Olivier Bertrand, journaliste, était détenu à Gaziantep depuis vendredi. Des démarches sont entreprises pour sa libération. Le journalisme n’est pas un délit !
Le magazine Kedistan s’associe à ce communiqué des syndicats français de journalistes SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes, membres de la Fédération internationale des journalistes (FIJ) :
Liberté pour notre confrère Olivier Bertrand, arrêté en Turquie
Journaliste pour le site d’information “Les Jours”, notre confrère Olivier Bertrand a été arrêté vendredi 11 novembre par la police turque alors qu’il était en reportage dans la région de Gaziantep.
Retenu sans motif légitime, cet ancien de Libé, co-fondateur du pure-player, travaillait depuis plus d’un an sur la Turquie. Interpellé en même temps que lui, un photographe turc qui l’accompagnait a été relâché après cinq heures de garde à vue.
Les syndicats français de journalistes SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes, membres de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), s’associent à la rédaction du site d’information Les Jours pour réclamer sa libération immédiate.
Ils exigent du gouvernement français qu’il fasse le nécessaire auprès des autorités turques, dans ce contexte de violation quotidienne de la liberté de la presse par le régime de l’AKP en Turquie.Vendredi, le directeur du quotidien Cumhuriyet avait été arrêté après que neuf journalistes de ce média d’opposition au président Recep Tayyip Erdogan aient déjà été placés en détention préventive.
Plus d’une centaine de confrères se trouvent actuellement derrière les barreaux en Turquie, devenue la plus grande prison pour journalistes du monde.Les syndicats français appellent la profession à se mobiliser et réitèrent leur demande de rendez-vous au ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault.
Des membres de l’équipe de Kedistan avaient récemment eu l’occasion d’échanger avec lui, en participant à ses côtés (Olivier Bertrand) au récent festival de Douarnenez, consacré cette année aux “Peuples de Turquie”, durant lequel il était intervenant lors d’un débat, suite à ses chroniques dans le magazine Les jours.
Olivier Bertrand travaille depuis plus d’un an sur la Turquie pour des reportages publiés dans la série La charnière. Il était de retour en Turquie, pour une deuxième saison de La charnière, consacrée à l’après coup d’état.
Au fur et à mesure des arrestations, menaces, contre les journalistes “étrangers”, voire d’interdictions de territoire non explicitement prononcées, il n’y aura bientôt plus en Turquie que des “commentateurEs autoriséEs” invitéEs à une “objectivité de pensée dominante”, dans le contingent de journalistes non turcs.
Par l’entremise d’Olivier Bertrand, c’est un message envoyé à toutEs les correspondantEs de presse d’Europe : “ne vous mêlez pas de nos affaires”, ou “parlez la langue du pouvoir”.
Exigeons sa libération sans conditions, et la possibilité qu’il poursuive sans entraves ses enquêtes sur place !
Et n’oublions pas tous les journalistes emprisonnés depuis plusieurs mois en attente de passer devant les juges pour accusation “d’apologie du terrorisme”, en vertu des décrets d’état d’urgence en Turquie.
Dernière minute | dimanche 17h00 :
Olivier Bertrand a été transféré dans un centre de rétention près d’Istanbul, en vue d’une expulsion vers la France. En cours…