la parole lors de la con­férence de presse.

Türenç : “Nous avons lais­sé dernière nous, une année lors de laque­lle les jour­nal­istes ont été mal­menés, la trans­parence, l’é­gal­ité et la tolérance, c’est à dire, les droits fon­da­men­taux n’ont pas été respec­tés.” “La chas­se aux jour­nal­istes con­tin­ue, la cen­sure, l’au­to­cen­sure, la fer­me­ture des jour­naux, et les procès sont une épée de Damo­clès au-dessus la tête des journalistes.”

Le rap­port met à jour des chiffres alar­mants : 176 déci­sions d’ar­rêt pour 22 organes de presse.

L’au­dio­vi­suel :

  • 81 arrêts de pro­gramme, 21 aver­tisse­ments, 27 aman­des, 7 sanc­tions financières.
  • Les jour­nal­istes ont passé 5 journées de 2014 en grève de faim.
  • TRT [l’Etab­lisse­ment de Radio et Télévi­sion de la Turquie] a reçu des aver­tisse­ment du RTÜK [Con­seil Supérieur de l’Au­dio­vi­suel] et du YSK [Con­seil Supérieur des Elec­tions] pour ses émis­sions “ori­en­tées” lors des élections.
  • RTÜK a mis des aver­tisse­ment à 6 chaines TV et des amendes à 3 pour leur émis­sions sur les opéra­tions du 17 novembre.

La presse écrite :

  • 10 jour­naux locaux d’An­takya ont vécu des descentes et les jour­naux ont été confisqués.
  • 2 jour­naux locaux sur 8 exis­tants à Bolu ont été fermés.
  • Karşı Gazete a subi une descente dans ses locaux.
  • Zaman, a subi une large opéra­tion dans ses locaux, Son rédac­teur en chef Ekrem Duman­lı, et le directeur du groupe audio­vi­suel Samany­olu Hidayet Kara­ca ont été mis en garde à vue. Kara­ca a été arrêté.
  • Le Min­istère de l’E­d­u­ca­tion Nationale a cen­suré et blo­qué la page d’in­for­ma­tion pub­liée sur le site Inter­net de Cumhuriyet, con­cer­nant la répres­sion poli­cière lors de la céré­monie d’en­ter­re­ment de Belkin Elvan [jeune garçon tué par la police pen­dant les man­i­fes­ta­tions de Gezi]
  • Karşı Gazete et Radikal ont arrêté leur ver­sions papier.

Les jour­nal­istes :

  • Au Min­i­mum 32 jour­nal­istes ont été mal­menés par la police.
  • Au Min­i­mum 16 jour­nal­istes ont été attaqués.
  • Les jour­nal­istes ont essuyé de la part des poli­tiques des insultes et men­aces ver­bales : “J’embrasse ta grand-mère”, “Sache tes lim­ites”, “Jour­nal­iste d’ap­parence mil­i­tant”, “Lèche-cul”.
  • Twit­ter et Youtube ont été fermés.

Les cen­sures :

  • Plusieurs sujets on été censurés :
  • L’at­taque de Bülent Ariç à Bingöl,
  • Le procès de viol d’une petite fille à Adapazarı,
  • L’at­taque de Yüksekova,
  • Ulud­ere,
  • Le crash d’avion,
  • L’ex­plo­sion de Reyhanlı,
  • Les camions de MIT [Ren­seigne­ment Généraux],
  • les otages de DAECH.
  • Etc.

Le rap­port inté­gral [doc­u­ment en turc en for­mat pdf]
Sources : Bianet arti­cle sur Sedef Kabas, arti­cle sur Le Con­seil de la Presse

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