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Moira Millán est une des femmes leaders dans la lutte pour la terre et la liberté du peuple Mapuche. Elle est une des personnes importantes qui représentent le mouvement des femmes mapuches.
Protecteurs de la nature et historiques résistants face aux Incas et aux colons espagnols, les Mapuches sont un “peuple autochtone” du continent sud-américain. Leur présence sur ces terres remonte à plusieurs milliers d’années. Leur légitimité est pourtant toujours remise en question par les gouvernements chiliens et argentins, occasionnant massacres et délocalisations de masse.
Moira et ses amiEs ont fait récemment appel aux soutiens. Nous avons relayé sur Kedistan.
Voici le message vidéo de Moira Millàn, en castillan, et sa traduction ci-dessous.
Le 20 mars, nous commençons à marcher vers Buenos Aires pour que le terricide soit reconnu comme un crime, un crime contre l’humanité.
Des personnes issues de 36 peuples indigènes d’Argentine entameront ce dimanche 21 mars une marche historique visant à sensibiliser le public aux impacts du modèle de développement actuel sur l’environnement.
Une grande partie de l’humanité a réalisé que nous ne pouvons pas continuer à vivre comme nous le faisons. L’idée est donc de pouvoir constituer une grande caravane qui, le 25 mai, jour de la commémoration du premier cri d’indépendance de l’Argentine, pourra arriver en masse à Buenos Aires dans une grande marche.
Cette grande marche, qui partira du nord et du sud de l’Argentine, aura des connotations historiques car un document sera remis au gouvernement de ce pays pour exiger que le terricide ou les dommages à l’environnement soient considérés par la loi comme un crime contre l’humanité.
Ce serait un précédent très nouveau pour le monde, car jusqu’à présent, malheureusement, les entreprises et les gouvernements terricides ne paient aucun coût pour les dommages irréversibles qu’ils causent au Mapu1, au Pacha2 et aux populations. Ce serait donc la possibilité d’apporter un outil juridique qui pourrait sanctionner, condamner, juger ces entreprises, ces gouvernements.
Le terme “terricide” est un concept qui englobe les effets contre l’environnement, les dommages à la culture des nations indigènes et la détérioration de la façon de voir le monde de ces populations.
La terricide est un concept qui synthétise la cosmovision des peuples indigènes, qui ont une vision tridimensionnelle de la vie, car nous ne reconnaissons pratiquement rien de ce qui a trait à notre médecine ancestrale, à notre spiritualité. Tout ce que nous comprenons comme philosophie, comme cosmovision, n’est pas interdit, mais il n’est pas non plus reconnu.
L’un des principaux facteurs qui ont motivé la réaction des communautés autochtones est lié aux incendies de forêt qui ont eu lieu ces derniers temps. Et cela a affecté non seulement les habitants mais aussi l’écosystème de ces régions.
Environ 60000 hectares ont brûlé, entre tous les foyers d’incendie. Des centaines de familles y ont perdu leur maison et il y a encore des personnes disparues, des morts. C’est terrible.
L’arrivée de cette marche à Buenos Aires est prévue pour le 25 mai et vise à coïncider avec la date à laquelle la révolution et l’indépendance seront commémorées dans ce pays.
Pour suivre l’action :
• Movimiento de Mujeres Indigenas por el buen vivir Facebook, Twitter @mmindigenas , Instagram @mmujeresindigenas
• Moira Millàn Facebook, Twitter @millan_moira, Instagram @moiraivanamillan