Même si la mobil­i­sa­tion pour sor­tir Aslı Erdoğan des pris­ons turques, et deman­der l’an­nu­la­tion de tous les chefs d’ac­cu­sa­tion retenus con­tre elle, sem­ble plus forte à l’ex­térieur de la Turquie qu’à l’in­térieur, l’une encour­age et donne de la force à l’autre.

Tan­dis que se développe une mobil­i­sa­tion de “four­mis”, toutes por­teuses, là d’af­fichages, ailleurs de petits papiers et d’ex­traits de textes lais­sés der­rière soi, plus impor­tant, de lec­tures col­lec­tives, d’ate­liers de con­fec­tion et d’en­vois de cartes et mes­sages… beau­coup de “ren­con­tres artis­tiques ou lit­téraires” par­lent de l’au­teure du “Bâti­ment de pierre”, et l’amè­nent en plein jour. Une aura médi­a­tique, encore insuff­isante, se crée autour de sa per­son­nal­ité ques­tion­nante sur l’avenir com­mun des peu­ples d’Eu­rope et de Turquie.

prix-tucholsky-asli-erdoganAvec elle, et son mes­sage qui se trans­porte, et qui con­cerne l’ensem­ble de ce qui se déroule en Turquie, et au pre­mier chef les “pris­on­nierEs poli­tiques”, se décou­vre un univers car­céral à l’échelle de la Turquie, mais aus­si le même mou­ve­ment vers la démoc­ra­ture qui se fait jour ici.

Et sa phrase “Je suis con­va­in­cue que l’existence d’un régime total­i­taire en Turquie, sec­ouerait inévitable­ment, d’une façon ou d’une autre, aus­si l’Europe entière” ne peut qu’être com­prise ain­si

Tan­dis que ses amiEs, auteurEs, tra­duc­teurEs, édi­teurEs de par le monde s’ac­tivent pour la sor­tir de prison, dif­férentes “insti­tu­tions” élèvent son nom pour des “prix”, afin de ren­forcer sa stature inter­na­tionale, s’il en était besoin.

Le Min­istre de Cul­ture de Suède a remis le prix Tuchol­sky (PEN Club), décerné à Aslı Erdoğan, à sa mère.

Ils ont mis Aslı en prison, parce qu’elle écrivait avec courage, des vérités, seule­ment des vérités. Ils veu­lent la punir par une peine de per­pe­tu­ité réelle et en plus 17 années de prison [pour d’autres chefs d’ac­cu­sa­tion]. Je suis très heureuse et fière de recevoir ce prix très pré­cieux, en son nom.”

Mais en Turquie, mal­gré toutes les dif­fi­cultés, ses amiEs proches, comme d’autres qui ne con­nais­sent que ses livres, son engage­ment ou son activ­ité débor­dante, se mobilisent aussi.

Il faut dire que le nom­bre de pris­on­nierEs poli­tiques est tel, que l’op­po­si­tion démoc­ra­tique n’y suf­fi­rait pas pour organ­is­er des tours de veille aux portes des prisons.

Par télé­phone, l’av­o­cat d’Aslı Erdoğan nous confiait :

La grande par­tie des médias en Turquie est sous con­trôle du gou­verne­ment et de ce fait, les infor­ma­tions con­cer­nant Aslı sont très imitées dans les prin­ci­paux médias. Très peu d’au­teurs et de jour­nal­istes relaient ces infor­ma­tions. Deux jours par semaine, des “gardes de Lib­erté” sont tenues par ses amiEs, organ­i­sa­tions de société civile et cer­tains députés et politi­ciens du HDP et du CHP, devant les bâti­ments. Les médias de gauche essaient de la main­tenir dans l’actualité.”

Deux fois par semaine, en effet, tous les lundis et ven­dredis de 16h à 18h, les amiEs et sou­tiens d’Aslı et à d’autres déténuEs poli­tiques, se retrou­vent devant la prison de Bakırköy. Un ami cor­re­spon­dant des kedi, actuelle­ment sur place, nous a fait par­venir quelques pho­togra­phies qui lui ont été con­fiées, et pub­liées par les amiEs d’Aslı sur les réseaux…

On peut con­stater que cette sol­i­dar­ité sur place, a besoin de se nour­rir aus­si de la nôtre.

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Puisqu’Aslı Erdoğan n’a pas pu se ren­dre à Stock­holm pour recevoir elle même le prix Tuchol­sky qui lui a été décerné, ses amiEs ont apporté son prix, à la “Garde de lib­erté”, organ­isée pour une 25ème fois, pour les jour­nal­istes arrêtés, les auteures et toutEs celles et ceux qui n’ont pas la lib­erté d’expression.

Entre Aslı Erdoğan et son prix, il y avait pour­tant tant de murs et de portes cade­nassées. N’y ajou­tons pas les nôtres.

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Vous pou­vez  suiv­re sur Face­book au Free Aslı Erdoğan : et sur Twit­ter au @KEDISTAN, les nom­breuses ini­tia­tives qui fleuris­sent avec tal­ent, créa­tiv­ité et prise de con­science, et bien sûr vous join­dre aux petites rivières…

#FreeAslıEr­doğan, c’est aus­si #Stop­Er­doğan, libéra­tion des députés et respon­s­ables arrêtéEs, freeZehra, pas touche au mou­ve­ment kurde… et tant d’autres… Cela sup­pose que cha­cunE recherche en lui-même, en elle-même, sa lib­erté de con­science et d’ex­pres­sion, qu’elle ne veut pas laiss­er dis­paraître pour d’autres… et au delà pour nous tous.


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