L’or­gan­i­sa­tion de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW) a fait savoir que l’in­ter­pel­la­tion de 35 sup­port­ers sous le motif de ten­ta­tive de coup d’é­tat était une preuve fla­grante de la mau­vaise direc­tion prise par le sys­tème judi­ci­aire turc.
Emma Sin­clair-Webb, chercheuse bien con­nue de l’HRW sur la Turquie a déclaré qu’ ” accuser les sup­port­ers du club de foot­ball de Besik­tas d’en­ne­mi d’é­tat parce qu’ils ont par­ticipé a des réu­nions de protes­ta­tion était une mau­vaise comédie”.
Il n’y a dans le réquisi­toire aucune preuve sou­tenant ce chef d’ac­cu­sa­tion et ce réquisi­toire n’au­rait jamais dû arriv­er au tri­bunal. Le pro­cureur de la république devrait tout de suite acquit­ter les prévenus face à cette sit­u­a­tion absurde.

PAS DE PREUVE

D’après les déc­la­ra­tions de l’HRW il n’y a, dans le réquisi­toire du par­quet, aucune preuve à même d’ap­puy­er les accu­sa­tions de ten­ta­tive de ren­verse­ment du gou­verne­ment ni aucune preuve des dél­its prêtés aux accusés comme la créa­tion d’or­gan­i­sa­tion, l’ac­cu­sa­tion d’être mem­bre d’une organ­i­sa­tion et la résis­tance face aux forces de l’ordre.
Les seules preuves exis­tantes dans le réquisi­toire du pro­cureur d’Is­tan­bul datant de sep­tem­bre 2014 à l’en­con­tre des 35 accusés sont les écoutes et mes­sages télé­phoniques, les masques à gaz leurs appar­tenant con­tre le gaz lacry­mogène, leurs lunettes et des vidéos mon­trant les sup­port­ers ayant rejoints des mil­liers d’autres per­son­nes dans les manifestations.

ACCUSATIONS 

Dans ces mêmes déc­la­ra­tions, il a été pointé du doigt le fait qu’il n’y ait aucune accu­sa­tion d’acte de vio­lence et rien pour appuy­er le délit des accusés.
Il n’y a aucune accu­sa­tion con­cer­nant l’u­til­i­sa­tion ou même le pro­jet d’u­tilis­er lors des man­i­fes­ta­tions les armes à feu trou­vées par la police aux domi­ciles de cer­tains prévenus.

Il y a dans les enreg­istrements et mes­sages télé­phoniques mis dans le réquisi­toire des pro­pos con­tre le gou­verne­ment, des mots ent­hou­si­astes con­cer­nant les man­i­fes­ta­tions et des idées pré­ten­tieuses mais cela ne peut être pris en compte comme preuve de délits.

PRESSION CONTRE LE SYSTEME JUDICIAIRE

Sin­clair-Webb a con­clut ain­si sur la situation :
” Il est ter­ri­fi­ant de voir que l’idée selon laque­lle le mou­ve­ment protes­tataire de Gezi serait une ten­ta­tive de ren­verse­ment du gou­verne­ment aux yeux du Prési­dent de la République Erdo­gan, forme la base du réquisi­toire du pro­cureur”. Cela mon­tre bien la force de pres­sion du gou­verne­ment sur le sys­tème judi­ci­aire turc.

DANS L’ATTENTE DU PROCES

Le juge­ment des 35 mem­bres du groupe de sup­port­ers du club de Besik­tas, “Car­si” a com­mencé aujour­d’hui à Istanbul.
Les procès des mem­bres de Car­si dont les accu­sa­tions sont ” ten­ta­tive de cap­ture du bureau de la prési­dence et ten­ta­tive de ren­verse­ment du gou­verne­ment ” a été accep­té par la 13ème cours pénale d’Istanbul.

Les sup­por­t­eurs jugés avaient sim­ple­ment rejoint les man­i­fes­ta­tions de Gezi.

(Y.Y)
Source : Bianet, HRW: çArşı Davası Kötü Bir Kom­e­dya, Istan­bul, 16 décem­bre 2014
Tra­duc­tion pour Kedis­tan: C.K.

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