Le porte-parole de YPG, Nuri Mehmud, a déclaré qu’après avoir trans­for­mé les groupes armés en mon­naie d’échange et avoir pris le rôle de marc­hand au print­emps arabe, l’É­tat turc négo­cie main­tenant Afrin con­tre Idlib.

Interview de Mustafa Mamay publié en anglais sur l’ANF, le 18 janvier 2018.

Le porte-parole des Unités de Défense du Peu­ple (YPG), Nuri Mehmud, a déclaré que la guerre civile syri­enne, qui est dite “ter­minée”, a repris ces dernières semaines et que le prési­dent turc Tayyip Erdoğan est en train de négoci­er Afrin. Mehmud a envoyé un mes­sage à l’ar­mée turque, dis­ant qu’ils “se trompent grande­ment” avec leurs “rêves d’en­tr­er dans Afrin dans une semaine”.

L’opéra­tion menée par le régime syrien de Baath, avec le sou­tien aérien de la Russie, pour dégager la province d’Idlib dans le nord, province où se trou­vent les organ­i­sa­tions Hay­at Tahrir Al Sham (Al Nus­ra) et Ahrar Al Sham, liées à Al-Qaï­da, a attiré l’at­ten­tion sur la Syrie. Le régime de Baath marchant sur Idlib a sus­cité des inquié­tudes à Ankara. L’ar­mée turque est entrée à Idlib à la faveur de l’ac­cord “zone sans con­flit” con­clu entre l’I­ran, la Russie et la Turquie au cours des pour­par­lers d’As­tana 8, et elle a accéléré ses plans d’at­taque con­tre Afrin et des organ­i­sa­tions ter­ror­istes de la région.

Le porte-parole des YPG, Nuri Mehmud, s’est entretenu avec l’ANF au sujet de l’opéra­tion Idlib du régime de Baath, vis-à-vis d’une éventuelle ten­ta­tive d’in­va­sion con­tre Afrin, qui est de nou­veau la cible d’Er­doğan, et de la déc­la­ra­tion de la coali­tion inter­na­tionale dirigée par les États-Unis selon laque­lle “une armée de 30 000 sol­dats est en for­ma­tion”. “Le gou­verne­ment AKP voit Idlib comme une dernière chance pour eux-mêmes. S’ils peu­vent gér­er le com­merce et les échanges com­mer­ci­aux sur Idlib et Afrin, ils pensent qu’ils peu­vent sur­vivre”, a déclaré Mehmud, et il a ajouté que mal­gré le com­men­taire d’Er­doğan selon lequel ils “con­stituent une men­ace”, la résis­tance héroïque man­i­festée à Kobanê par les combattant.es qui défend­ent Afrin aujour­d’hui a “défendu Paris, Moscou, New York, Le Caire et même Ankara et Istan­bul con­tre les attaques ter­ror­istes”.

Le prési­dent russe Pou­tine a annon­cé à la fin de l’an­née 2017 que la guerre en Syrie était ter­minée, mais dans les pre­mières semaines de 2018, il y a eu d’autres nou­velles de con­flit dans la région. Le régime de Baath a lancé une opéra­tion sur Idlib avec le sou­tien de la Russie. L’É­tat turc, qui est entré à Idlib sous cou­vert des zones sans con­flit, dans le cadre de l’Ac­cord d’As­tana, a protesté con­tre cette opéra­tion. Quel est l’é­tat poli­tique et mil­i­taire à Idlib maintenant ?

Comme on le sait, l’É­tat turc voulait être un mod­èle pour le Moyen-Ori­ent. Ils avaient con­stru­it leur pro­jet poli­tique, for­mé à cet effet, sur le sul­tanat ottoman et le sec­tarisme sun­nite. Ils ont fait con­fi­ance à la lignée Ikhwan al Mus­li­mi en par­ti­c­uli­er. En Tunisie et en Egypte, ils ont suivi, dans la même ligne, le Par­ti Jus­tice et Lumière et le Par­ti Jus­tice et Développement.

LA TURQUIE A MAL CALCULÉ EN SYRIE

Lorsque les pre­mières man­i­fes­ta­tions ont com­mencé en Syrie, le Pre­mier min­istre d’alors, Ahmet Davu­toğlu, s’est ren­du en Syrie et a ren­con­tré Bachar Assad pour lui deman­der de faire la paix avec les Frères musul­mans. Le cal­cul du chef de l’AKP Tayyip Erdoğan était de régn­er sur le Moyen-Ori­ent. Quand il s’est ren­du dans les pays du Moyen-Ori­ent, il s’est com­porté comme s’il vis­i­tait une province en Turquie. C’est l’im­age qu’il a créée. Mais le Moyen-Ori­ent a d’autres attentes. L’e­spoir des sociétés du Moyen-Ori­ent était le Print­emps Arabe.

L’E­tat turc a con­sid­éré l’in­ter­ven­tion en Syrie comme une sit­u­a­tion très sim­ple. Ils con­sid­éraient la région comme leur arrière-cour. Leur rela­tion avec les Frères musul­mans a frac­turé la Syrie. De nom­breux groupes armés sont apparus en Syrie. Ils ont tous été placés en Syrie plutôt qu’en Turquie. Quand le pro­jet alter­natif a com­mencé à se dévelop­per, ils ont quit­té Damas et ont com­mencé à nous com­bat­tre à Serekaniye. De nom­breux doc­u­ments ont été récupérés à l’époque qui mon­traient que cette attaque avait été organ­isée par l’É­tat turc.

L’EI A ACCRU LES ESPOIRS DE L’ÉTAT TURC

Quand le “Print­emps arabe” ou le con­cept de nation­al­isme a con­nu la défaite à Serekaniye, l’EI est apparu. C’est nous qui avons exposé au monde pour la pre­mière fois que Jab­hat Al-Nus­ra et Ahrar Al Sham étaient con­trôlés par Al-Qaï­da. À Kobanê, l’EI a aug­men­té les espoirs du gou­verne­ment AKP. Cela a atteint un tel point que le prési­dent turc a dit : “Kobanê est sur le point de tomber”. Lorsque les organ­i­sa­tions ter­ror­istes de l’É­tat turc ont été vain­cues à Kobanê et que nos forces ont avancé vers Man­bij, le gou­verne­ment Erdoğan a com­mencé à négoci­er le “Print­emps arabe”.

Et ils négo­cièrent les groupes armés autour de Homs, Alep et Damas en échange de l’in­va­sion de Bab, Azaz et Jarablus. Le régime syrien, l’I­ran, la Turquie et la Russie étaient présents à la table des négo­ci­a­tions. Main­tenant, ils veu­lent faire la même négo­ci­a­tion entre Afrin et Idlib, plus pré­cisé­ment ils veu­lent Afrin en échange de l’a­ban­don d’Idlib. Pour le gou­verne­ment Erdoğan, ce n’est pas si impor­tant qu’ils entrent ou non dans Afrin, leur but prin­ci­pal est de con­tre­car­rer le pro­jet se dévelop­pant dans le nord de la Syrie. Comme on le sait, le pro­jet mis en œuvre aujour­d’hui dans le nord de la Syrie a détru­it le ter­ror­isme de l’EI et cette com­préhen­sion du nation­al­isme, il a annulé les groupes de gangs et dévelop­pé une per­spec­tive de solu­tion à la crise syri­enne. Et il a créé un exem­ple pour les peu­ples de la région, sur les fonde­ments duquel une com­préhen­sion révo­lu­tion­naire devrait se développer.

Pourquoi l’É­tat turc est-il préoc­cupé par le fait que le régime de Damas mène une opéra­tion dans une province syri­enne con­tre les dji­hadistes de la ligne d’Al-Qaïda ?

Le gou­verne­ment turc voit Idlib comme sa dernière chance. S’ils peu­vent gér­er les échanges et le com­merce d’Idlib et d’Afrin, ils pensent pou­voir sur­vivre. Les respon­s­ables de l’AKP ont fait con­naître leur point de vue avec des com­men­taires comme, “l’ex­is­tence de la Syrie du Nord sig­ni­fie que nous ces­sons d’ex­is­ter”.

Les récentes attaques con­tre Al-Nus­ra et Ahrar Al Sham du régime, de l’I­ran et de la Russie à Idlib ont mené l’ac­cord sur les “zones sans con­flit”, con­clu dans les pour­par­lers d’As­tana par les mêmes forces, au point de presque s’ef­fon­dr­er. L’É­tat turc a organ­isé tous les groupes de gangs en Syrie, les groupes du Boucli­er de l’E­uphrate, Hay­at Tahrir Al Sham et les gangs d’Ahrar Al Sham sous un même toit. La vraie rai­son de la pos­si­ble défaite du régime syrien de Baath à Idlib ne sera pas les groupes armés, mais bien l’E­tat turc. Avec cet effet de levi­er qu’ils déti­en­nent, le régime AKP tente de faire pres­sion sur la Syrie, la Russie et l’I­ran pour que ces États acceptent ses politiques.

Au début de l’opéra­tion Idlib, Erdoğan remet l’in­va­sion d’Afrin sur la table. Est-ce une coïn­ci­dence si Erdoğan vise Afrin en même temps que le régime syrien se dirige vers Idlib ? Ou les deux sont-ils directe­ment liés ?

Les com­men­taires d’Er­doğan et les événe­ments qui se déroulent mon­trent qu’on lui a don­né de l’e­spoir. Il fait enten­dre ses men­aces à un vol­ume plus élevé. Apparem­ment, les forces qui cal­cu­lent la pos­si­bil­ité d’une défaite du régime de Baath à Idlib lais­sent la porte ouverte à un accord avec le régime Erdoğan. Le monde entier et le pub­lic inter­na­tion­al devraient être con­scients de la pos­si­bil­ité d’une négo­ci­a­tion sur Afrin et Idlib.

AFRIN N’EST PAS SEUL

Les forces régionales qui ont une approche sim­ple envers Afrin devraient très bien savoir que Afrin est une con­tin­u­a­tion de Kobanê. Les peu­ples du monde qui ont com­bat­tu avec Kobanê ont la même posi­tion pour Afrin. Afrin n’est pas seul. Il n’est pas du tout sur­prenant que les États qui pré­ten­dent pou­voir pro­téger leurs intérêts par la négo­ci­a­tion entre Afrin et Idlib aient le même car­ac­tère que l’EI. Parce que Afrin est l’e­spoir pour les peu­ples du monde qui veu­lent la démoc­ra­tie, la paix et une solution.

C’est pourquoi, aux yeux du pub­lic inter­na­tion­al, Afrin n’est pas un endroit pour présen­ter une approche sim­ple. D’autre part, Afrin s’est très bien organ­isé pour la défense. Si l’ar­mée turque pense pou­voir entr­er dans Afrin dans une semaine, elle rêve. L’ar­mée turque doit avant tout voir la réal­ité des peu­ples de Turquie. Les peu­ples de Turquie n’ont jamais aban­don­né Serekaniye ni Kobane. Ils ont pro­tégé la résis­tance d’une manière très sac­ri­fi­cielle et ils ont joué un rôle impor­tant. Les peu­ples de Turquie ont apporté un grand sou­tien à Serekaniye et Kobane con­tre la ter­reur. C’est pourquoi l’ar­mée, qui devrait défendre les peu­ples de Turquie, est util­isée dans l’in­térêt du gou­verne­ment AKP.

POSITION DES FORCES INTERNATIONALES : “ATTENDONS DE VOIR”

Mais les forces inter­na­tionales, qui devraient être con­scientes des sales négo­ci­a­tions de l’AKP, pren­nent main­tenant la posi­tion “d’at­ten­dre et voir”. Elles sont en train de cal­culer quel camp sera dans leur intérêt. C’est pour cela qu’elles font beau­coup de déc­la­ra­tions timides. Elles don­nent très vis­i­ble­ment la pri­or­ité à leurs intérêts. La sit­u­a­tion à Afrin et à Idlib est la lutte des peu­ples syriens pour gag­n­er ou per­dre le Print­emps des Peu­ples. Les forces inter­na­tionales devraient voir qu’Er­doğan essaie de provo­quer des tragédies à Afrin comme dans toutes les provinces syri­ennes, à Kobanê, Homs, Hama et dans cer­taines provinces de Turquie. C’est une sale négo­ci­a­tion. Les peu­ples d’Afrin résisteront.

L’e­spoir des peu­ples de la région est le Nord de la Syrie et Afrin. Ce fait doit bien se faire savoir : les combattant.es qui défend­ent Afrin aujour­d’hui ont fait preuve d’un grand héroïsme à Kobane con­tre la ter­reur inter­na­tionale. Illes ont résisté vail­lam­ment et illes ont prou­vé que le ter­ror­isme pou­vait être vain­cu. Les combattant.es d’Afrin défendaient Paris, Moscou, New York, Le Caire et même Ankara et Istan­bul à Kobane.

MASQUES TOMBÉS À SEREKANIYE ET À KOBANÊ

Les forces inter­na­tionales devraient se con­cen­tr­er sur les intérêts du peu­ple. Quiconque s’op­pose à cette réal­ité sera con­sid­éré comme celui qui a tué les espoirs des peu­ples. Idlib et Afrin seront les lieux où cela sera mis à l’épreuve. Le masque de l’Ar­mée Syri­enne Libre (FSA) d’Er­doğan est tombé à Serekaniye et le masque de l’EI à Kobanê. Main­tenant, sans masque, il est directe­ment impliqué. Le par­lement turc devrait dis­cuter des prob­lèmes de la Turquie, mais ils dis­cu­tent de l’in­ter­ven­tion sur Afrin. Cela n’a aucune légitim­ité. Comme l’I­ran et la Russie, les forces qui ont des intérêts en Syrie sont for­cées de renon­cer à Afrin en échange d’Idlib.

Il sem­ble haute­ment improb­a­ble que l’É­tat turc lance une opéra­tion sur Afrin sans l’ap­pro­ba­tion des États-Unis d’Amérique et de la Russie. L’in­va­sion d’Afrin par la Turquie a‑t-elle été autorisée ?

Des forces comme les États-Unis d’Amérique et la Russie ont égale­ment une énorme respon­s­abil­ité. Mais ça nous fait penser qu’ils n’ont pas pris la posi­tion souhaitée jusqu’à présent. La Turquie peut men­ac­er les USA et la Russie de met­tre en dan­ger leurs intérêts. Ces forces pour­raient donc agir avec plus de pru­dence pour pro­téger leurs intérêts. Nous pen­sons que l’in­térêt des deux forces serait de défendre les intérêts des peu­ples du Moyen-Orient.

La démoc­ra­tie qui s’est dévelop­pée dans le nord de la Syrie a don­né de l’e­spoir à toute la région pour la réso­lu­tion des prob­lèmes. Nous n’ou­blierons jamais les efforts des peu­ples turcs pour la révo­lu­tion du nord de la Syrie. Nous n’avons jamais été une men­ace à la fron­tière turque, c’est une manip­u­la­tion du gou­verne­ment AKP. Nous sommes prêts à résoudre les prob­lèmes actuels dans le cadre de la démoc­ra­tie et de la lib­erté, sans guerre. Nous ne sommes pas un sys­tème fer­mé au dia­logue, nous ne reje­tons aucun camp. Comme l’EI était une organ­i­sa­tion ter­ror­iste, nous nous en sommes débar­rassés par la guerre. Après avoir mis fin à l’EI, nous essayons de résoudre les prob­lèmes par des méth­odes démocratiques.

APPUYER ERDOĞAN MENACERA LES INTÉRÊTS DE LA RUSSIE

S’il y a une attaque comme celle de l’EI, si nos idées ne sont pas respec­tées, nous résis­terons jusqu’au bout. Surtout la Russie, le par­ti le plus sus­cep­ti­ble d’or­gan­is­er des négo­ci­a­tions, ne devrait pas per­me­t­tre ces jeux sales. C’est sur la Russie que la Turquie exerce le plus de pres­sion. Et la Russie devrait adopter, face à cette pres­sion, une approche adap­tée aux exi­gences du cli­mat actuel. Parce qu’ap­puy­er Erdoğan peut servir les intérêts immé­di­ats de la Russie, mais à long terme, cela les men­ac­era. Ils devraient aban­don­ner l’ap­proche atten­tiste et, sans aucun doute, dévelop­per l’ini­tia­tive pour pro­téger la société, la lib­erté et la démoc­ra­tie. Mal­heureuse­ment, ils n’ont pas encore affiché la posi­tion atten­due. Si l’É­tat turc attaque, la respon­s­abil­ité de ces forces sera plus grande que pour n’im­porte qui d’autre.

Erdoğan déforme la vérité. Tous les par­tis qui le souhait­ent peu­vent venir inspecter la fron­tière. Aucune men­ace n’est venue de nos fron­tières con­tre nos voisins. Au con­traire, nous avons pro­tégé nos voisins des terroristes.

LA TURQUIE EST EN TRAIN DE DÉTRUIRE L’INTÉGRITÉ TERRITORIALE DE LA SYRIE

Est-ce que les forces qui seront présentes à la réu­nion pour Afrin et Idlib règleront leurs comptes avant la réu­nion de Sotchi ?

La Turquie tente d’empêcher env­i­ron 40% des peu­ples de Syrie de par­ticiper à la réu­nion de Sotchi. En vérité, c’est la Turquie qui déchire l’in­tégrité ter­ri­to­ri­ale de la Syrie. Erdoğan voit des provinces telles que Bab, Azaz, Jarablus et Idlib comme faisant par­tie de la Turquie. Il se con­sid­ère comme le pro­prié­taire de ces zones. Si les peu­ples syriens ne par­ticipent pas à la réu­nion de Sotchi, il sera impos­si­ble pour la réu­nion de trou­ver des solu­tions. C’est pourquoi il y a une négo­ci­a­tion entre les forces régionales et mon­di­ales autour de la réu­nion de Sochi. Des représen­tants de l’I­ran, de la Turquie, du régime de Baath et du Boucli­er de l’E­uphrate par­ticiper­ont à la réu­nion. Et la Russie gagne du pres­tige grâce à ça. À part ces groupes, il n’y a pas d’autres par­tis à Sotchi.

Quel sera le résul­tat d’une ren­con­tre avec des gens qui ne représen­tent pas la volon­té des sociétés ?

Il ne peut y avoir que des négo­ci­a­tions sur Idlib et Afrin. Aucune solu­tion à la crise syri­enne ne sor­ti­ra de Sotchi, mais une alliance anti-kurde pour­rait se dévelop­per entre la Turquie et l’I­ran. Et la Russie l’ac­cueillera. L’EI a pris fin, et toutes les par­ties dis­ent qu’elles veu­lent un change­ment. Elles dis­ent qu’elles sont ouvertes au dia­logue. Nous dis­ons aus­si que nous sommes ouverts au dia­logue, alors pourquoi les prob­lèmes en Syrie ne sont-ils pas réso­lus par le dia­logue ? Cela veut dire qu’il y a d’autres plans. Ils n’ont pas l’in­ten­tion de trou­ver des solu­tions aux prob­lèmes de la Syrie, ils veil­lent aux intérêts des forces étrangères.

Il faudrait donc mod­i­fi­er l’ap­proche et don­ner la pri­or­ité aux intérêts de la société. Sinon, la société résis­tera et ce feu brûlera tout le monde. Toutes les par­ties devraient agir de façon respon­s­able dans cette affaire. À Sotchi et dans des réu­nions sim­i­laires, s’il y a des ten­ta­tives de trou­ver des solu­tions pour cer­taines mar­i­on­nettes étrangères, cela ne con­va­in­cra pas les peu­ples de Syrie.

Aucune mesure ne peut être prise sans tenir compte de la volon­té des peu­ples syriens et du nord de la Syrie. Le régime de Baath pré­tend avoir libéré la province de Deir ez-Zor. Ils pré­ten­dent avoir sauvé la ville de l’EI. Mais les habi­tants de Deir ez-Zor, Al Buqa­mal et Mayadeen se sont ren­dus sur le ter­ri­toire du nord de la Syrie. Plus d’un demi-mil­lion de per­son­nes se sont déplacées en Syrie du Nord. Le régime a libéré des villes vides et du béton. Les gens ont peur d’y aller. Com­ment le régime représen­tera-t-il Deir ez-Zor ? Il en va de même pour les habi­tants d’Alep, de Homs et de Damas. De même, les groupes qui s’ap­pel­lent eux-mêmes l’op­po­si­tion mais qui sont en har­monie avec le gou­verne­ment turc peu­vent-ils représen­ter la société ?

LA “NOUVELLE ARMÉE” N’EST PAS NOUVELLE

La déc­la­ra­tion de la Coali­tion inter­na­tionale annonçait la créa­tion d’une armée de 30.000 hommes pour défendre les fron­tières nord de la Syrie. Que devons-nous retenir de cette annonce ? Une nou­velle armée est-elle en train d’être fondée de toutes pièces ?

Cette sit­u­a­tion n’est pas nou­velle. Ce n’est pas une armée. Cette force était déjà for­mée. Les fron­tières du nord de la Syrie sont déjà défendues par les Forces Démoc­ra­tiques Syri­ennes (SDF) et par les forces du YPG et du YPJ. Ce n’est pas nou­veau, cela fait 6 ans que nous nous défendons. Nous avons agi de con­cert avec les États-Unis dans la lutte con­tre l’EI et nous avons élim­iné cette organ­i­sa­tion ter­ror­iste. Après la défaite d’I­SIS, notre parte­nar­i­at se pour­suit sur la stratégie visant à apporter la sta­bil­ité en Syrie.

Les forces états-uni­ennes et les forces de la coali­tion ont annon­cé à plusieurs repris­es une aide au SDF, et l’aide a été reçue. L’an­nonce des USA s’in­scrivait prob­a­ble­ment dans ce cadre. Mais l’É­tat turc manip­ule cette déc­la­ra­tion. Ils essaient d’en faire une excuse pour jus­ti­fi­er leur agres­sion. Ce n’est donc pas nou­veau. Les États-Unis d’Amérique ont fait d’in­nom­brables déc­la­ra­tions sem­blables, d’autres façons. Nous n’avons jamais attaqué un État avec l’aide fournie par les USA, nous avons seule­ment mis fin à la ter­reur d’I­SIS avec elle. Mais l’ar­mée turque est venue envahir Bab, Jarablus, Azaz et Idlib. S’ils le peu­vent, ils annexe­ront ces zones comme ils l’ont fait à İskenderun.


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